Parmi les gros en Angleterre, seul Manchester City est toujours indemne

Tout va bien, ou presque, du côté de Manchester City. Tellement bien que Manuel Pellegrini est un entraîneur satisfait. Alors que la période du mercato hivernal va agiter l’Europe du foot, l’entraîneur chilien annonce le calme plat chez les Citizens. "Non, pour le moment il n'y a rien qui changera. Pourquoi ? Parce que nous pensons avoir la meilleure équipe pour ce dont nous avons besoin. Je ne crois pas que nous devons apporter des changements." Et c’est compréhensible, car si City a connu quelques couacs, elle est la seule équipe d’Angleterre qualifiée en C1 en début d'année encore en lice dans toutes les compétitions.

League Cup, Premier League, Ligue des Champions, les Skyblues ont assuré sur tous les tableaux. Les autres cadors nationaux ne peuvent pas en dire autant. Manchester United, après un an d’absence, a raté ses retrouvailles avec la C1. Arsenal, deuxième du championnat, a connu un énorme coup d’arrêt en League Cup avec une défaite sans appel (3-0) face à Sheffield Wednesday, pensionnaire de deuxième division. Quant à Chelsea, sa dérive en championnat l’a amené à la 14e place après 14 journées avec un total maigrichon de quatre victoires et les Blues ont aussi été sortis de League Cup.

City n’a pas connu un début de saison sans accroc, ses défaites 1-4 en championnat sur la pelouse de Tottenham et face à Liverpool sont là pour en témoigner, elle n’est même pas l’équipe avec le moins de défaites en Angleterre (six contre cinq pour Arsenal toutes compétitions confondues), mais elle ne s’est pas ratée quand ça comptait le plus. Sa prestation renversante mercredi face au Borussia Mönchengladbach en est sûrement la meilleure preuve (4-2). City est bien placé pour savoir à quel point la première place du groupe compte en C1 pour passer les huitièmes. En allant la chercher aux dépens de la Juventus, au terme d’une rencontre à suspense, le club s’est donné des chances supplémentaires de voir les quarts de finale de la compétition.

En League Cup, les Citizens ont accumulé les scores-fleuve, peu importe l’adversaire. De Sunderland, balayé 4-1, à Hull City, expédié 4-1 également, City ne s’est même pas offert la saveur de la frayeur. Son parcours en championnat, lui, a connu quelques anicroches mais les coéquipiers d’Aguëro sont loin d’être largués alors qu’ils comptent quatre points de moins que l’année passée à pareille époque. Bien calés dans la roue d’Arsenal (un point sépare les deux équipes), les Citizens restent à portée de l’étonnant leader, Leicester, qui dispose de deux points d’avance sur les Gunners.

Au-delà des résultats, City a toujours réussi à réagir vite et bien après une déception. Après la débâcle à Tottenham, les hommes de Pellegrini ont réglé la mire lors de la journée suivante (8e) et les joues de Newcastle doivent encore être bien rouges (6-1). City n’a quasiment pas eu le temps de douter ou de se remettre en question malgré ses moments de creux. C’est l’exact contraire pour les autres grands clubs. Arsenal a cru voir les huitièmes de la C1 lui échapper, MU les a laissés filer et Chelsea pique sa crise depuis de nombreuses semaines, malgré la petite éclaircie entrevue cette semaine avec la qualification en Ligue des champions.

Ce début de saison trouve un début d’explication dans la cohésion qu’est en train d’afficher l’effectif des Citizens. Kevin de Bruyne a apparemment bien évacué son passage peu concluant à Chelsea. Reparti une deuxième fois à la conquête du Royaume après une exceptionnelle saison à Wolfsburg, le Belge est déjà devenu un indispensable du groupe. Décisif (but lors de la victoire face à Séville en C1) et souvent inspiré, il ne semble pas pâtir du coût de son transfert (près de 80 millions d’euros). Et, dans un autre registre, Raheem Sterling a lui aussi trouvé ses marques (8 buts, 6 passes). De quoi vivre sans trop de remous la blessure d'Agüero, meilleur buteur du championnat l'an passé.

La confiance est là et les mots prononcés par l’entraîneur après la victoire face à Mönchengladbach le prouvent. "Si on joue comme on l'a fait en deuxième période, on peut affronter n'importe qui. C'est comme ça que j'aime nous voir jouer," avait alors expliqué le boss de City. Rien ne dit que les Citizens sauront tenir sur l’ensemble de la saison, personne n’est à l’abri d’une succession de rencontres moyennes, surtout quand on dispute un championnat aussi relevé que la Premier League. Mais ils se sont déjà donné plus de chances que leurs rivaux de décrocher quelque chose à la fin de l’année.