Manchester United : Zlatan Ibrahimovic a-t-il (déjà) touché ses limites en Premier League ?

Oui, il est arrivé comme un roi. Mais, pour l’instant, il est loin d’être la légende d’Old Trafford, . Difficile en seulement dix matches de le devenir me direz-vous, à raison. Il n’empêche, le beau ciel bleu annoncé vire à l’intempérie pour Zlatan Ibrahimovic.

Et ce n’est pas sa dernière prestation contre Liverpool (0-0) qui risque de faire grandir sa cote d’amour outre-manche. Sur la plus grosse occasion mancunienne, après un caviar de Paul Pogba, Zlatan s’est complètement troué de la tête - qui n’a jamais été un point fort chez lui - et laisser passer l’opportunité de prendre l’avantage face à un concurrent direct au titre de champion. D’habitude peu prompt à commenter ses ratés, Ibra s’est pourtant exécuté dans la foulée, s’excusant presque de ne pas avoir scoré. Tellement rare qu’il faut le souligner.

Mais, au-delà de son occasion ratée, c’est surtout l’impression visuelle laissée par l’ancien patron du PSG qui dérange. A 35 ans, Ibra s’est fait manger tout cru par la défense centrale de Liverpool, composée de Lovren et Matip, loin d’être la plus impressionnante du royaume. Manquant d’impact physique, imprécis dans ses transitions et incapable de jouer en pivot pour faire remonter le bloc mancunien, Zlatan a soudainement fait son âge.

Après ce torrent de critiques, il convient de replacer l’église au centre du village. Zlatan a raté un match, comme cela arrive si souvent à d’autres attaquants. Bien sûr, contre Liverpool, cela se voit un peu plus, tendant à voir resurgir la fameuse théorie selon laquelle il disparaîtrait dans les grands matches. Mais son début de saison laissait pourtant penser qu’Ibra allait marcher sur la Premier League.

Après tout, en 10 matches avec les Red Devils, Zlatan a déjà trouvé le chemin des filets à 6 reprises. Mais sa précision et son efficacité ont pris un coup récemment. Car le Suédois tente toujours autant. La preuve : il est le joueur qui frappe le plus en Premier League – et loin devant Coutinho (31) – avec 45 tentatives. Sauf que sur ces 45 frappes, la ratio buts/frappes est catastrophique pour un buteur de son rang.

A titre de comparaison, Sergio Agüero présente cette saison un taux de conversion de 19% tandis que Diego Costa plafonne à 28%. Pire, sur ses 26 dernières frappes, le géant suédois n’a pas trouvé le chemin des filets.

Alors, coup de blues ou maladie durable ? En réalité, la réponse semble être dans les mains de José Mourinho. Par son style de jeu défensif, surtout contre les gros, le technicien portugais a décidé "d’abandonner" sa star à la merci des défenseurs adverses.

Moins soutenu dans une équipe beaucoup tourné vers l’offensive que ce que pouvait être le PSG, le Suédois a du mal à exister. Et c’est Thierry Henry, sur le plateau de Sky Sports, qui l’explique le mieux : "Zlatan est désormais dans la catégorie de joueurs qui ont besoin que l'équipe soit bonne pour être performant. Il est dans une ligue différente, mais si vous lui donnez la balle dans la surface, alors il va marquer des buts". En somme, donnez les bonnes munitions, il saura viser juste. Car un chasseur de buts ne change pas. Son obsession reste la même : faire trembler les filets. 35 ans ou non.