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Jesus, un don du ciel pour Manchester City

Bruno Constant

Mis à jour 13/02/2017 à 18:06 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Certes, un cadeau à 32 millions d'euros, mais l'arrivée de la pépite brésilienne, Gabriel Jesus, en janvier semble avoir relancé Manchester City et Guardiola. Pas rassurant pour les Monégasques...

Gabriel Jesús celebra su gol con un curioso gesto

Crédit: AFP

Il s'appelle Gabriel Fernando de Jesus, il n'a pas encore vingt ans, il est Brésilien et il a apporté un rayon de soleil dans la grisaille mancunienne. Son transfert avait été annoncé en août mais il est arrivé en janvier, au meilleur moment, lorsque son équipe, à la recherche d'un second souffle, en avait besoin, et son entraîneur peut-être plus encore. A la sortie d'une période agitée - défaite à Liverpool (0-1), victoire difficile face à Burnley (2-1), gifle à Everton (0-4), nul contre Tottenham (2-2) -, le doute avait fini par gagner Pep Guardiola et ceux qui le voyaient comme un génie ou un gourou. Le Catalan semblait alors impuissant devant l'incapacité de sa formation à concrétiser sa domination sur ses adversaires.
Lui a débarqué avec son sourire, sa fraîcheur, sa spontanéité et son opportunisme devant le but. Résultat : un bout de match face à Tottenham (2-2) puis trois buts et deux passes décisives en trois titularisations, et trois succès consécutifs pour sa nouvelle équipe. Un impact immédiat et impressionnant qui se traduit dans la Fantasy League de la Premier League au sein de laquelle, pour la seconde semaine consécutive, le jeune Brésilien a été le joueur le plus acheté par les internautes !
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Gabriel Jesus avec Manchester City

Crédit: AFP

Le nouveau Keirrison, Robinho ou Ronaldo ?

Sa réputation avait précédé son arrivée, comme une prémonition. L'été dernier, Manchester City avait signé le "nouveau prodige" brésilien mais le club anglais et Guardiola auront dû attendre cinq mois avant d'apercevoir le talent du gamin, laissant vivre de nombreux supporters dans le fantasme. Or, ce n'est jamais bon. D'autant que l'histoire entre l'Angleterre et les joueurs brésiliens a souvent pris de mauvais chemins. Et depuis leur toute première rencontre.
Le premier Brésilien à avoir signé en Angleterre se nomme Francisco Ernami Lima de Silva, en 1987, à Newcastle, quelques mois après avoir marqué face à l'Angleterre lors d'un match amical. Dès sa troisième apparition sous le maillot des Magpies, le joueur, plus connu sous le nom de Mirandinha, avait fait sensation en signant un doublé contre Manchester United (2-2) ! Il avait fini la saison avec un total honorable de 12 réalisations en 29 apparitions. Mais, après cela, on a plus entendu parler de lui.
Plus récemment, vous vous souvenez peut-être des débuts magnifiques de Robinho sous le maillot de... City (2008). L'histoire est un peu différente de Gabriel Jesus puisque son compatriote était d'abord passé par le Real Madrid. Robinho avait marqué treize minutes après ses débuts, signé un hat-trick à sa huitième apparition et douze buts en dix-neuf apparitions avant de disparaître, presque complètement, et de retourner à Santos, en prêt, avant de filer à l'AC Milan. C'était une époque où le club mancunien, dans un appétit de nouveau riche, s'était tourné vers la filière auriverde (Elano, Jo, Geovanni). Un échec cuisant.

Ronaldo : "Il me fait penser à moi plus jeune"

Guardiola lui-même doit se souvenir d'un certain Keirrison, jeune Brésilien maigrelet, comme Gabriel Jesus, arrivé de Palmeiras, comme Gabriel Jesus, au FC Barcelone, en 2009 contre 14 M€, à l'époque où les Blaugrana étaient dirigés par le Catalan. Après plusieurs prêts à droite à gauche (Benfica, Fiorentina, Santos, Cruzeiro et Curitiba), le prodige annoncé s'était transformé en flop retentissant. Au point de ne pas disputer une seule minute avec le Barça de Guardiola. Mais, cette fois, le Catalan semblait sûr de son coup. C'est d'ailleurs grâce à un coup de fil du technicien en personne au joueur qui a fait pencher la balance vers Manchester City plutôt que le Real Madrid, Barcelone, le Bayern Munich, Manchester United ou le PSG.
Et c'est vrai qu'il dégage quelque chose ce gamin. Au Brésil, tout le monde l'annonce comme le nouveau Neymar, avec qui il a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques. Mais son jeu, plus vertical, se rapproche davantage de Ronaldo, le vrai, Il Fenomeno. "Quand je vois Gabriel, il me fait penser à moi plus jeune", avait ainsi lâché le double Ballon d'Or. Gabriel Jesus n'est pas un inventeur de gestes techniques, à l'image du Barcelonais. En revanche, il dégage une vraie puissance balle au pied, avec cette façon de se débarrasser de ses adversaires, ses passements de jambe, cette volonté d'avancer davantage que pour amuser la galerie ou la beauté du geste. Gabriel Jesus est avant tout dans l'efficacité, celle d'aller droit au but pour marquer. C'est un avant-centre, finisseur, puissant et bagarreur, ce qui lui vaut la préférence de Guardiola plutôt que Sergio Agüero.
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Sergio Aguero lors de Liverpool - Manchester City en Premier League en 31 décembre 2016

Crédit: AFP

Il a poussé Agüero sur le banc, et vers la sortie en juin ?

Car, si elle fut express, l'adaptation de Gabriel Jesus compte une victime, principale. Elle a poussé l'attaquant et meilleur buteur du club, le héros du titre de 2012, Kun Agüero, sur le banc, et peut-être vers la sortie au mois de juin. Ce serait un symbole fort dans la fondation du nouveau City version Guardiola au détriment d'un attaquant au club depuis 2011. Dans le système et l'idée du jeu du Catalan, l'une des règles fondamentales est le pressing haut et la récupération à la perte du ballon. Et, dans ce domaine, l'Espagnol préfère le Brésilien à l'Argentin, qui donne souvent l'impression de jouer uniquement lorsqu'il reçoit le ballon.
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Guardiola : "Agüero va jouer beaucoup de matches"

C'est peut-être aussi ce qui barre le "petit tank" du Top 5 des attaquants mondiaux. Or, défendre est la deuxième nature de Gabriel Jesus, qui s'est forgé dans le várzea, une sorte de football de rue, à Jardim Peri, une communidade - légèrement plus calme qu'une favela - dans la banlieue nord de Sao Paulo où il a été élevé par sa mère lui et ses trois frères.
Un garçon de 19 ans qui se fait encore remonter les bretelles par maman Vera Lucia lorsque le fiston ne revient pas suffisamment défendre pour aider ses coéquipiers ! C'est aussi elle qui reçoit les salaires du prodige et lui reverse sous forme d'argent de poche. Le petit n'a pas le droit d'aller en nightclub, de boire de l'alcool ni de fumer. Vera Lucia fait également très attention au régime alimentaire du petit avec une version allégée de son propre boeuf strogonoff et aux filles qui osent approcher de son fils d'un peu trop près. "De tous les défenseurs que j'ai rencontrés c'est la plus difficile à dribbler !", de l'aveu même de Gabriel Jesus. Et si les Citizens tenaient aussi leur recrue pour soigner leurs maux défensifs ?
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