Premier League : Une 15e place et déjà 5 défaites, José Mourinho (Chelsea) n’avait jamais connu ça

Après l’élimination en Coupe de la Ligue, mardi à Stoke City, José Mourinho a estimé que sa "position actuelle (était) fantastique". L’entraîneur de Chelsea a ajouté : "Je dors très bien tous les soirs". Pourtant, le Portugais est sur la sellette à cause du début de saison raté de son équipe. Si Roman Abramovich lui avait offert un sursis au début du mois, la réception, ce samedi (13h45) de Liverpool, qui a pour sa part déjà changé d’entraîneur, pourrait bien être déterminante pour l’avenir de Mourinho chez les Blues.

Le technicien de 52 ans est embourbé dans une spirale négative depuis août. "Ce sont les pires résultats de ma carrière", admettait-il en septembre. Le constat est effectivement frappant. Chelsea n’est que troisième de son groupe de Ligue des champions avec une victoire, un nul et une défaite, mais pointe surtout à la 15e place de Premier League. Après plus d’un quart du championnat. Après 10 journées, le Lusitanien n’avait jamais été aussi bas, et de loin. Depuis son arrivée à Porto en janvier 2002, qui a véritablement lancé sa carrière d’entraîneur principal, il était toujours sur le podium à ce stade de la saison. L’équipe de Mourinho était 7 fois première, 3 fois deuxième et 2 fois troisième.

Lorsqu’il est allé au bout d’une saison, le coach portugais a systématiquement fini sur le podium. Il a été au pire troisième, à deux reprises. Cela est arrivé en 2013-2014 avec Chelsea et en 2001-2002 avec Porto, quand il avait pris l’équipe à la cinquième place après 19 journées sur 34. La seule fois où José Mourinho a été débarqué en cours de saison, de Chelsea en septembre 2007, il n’était même pas dans une situation si difficile. Les Blues étaient alors cinquièmes après cinq journées et n’avaient pas perdu un seul match de championnat, avec trois victoires et deux nuls.

Cette saison, le Chelsea de Mourinho totalise pas moins de 5 défaites en 10 rencontres, la dernière samedi dernier à West Ham (2-1). C’est bien loin des standards du Portugais. Lors du dernier exercice, il n’y en avait eu que 3 au total et la première n’était intervenue qu’en décembre. En 2011-2012 avec le Real, en 2002-2003 et 2003-2004 avec Porto, toutefois en 34 journées et non 38, José Mourinho avait perdu 2 fois. La plus belle réussite à ce niveau du natif de Setubal date de 2004-2005. Il n’avait perdu qu’un match lors de sa découverte de l’Angleterre avec Chelsea. A l’inverse, son pire total est de 6 défaites en 2013-2014, lors de son retour à Londres.

Pour ne pas battre son "record", Mourinho n’a plus le droit qu’à un faux pas sur les 28 prochaines levées de Premier League. Pour cela, Chelsea doit serrer les boulons en défense. A l’image de Branislav Ivanovic, l’arrière-garde londonienne est en perdition cette saison. Elle a réussi seulement deux clean sheets en Premier League, face à Arsenal (2-0) et Aston Villa (2-0) à Stamford Bridge. Elle a encaissé 19 buts en 10 matchs, soit une moyenne de 1,9 par match. Ce chiffre tranche vraiment avec le comportement habituel des formations de José Mourinho, généralement très peu perméables.

Jusque-là, leur moins bon ratio avait été de 1,1 but encaissé par match. En 2012-2013, le Real avait plié 42 fois en 38 journées. En 2001-2002, Porto avait subi 16 buts en 15 journées, après l’arrivée de "Mou" en cours de saison. Le plus souvent, Mourinho est sous la barre des 1. En 2004-2005, sur tout le championnat, Chelsea avait même encaissé moins de buts (15) que lors des 10 premières journées de cet exercice.

José Mourinho semble être arrivé en bout de course avec Chelsea, où il participe à sa troisième saison, lui qui n’est jamais resté très longtemps dans le même club. Son premier passage chez les Blues a duré trois ans et quelques mois. Au Real, il est parti après un troisième exercice délicat. A Porto et à l’Inter, il n’a pas atteint les trois saisons complètes. Avec la prolongation signée en août jusqu’en 2019, son licenciement coûterait entre 40 et 50 millions d’euros à son club. De quoi lui laisser plus de temps pour redresser la barre. Mais la patience de Roman Abramovich a des limites.