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Premier League - Chelsea-Arsenal : une fois n'est pas coutume, Wenger est en position de force

Hugo Guillemet

Mis à jour 18/09/2015 à 17:51 GMT+2

PREMIER LEAGUE – Samedi après-midi, le choc entre Chelsea et Arsenal entretiendra l'animosité entre José Mourinho et Arsène Wenger. Pour une fois, le manager des Gunners est en position de force et pourrait jouer un sale tour au Portugais.

Wenger et Mourinho en viennent aux mains

Crédit: Panoramic

Au bord de la pelouse de Stamford Bridge, quelques secondes avant le coup d'envoi de Chelsea-Arsenal, aux alentours de 13h45 ce samedi, la peur aura peut-être changé de camp. Les Gunners, 4e de Premier League, ont l'occasion unique et rêvée d'enfoncer leurs rivaux. Après un début de saison calamiteux, les Blues sont 17e, à deux petits points de la zone rouge. Et à leur tête, l'emblématique technicien portugais Jose Mourinho n'a même plus son invincibilité historique contre Arsenal à défendre.
Les hommes d'Arsène Wenger lui ont ôté ce dernier petit plaisir le 2 août dernier, en finale du Community Shield. Lorsque M. Taylor, l'arbitre de la rencontre à Wembley, a sifflé la fin du match sur le score d'un but à zéro en faveur d'Arsenal, Jose Mourinho a eu le plus grand mal à masquer sa déception. Lui, invaincu avec Chelsea face aux Gunners en 13 confrontations étalées sur une dizaine d'années, venait de tomber. Les deux entraîneurs, qui se détestent, se sont soigneusement ignorés en mondovision à la fin de la partie et ne se sont pas serrés la main. L'énième épisode d'une passe d'armes sans fin.
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Chelsea's Portuguese manager Jose Mourinho (L) and Arsenal's French manager Arsene Wenger (R) watch from the side during the FA Community Shield football match between Arsenal and Chelsea at Wembley Stadium in north London on August 2, 2015

Crédit: AFP

C'est Mourinho qui a commencé il y a 10 ans…

Cette relation tumultueuse est née dès l'arrivée de Jose Mourinho en Premier League, à l'été 2004. Tout frais champion d'Europe avec le FC Porto, le Portugais est armé d'une confiance énorme. A l'époque, Arsène Wenger est le boss de la Premier League avec Arsenal, qui sort d'une saison parfaite durant laquelle les Gunners sont restés invaincus. Mais il n'y aura pas la place pour deux coqs de l'autre côté de la Manche. Mourinho ouvre les hostilités : "Certains clubs sont traités comme le diable, d'autres comme des anges. Je ne pense pas que nous soyons laids au point d'être vus comme des diables, et je ne pense pas que David Dein et Arsène Wenger soient beaux au point d'être vus comme des anges."
La bagarre est engagée. Arsène Wenger répond quelques semaines plus tard. "Je sais que nous vivons dans un monde où il n'y a que des gagnants et des perdants mais, à partir du moment où un sport encourage les équipes qui refusent de prendre l'initiative du jeu, ce sport est en danger." Les deux hommes ne se laissent plus rien passer, et entament une véritable guérilla par voies de presse interposées. Le Portugais traitent son camarade de "voyeur", qui décrit en retour le Portugais comme "déconnecté de la réalité et irrespectueux."
Peut-être que Wenger devrait expliquer aux supporters d'Arsenal comment il a fait pour ne gagner aucun trophée depuis 2005
Alors que le Chelsea d'Abramovich accroît son emprise sur la Premier League à grands coups de millions dès l'arrivée du "Special One", l'Arsenal de Wenger doit réduire la voilure et miser sur la post-formation, construction de l'Emirates Stadium oblige. Les Gunners ne gagnent plus rien pendant que les Blues amassent les trophées.
Mourinho finit par quitter la Premier League pour relever le challenge de l'Inter Milan, puis du Real Madrid. Mais même hors des frontières anglaises, il ne lâche pas sa proie. En 2010, il lance en conférence de presse : "Je ne suis pas du genre à rester trois ou quatre ans dans un club sans gagner de trophée. Peut-être que Wenger devrait expliquer aux supporters d'Arsenal comment il a fait pour ne gagner aucun trophée depuis 2005".
Quand Jose Mourinho revient enfin en Premier League, en 2013, la guerre entre les deux hommes reprend naturellement. Arsène Wenger lance une première pique en se moquant de l’humilité du Portugais, qui, à l'époque, ne place pas les Blues parmi les favoris au titre. "Si vous dîtes que vous n'êtes pas candidat, vous ne pouvez pas perdre". La réponse fut cinglante : "Peut-être qu'il a raison, mais peut-être que je n'ai pas l'habitude d'échouer. La vérité, c'est que lui est un spécialiste. Huit ans sans le moindre trophée, ça c'est un échec".

Ils en viennent aux mains en octobre dernier

Les deux techniciens passent un nouveau cap en octobre dernier, en marge de la victoire de Chelsea sur Arsenal en Premier League (2-0) : ils en viennent aux mains. Le coach français craque en se jetant sur le Portugais, qui s'était levé pour discuter avec le quatrième arbitre. Bousculade, prise de bec. Le point de non-retour est atteint.
La défaite en Community Shield du début du mois d'août n'a d'ailleurs pas refroidi Mourinho. Alors qu'il était interviewé par la presse sur la prolongation de contrat de Manuel Pellegrini à Manchester City il y a un mois, le "Special One" n'a pas pu s'empêcher de lancer une allusion à peine masquée à Wenger : "Certains autres clubs connaissent des désillusions depuis quinze ans et l’entraîneur reste le même!".
S'il le bat ce samedi pour la première fois dans son temple de Stamford Bridge, Arsène Wenger pourrait donc enfin rabattre pour un moment le caquet de son rival. Les Gunners tournent bien, marquent des buts, tandis que les Blues patinent à la limite de la zone de relégation avec une défense portée disparue. L'occasion est rêvée pour Wenger car le rapport de force semble s’être inversé. L'Alsacien a désormais la main : à lui de ne pas lâcher son étreinte.
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