Mourinho avait tout prévu, sauf l'avènement d'une ère Chelsea

Février 2014. Chelsea s'est imposé la veille sur le terrain du futur champion d'Angleterre, Manchester City (0-1), et pointe en troisième position au classement, à deux points du leader, Arsenal. Les Blues sont plus que jamais en course pour le sacre en fin de saison. Mais devant la presse, José Mourinho se fend d'une déclaration dont il a le secret pour balayer les prétentions au titre de son équipe.

Mourinho ne s'était pas trompé. Le poney a bel et bien grandi. Au point de surclasser la concurrence pour franchir la ligne d'arrivée devant tout le monde. Et pas d'une courte tête. Sacré à trois journées de la fin, Chelsea a surtout dominé la Premier League depuis son coup d'envoi au mois d'août dernier. Les Blues ont bien pointé à la deuxième à l'issue de la 2e journée, devancés à la différence de buts par Tottenham.C'est le seul moment de la saison où ils n'ont pas été leaders.

Les chiffres traduisent le mieux la domination des hommes de Mourinho. Autant commencer par celui qui - éventuellement - fâche un peu : les 69 buts inscrits par Chelsea après 35 journées, alors que la moyenne des cinq derniers champions d'Angleterre, à l'issue de la saison, avoisine les 92 buts marqués. Malgré tout, les Blues possèdent la deuxième attaque du championnat derrière Manchester City (70 buts) et affichent une moyenne honorable de deux buts inscrits par match, à un but près.

Si Chelsea a une marge de progression en attaque, sa solidité défensive pouvait difficilement être plus nette cette saison. Même si les Blues avaient déjà affiché leurs qualités dans ce domaine l'an passé avec la meilleure défense de Premier League (27 buts encaissés, comme cette saison). C'est surtout cette imperméabilité, seulement mise à mal par Tottenham le 1er janvier (5-3), qui est à l'origine de la domination de Chelsea en Premier League. Et de certaines statistiques qui forcent l'admiration.

Une qualité défensive qui n'empêche pas les défenseurs des Blues d'avoir une contribution remarquable dans le domaine offensif.

En deux ans à Chelsea, Mourinho a bâti une équipe solide et efficace qui doit permettre aux Blues de s'installer durablement au sommet de la Premier League. Un groupe qu'il a su dessiner l'été dernier malgré les contraintes du fair-play financier avec un recrutement orienté vers les jeunes. Et bien senti sur les plus gros investissements. Diego Costa est ainsi le meilleur buteur du club en Premier League (19 buts) et Cesc Fabregas son meilleur passeur (17 passes décisives).

C'est d'autant plus prometteur que Mourinho devrait pouvoir s'appuyer sur cet effectif sur le long terme. Hormis les trentenaires de son groupe, Didier Drogba (2015), John Terry (2016), Petr Cech (2016) et Branislav Ivanovic (2016), tous les autres joueurs des Blues sont sous contrat au moins jusqu'en 2017. Et les éléments clés, au moins jusqu'en 2018.

Beaucoup de signes annoncent l'avènement d'une ère Chelsea. Un club parti pour afficher une stabilité essentielle, à la fois du collectif et de l'effectif. Et dont l'entraîneur a largement prouvé sa capacité à remporter des titres. Les Blues ont de quoi aborder l'avenir avec enthousiasme. Mais José Mourinho, comme souvent, s'est déjà chargé de calmer l'euphorie ambiante.

Et s'il avait tort cette fois-ci ?