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Guardiola n'a pas perdu son "mojo" : il découvre simplement la Premier League

Maxime Dupuis

Mis à jour 16/01/2017 à 14:26 GMT+1

Dimanche à Everton (4-0), Pep Guardiola a subi sa pire défaite en championnat depuis le début de sa carrière d'entraîneur. Globalement, le Catalan connait une entame de règne compliquée à Manchester City. Ce qui n'est pas anormal. Loin de là.

Pep Guardiola

Crédit: Panoramic

A ceux qui se réjouissent ou se lamentent des mésaventures de Pep Guardiola à Manchester City, qu'ils attendent un peu avant de tirer les conclusions d'une saison qui a encore quatre mois et quelques échéances majeures devant elle. Les pro ou anti-Pep peuvent néanmoins s'entendre sur un point qui ressemble à un constat factuel : le Catalan ne réussira pas ce qu'il a fait à Barcelone ou au Bayern lors de sa première saison. A savoir : être sacré champion. Dix points de retard sur Chelsea, ça ressemble à un handicap insurmontable. Pep l’a reconnu à mots à peine couverts après la raclée reçue à Everton (4-0).
L'autre constat, qui dépasse toute considération qualitative, est que Pep Guardiola a déjà perdu cinq rencontres de Premier League. Depuis le début de sa carrière d’entraîneur, il n'a jamais été battu plus de fois en une saison, que ce soit en Liga ou en Bundesliga. A priori, il a de fortes chances de battre ce "record", surtout si ses hommes poursuivent sur leur lancée. Ce qui n'est pas impossible. A défaut d'être souhaitable, parce que, cinquième du championnat, Manchester City évolue dans la zone rouge. Sa zone rouge.
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Guardiola : ''J'ai dit à mes joueurs d'oublier le classement''

La zone de confort

Pep Guardiola est, comme tout manager du monde, en partie responsable de cette demi-saison ratée sur le sol national. Mais, tout Pep qu'il soit, le Catalan est un débutant en Premier League. Et n'importe quel entraîneur vous le dira : ce qui se passe sur l'île n'a rien à voir avec les joutes qui se déroulent sur le continent. En décidant de rejoindre Manchester City cet été, Guardiola est sorti de sa zone de confort. Même si ce choix semblait cohérent et lui ressemblait sur le papier, il comportait une part de risque plus importante que beaucoup l'ont laissé entendre.
La Premier League n'est sans doute pas le meilleur championnat d'Europe. Mais il est assurément le plus difficile à appréhender et le plus dur à jouer. Si ceux qui trônent au sommet de cette ligue depuis le tournant des années 2010 n'ont plus le profil de ce qu'il se fait de mieux en Europe, la densité et la compétitivité globale de la Premier League est sans commune mesure avec les autres grands championnats du Vieux Continent. A une Liga d'une puissance inégalée à son sommet, la Premier League répond par un peloton de tête et une élite bien plus resserrée. Si cela ne se voit pas toujours techniquement, la réponse physique est un supplétif que Pep et ses préceptes n'ont pas croisé aussi souvent dans leur précédentes vies.

La Premier League ne s’adaptera pas à lui

Pep Guardiola a déjà bien payé pour le savoir même si l'essentiel de ses défaites sont intervenues face à des "gros" : Tottenham, Chelsea, Leicester, Liverpool et donc Everton. L'intensité de la compétition et la répétition des efforts domestiques sont sans équivalent avec ce qu'il a connu auparavant, ne serait-ce que parce que ses armadas étaient au-dessus de la mêlée. Et, au final, si sa philosophie de jeu a fait des merveilles aux quatre coins du continent depuis près d'une décennie, elle n'a pas encore pris la pleine mesure de l’Angleterre.
Si la faute ne lui incombe pas complètement, c'est à lui de trouver la solution. Avec une certitude : il devra s’ajuster à l’Angleterre car la Premier League ne s'adaptera pas à Pep Guardiola. Son attitude et ses remarques devant la presse trahissent son impatience et une part d’incompréhension, pour ne pas dire d’incompatibilité, avec le football anglais.
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Sergio Agüero et Josep Guardiola (Manchester City)

Crédit: AFP

Guardiola, c’est un peu l’invité qui débarque au banquet et se plaint de la nourriture

Quand il était à Barcelone, Guardiola n'avait guère à se plaindre. La seule fois où il a vraiment "pété les plombs", c'était au printemps 2011 au cœur d'un marathon de Clasicos et à la veille de la demi-finale aller de Ligue des champions entre les deux clubs. Provoqué par José Mourinho, Pep Guardiola avait violemment répliqué à l’entraîneur du Real Madrid. Cette saison, Guardiola n'est pas sorti des clous. Mais semble agacé, régulièrement. Parce que les choses ne tournent pas dans le sens espéré. Et que sa philosophie ne paie pas.
"Je sais combien c'est difficile de jouer comme on le fait et d'avoir en face 8 ou 9 joueurs attendant les contres pour server les attaquants adverses". Ce constat, effectué dimanche pour décrire un football qui n'est pas le sien, est emprunt d'une forme de condescendance qui pourrait passer pour involontaire ou maladroite si elle n'avait pas été répétée ces dernières semaines. Cette attitude n'est pas pour plaire à la fière Angleterre qui a tendance à le voir de plus en plus comme un énième conquérant venu du continent qui n'arrive pas à ses fins.
Guardiola, c’est un peu l’invité qui débarque au banquet et, en plein milieu du repas, se plaint de la nourriture devant ses hôtes. Généralement, ça ne passe pas bien. Surtout quand l’indélicat n’arrive pas à faire prendre la mayonnaise dans sa propre cuisine.
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