Troisième ou quatrième, Manchester United n’en a que faire

Louis van Gaal va terminer son premier exercice à la tête de Manchester United à la 3e ou la 4e place du Championnat d’Angleterre. Et, quoi qu’il arrive dimanche, ça ne l’empêchera pas de dormir. Le Néerlandais aura ramené les Red Devils dans le Big Four et son été sera riche et actif. Il faut dire que la puissance financière du club et son classement UEFA (10e) permettent de voir venir avec sérénité.

Dimanche (16h00), Arsenal n’a besoin que d’un point lors de la réception de WBA pour sécuriser sa place sur le podium. En cas de contre-performance, Manchester United devra en profiter en gagnant à Hull City.

Si les Red Devils se féliciteraient d’une place sur le podium, un échec ne modifierait en rien les objectifs de leurs dirigeants sur le marché des transferts. Sportivement, une année sans une présence dans le gotha du continent est vécue comme un cauchemar. Économiquement, la différence n’est pas forcément flagrante. Seule condition : que cela ne s’éternise pas.

Terminer quatrième en Angleterre quand on s’appelle Manchester United, c’est moins problématique que pour une équipe lambda. Le club anglais est 10e au classement UEFA et serait l’équipe la mieux classée en cas de barrage. Ce qui veut dire que les coéquipiers de Wayne Rooney éviteraient le club italien, allemand, ou espagnol engagé dans la même galère. Dans cette optique, cette quatrième place ne changerait que la préparation des Mancuniens, éventuellement contraints de limiter les tournées lucratives en Asie.

Au niveau des droits TV, terminer troisième ou quatrième ne change pas grand-chose non plus. En 2014, Chelsea troisième, avait engrangé 112,9 millions d’euros. Arsenal une place derrière, 111,4. Un manque à gagner dont pourra bien se passer Man U. Surtout que son bilan n’est pas si mauvais pour une année sans Ligue des champions.

En début de saison, les dirigeants de Louis van Gaal n’ont pas hésité à signer de gros chèques pour faire venir Angel Di Maria, Luke Shaw, Ander Herrera, Marcos Rojo, Radamel Falcao ou encore Daley Blind. Avec une balance des transferts déficitaires de quasiment 100 millions d’euros, Manchester United n’a pas donné l’impression d’être à court financièrement  malgré l’absence de compétitions européennes.  Sur le premier trimestre 2015, Man U n’a perdu "que" 27 millions d’euros. Ses revenus commerciaux ont même augmenté de 7 millions d’euros.

Un déficit qui sera comblé aisément par la Ligue des champions la saison prochaine. Pas question donc de se serrer la ceinture. L’été sera encore hyperactif. Que MU soit sur le podium ou non. La preuve, le club n’a pas attendu de connaitre son classement final pour recruter Memphis Depay pour 30 millions d’euros, en provenance du PSV Eindhoven.

Si Manchester United peut se permettre de dépenser autant sans se soucier des règlements européens, c’est que son chiffre d’affaire commercial ne cesse d’augmenter depuis 2010. Le fair-play financier n’étant pas rétroactif, le club anglais vit donc normalement avec une dette estimée à plus de 500 millions d'euros.

La  présence en Ligue des champions permet de combler quelques trous, mais rien de bien important quand on observe la puissance financière de Manchester United. Et cela va continuer puisque le club anglais a signé un contrat avec Adidas à partir de la saison prochaine estimé à 942 millions d’euros sur 10 ans alors que l’actuel, avec Nike, ne dépassait pas les 370 millions d’euros.  Les 30 à 60 millions que ramène la Ligue des champions paraissent alors bien "faibles".