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Premier League : West Ham, la parenthèse désenchantée

ParAFP

Publié 14/10/2016 à 23:56 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Belle surprise l'an passé avec une 7e place, West Ham a totalement raté son début de saison. Le changement de stade n'a pour l'heure pas l'effet escompté et le club de Dimitri Payet est relégable (18e).

West Ham United's Simone Zaza looks dejected as West Bromwich Albion's Claudio Yacob looks on.

Crédit: Eurosport

Le conte de fées est en train de virer au film catastrophe : West Ham, le club qui n'en finissait plus de monter, se retrouve désormais coincé dans un nouveau stade décrié, débordé par le retour des hooligans et assommé par des résultats catastrophiques. Il y a seulement cinq mois, les "Hammers" saluaient pour la dernière fois le vieux Boleyn Ground, leur maison depuis 112 ans, sur une 7e place encourageante en championnat. C'était le printemps et les dirigeants rêvaient de grandeur dans leur nouveau domicile, le Stade olympique, rebaptisé London Stadium.
Mais les ouvriers n'ont pas encore terminé de détruire la vétuste enceinte d'Upton Park, que pour une partie des supporters, c'est "l'âme de West Ham" qui s'est envolée avec les premiers coups des tractopelles. Car le déménagement, même s'il n'est que de quatre kilomètres, a pour l'instant engendré beaucoup de désagréments. A commencer par l'ambiance. Pour les vieux supporters, l'atmosphère du London Stadium reste bien moins chaleureuse qu'au Boleyn Ground, réputé pour son volume sonore.
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Le "London Stadium", nouveau stade de West Ham.

Crédit: Eurosport

Déterminés à remplir les tribunes, les dirigeants ont divisé par deux le prix des abonnements, qui sont passés de 670 à 320 euros. Un vrai succès puisque durant l'été, le nombre d'abonnés a doublé pour dépasser les 50.000, dans un stade homologué pour 60.000 places. Mais la belle opération comptable a vite mal tourné. Les propriétaires David Sullivan et David Gold s'attendaient sans doute au même mouvement de gentrification du public qu'à Chelsea ou Arsenal. Mais dans ces clubs, les prix des billets avaient augmenté, écartant peu à peu les hooligans pour attirer les familles et les classes moyennes.

Le retour des hooligans

Pour le club des quartiers difficiles de l'Est de Londres, les billets abordables ont certes attiré les familles et les classes moyennes, mais aussi incité les groupes de hooligans à faire leur retour, drainant avec eux une nouvelle génération d'ultras prête à déborder. Et dans les tribunes, les "anciens" supporters se tiennent debout et bloquent la vue des "modernes", souvent en famille. Un mélange explosif qui a engendré des bagarres entre fans et avec les stewards du stade.
West Ham a bien demandé plus de présence policière, mais les autorités ont décliné, le London Stadium n'étant pas équipé d'un système radio utilisable par les forces de l'ordre. Celles-ci restent donc en dehors de l'enceinte, située dans l'ancien Parc olympique des Jeux de 2012. Mais là aussi, ça dérape. Lors de la réception de Middlesbrough, la presse britannique a dénoncé des violences qui ont vu un supporter de "Boro" poignardé et un autre blessé par une bouteille.

Un film en préparation

"Pour remettre tout ça en perspective, après le match de Middlesbrough, il y a eu cinq arrestations, toutes en dehors du stade, dans l'espace public. Il n'est pas confirmé que ces supporters soient des fans de West Ham", défend M. Sullivan, en réponse à ce qu'il considère être "une campagne de dénigrement de certains médias".
Malgré l'escalade, les dirigeants restent campés sur leurs convictions, s'appuyant sur la dynamique financière du club. "Nous avons une dette très limitée et notre marque est classée 15e (au classement mondial de référence Brand Finance, NDLR), nous étions 115e quand je suis arrivée" en 2010, insiste la directrice des "Hammers", Karren Brady. "Notre trajectoire est admirée partout dans le monde, nous avons le plus grand nombre d'abonnés de Londres et la capacité du stade va être portée à 65.000", se réjouit la Baronne.
Cette réussite du petit club des quartiers populaires, fondé par une usine sidérurgique à la fin du XIXe siècle, va même faire l'objet d'un documentaire. Il ne devrait pas s'attacher à la réussite sportive du déménagement. Les hommes de Slaven Bilic sont actuellement 18e et relégables avec la pire défense de Premier League. Ils n'ont plus gagné en championnat depuis le 21 août...
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