United - City (0-0) : Comme souvent à Manchester United, le danger est venu de Martial

Dans la grisaille mancunienne, il n'y a que les éclairs d'Anthony Martial pour dynamiter un paysage bien monotone. Aligné sur le côté gauche de l'attaque, le Français s'est une nouvelle fois illustré contre une équipe de Manchester City (0-0, 10e journée) qui n'a pas eu d'autres choix que de mettre quelques coups de crampons pour stopper l'ancien Monégasque. Pendant que Wayne Rooney se noyait dans l'axe, Martial surnageait sur son flanc. En apportant un peu plus de soutien à son jeune attaquant, United aurait pu espérer un meilleur dénouement dans ce 170e derby de Manchester.

Quand Anthony Martial accélère, les défenseurs de Manchester City n'ont pas 36 solutions : ils commettent des grosses fautes. Pour freiner le danger Martial, ils ont tous leur méthode. Fernandinho et Kompany ont choisi la tactique du croche pied (deux cartons à la clé) pendant qu'Otamendi multipliait les charges viriles mais toujours plus ou moins correctes. Et Bacary Sagna dans tout ça ? Il a souffert en silence. Le latéral droit s'est coltiné son compatriote tout le match. Face aux multiples arabesques du "Golden Boy" mancunien, l'ancien Gunner a tenu bon malgré quelques courants d'air dans son dos.

Il faut dire qu'après une poignée de matches de Premier League (6), Anthony Martial est devenu un sacré client. Le Tricolore n'a plus marqué depuis quatre rencontres en championnat, mais son influence va bien au-delà des chiffres. A chaque fois qu'il a eu le ballon dans les pieds, l'international français a fait des misères. Sa vivacité, mais surtout sa vitesse d'exécution ont fait passer plusieurs sueurs froides dans les rangs mancuniens.

L'intelligence de ses mouvements saute aussi aux yeux. Quand il faut prendre la profondeur, il prend la profondeur. Quand il faut faire une passe, il fait une passe. Son caviar pour Lingard, en fin de match était parfait, mais la barre transversale s'en est mêlée (84e). Le Français allie simplicité et efficacité en limitant le déchet. Sa faculté à éliminer les adversaires avec une facilité déconcertante permet de créer des espaces et des décalages pour ses coéquipiers. Ces derniers, pas branchés sur le même courant, n'ont pas réussi suivre le mouvement.

Louis van Gaal le sait et il ne pourra pas échapper très longtemps au sujet Wayne Rooney. Maladroit et perdu sur le terrain, l'Anglais a livré une prestation sans relief. "Je dois m'exprimer chaque semaine à propos de Wayne Rooney, a déclaré LVG en conférence de presse après la rencontre. Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? J'en ai assez, ça me rend malade". Le Néerlandais n'est pas au bout de ses peines.

Souvent encensé pour sa qualité de conservation du ballon dos au but, Rooney a également perdu cette bataille contre Otamendi et Kompany. Un domaine où Anthony Martial a encore excellé face aux Citizens. Le numéro 9 des Red Devils a tiré son épingle du jeu en tenant le choc et en obtenant des fautes lorsqu'il était submergé.

Dans le derby, le natif de Massy s'est comporté comme un leader. Du haut de ses 19 ans, c'est flatteur pour lui, mais pas forcément pour Manchester United, incapable de proposer autre chose sans son "Frenchie". Sa finesse technique, son intelligence et sa vitesse auraient peut-être fait encore plus mal à City s'il avait été placé dans l'axe. Louis van Gaal a soigneusement évité de répondre à la question du positionnement du Français en conférence de presse. Il ne pourra pas nier l'évidence éternellement.