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Après des mois d'errance, "le petit prince" Rashford a retrouvé de sa superbe

Alexandre Coiquil

Mis à jour 06/05/2017 à 19:26 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Un an après son explosion au plus haut niveau dans l'effectif de Manchester United, Marcus Rashford a semblé marquer le pas sous les ordres de José Mourinho. Après neuf mois compliqués, l'international anglais, gros travailleur, a pourtant retrouvé le chemin du but et s'est imposé comme le remplaçant attitré d'un Zlatan Ibrahimovic blessé.

Marcus Rashford (Manchester United) après son but en prolongation contre Anderlecht.

Crédit: Getty Images

C'est une belle histoire. Un enfant du club et de la ville. Un talent énorme censé incarné le futur de Manchester United. Un attaquant qui enquille les buts comme des perles dans toutes les catégories de jeune des Red Devils. La "next big thing" d'Old Trafford, c'était lui. L'histoire était effectivement très belle. Sans doute trop et il fallait un retour à réalité. Après une explosion spectaculaire l'an passé, Marcus Rashford, a marqué le pas à Manchester cette saison et disparu des esprits au fils des mois.
Fortement attendu au tournant, Rashford s'est rapidement encastré dans un mur lors de la première partie de la saison, qui a vu Manchester passer sous le règne d'un certain José Mourinho. Seize titularisations en Premier League pour seulement cinq buts, la saison de la confirmation s'est peu à peu transformée en petit trou noir. L'arrivée de Zlatan Ibrahimovic l'a obligé à s'exiler sur l'aile et également aller sur le banc. Souvent aligné côté gauche, mais également côté droit, Rashford a plus joué les utilités qu'il n'a été important. Frustrant à plus d'un titre quand on est en quête de progrès constants à 18 ans tout juste.
Il travaille, travaille et travaille encore
Or c'est dans l'axe où l'international anglais s'exprime le mieux. Son repositionnement est une des explications de son passage à vide. L'autre facteur de cette baisse est l'apprentissage du haut niveau et ses montagnes russes. Ses apparitions plus irrégulières - et moins décisives que lors de la seconde partie de l'exercice 2015/2016 - portent bien le sceau de l'irrégularité avec laquelle tous les jeunes joueurs doivent composer. Le départ de Louis van Gaal, celui qui l'a lancé chez les professionnels, son mentor, est également passé par-là. Et ce départ ne doit pas être sous-estimé.
C'est probablement le Néerlandais qui parle le mieux de lui. "Il suscite beaucoup trop d'attention et ce n'est pas facile de composer avec cela. Il est remarquable et je peux comprendre les louanges, mais il doit encore montrer sa régularité à ce niveau", expliquait-il au printemps 2016 alors que Rashford commençait à briller à chaque rencontre. "C'est un garçon très modeste, donc je ne pense pas qu'il y aura des problèmes avec lui. Je crois qu'il gardera les pieds sur terre."
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Marcus Rashford

Crédit: Getty Images

L'irrégularité propre à l'âge, Louis van Gaal, celui qui avait lancé Rashford dans le grand bain la saison dernière, la connaît très bien, lui qui a passé une partie de sa carrière à travailler avec eux et à les lancer dans le grand bain. Avant de promouvoir Rashford, van Gaal avait lancé une flopée de futurs grands : Clarence Seedorf (1992) à l'Ajax Amsterdam, Xavi (1998), Carles Puyol (1999) et Andrés Iniesta (2002) au FC Barcelone, Thomas Müller (2009) et David Alaba (2010) au Bayern. Il également détecté le petit plus qui fait la différence chez le Britannique : le talent brut combiné à la faculté de travail. Un détail qui lui avait fait comparer le jeune international anglais à un certain Patrick Kluivert, prodige parmi les prodiges à l'Ajax. Critiqué pour avoir lancé l'Anglais trop tôt, van Gaal avait passé son temps à justifier. "Rashford est jeune. Je n'aime pas exagérer ou interférer. Il est bon, sinon je ne le laisserai pas jouer", disait-il.
Apparemment, il est aussi solide mentalement. Rashford n'a pas flanché de ce côté lors de cette première partie de saison difficile où il a dû composer avec l'apprentissage de la méthode José Mourinho, encore moins psychologue que van Gaal. Pourtant pas tendre avec ses ouailles en général, le Portugais a également vanté les qualités de son joueur, et de son état d'esprit irréprochable, après le coup de patte de l'attaquant anglais sur la pelouse du Celta Vigo (0-1). Rarement, Mourinho aura tenu de tels propos de bienveillance envers un joueur qui a tout à prouver. "Marcus est un garçon de 19 ans amoureux de football" a déclaré le Portugais à BT Sport. "Après les entraînements, il reste une demi-heure pour tirer des coups francs. C’est sa mentalité. Il travaille, travaille et travaille encore. Il adore ça. Il est très mature alors oublions son âge, ce qui compte ce sont ses qualités."

Cristiano Ronaldo, le modèle

Après la grave blessure au genou de Zlatan Ibrahimovic, lors du quart de finale retour de Ligue Europa face à Anderlecht (2-1), c'est bien à Rashford qu'a pensé en premier José Mourinho pour relancer offensivement une équipe pas loin d'être en berne. D'ailier pas forcément titulaire, Rashford est devenu le N.9 de ce drôle de Manchester United, pas toujours inspiré offensivement parlant. L'international anglais est passé devant des clients - Anthony Martial Wayne Rooney - pour occuper la pointe du système en 4-3-3 du Special One. Et avec succès. Manchester est plus libéré depuis un mois.
Il y a la confiance de José Mourinho d'un côté mais aussi le retour d'une forme globale qui est venue jouer en faveur du jeune attaquant anglais. Depuis le début du mois d'avril, il est parvenu à retrouver le chemin des filets en Premier League à deux reprises après une disette longue de sept mois. Idem en Ligue Europa où il a apporté le but de la qualification à United lors de la prolongation jouée à Old Trafford face à Anderlecht (2-1, a.p), avant de repiquer au Balaidos contre le Celta.
Après avoir goûté à l'intransigeant au gant de velours, Louis van Gaal, Rashford, convoqué à l'Euro 2016 avec l'Angleterre entre temps, a dû composer avec l'intransigeance du Special One. "Les sessions d'entraînement de van Gaal sont directement reliées aux différents types de jeu, alors que Mourinho est plus dans l'idée de faire de ses joueurs des joueurs complets", avait-il détaillé lors d'un entretien donné à Sky Sports à l'automne dernier. "Ils sont différents et cela prend du temps de s'habituer à eux. Mais tout le monde termine par savourer."
Joueur précoce, comme l'ont été ses deux modèles à United, Wayne Rooney et Cristiano Ronaldo, Rashford a pris conscience qu'il devait apprendre la constance pour franchir un cap. "Devenir une menace constante, c'est ce que je dois développer", expliquait-il à Sky Sports, il y a quelques mois. Avant tout chose, il voue un culte à CR7, le joueur absolu selon lui. "Sur les dernières années, Ronaldo est l'exemple. En 2007/2008, avec Wayne Rooney il formait un duo incroyable, ils ont été immenses ensembles. Je les ai regardés et j'ai observé comment ils jouaient pour essayer de faire comme eux."
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Marcus Rashford of Manchester United celebrates after scoring a goal against RC Celta during the UEFA Europa League, semi final first leg match, between Celta Vigo and Manchester United

Crédit: Getty Images

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