Présidence de la FIFA : Fidèle à l'UEFA, Michel Platini refuse le combat face à Sepp Blatter

Michel Platini n’a pas fait durer le suspense plus longtemps. Avant même sa conférence de presse, prévue à onze heures, le boss de l’UEFA (59 ans) a indiqué jeudi à Monaco, devant les associations membres de l’instance européenne, qu’il ne se présenterait pas à la présidence de la FIFA en mai 2015. "J'ai décidé de me présenter à la présidence de l'UEFA, lancé Platini dans un sourire. C'est le choix du coeur, du football de la passion. Ce n'est pas mon heure, pas encore."

L’ancien milieu de la Juventus a fait aussi part de son envie de se consacrer pleinement à sa mission au sein de l’UEFA. Malgré des piques envoyées par presse interposée ces derniers mois, le champion d’Europe 1984 refuse le combat face à Sepp Blatter, qui a annoncé son intention de briguer un cinquième mandat consécutif. Le Suisse a désormais le champ libre pour atteindre les vingt ans de présidence à la tête de la FIFA. En marge du tirage au sort de la Ligue des champions et du gala de l’UEFA à Monaco, Platini a partagé sa décision avec ceux qui devraient lui maintenir leur confiance en 2017.

Le Lorrain de naissance se préserve ainsi d’une défaite quasiment assurée face à un Blatter aux réseaux sans faille au sein de la FIFA qu’il dirige d’une main de fer depuis 1998 et sa prise de pouvoir au relais du Brésilien Joao Havelange. A 78 ans, le Valaisien se trouve gêné aux entournures par les affaires à répétitions qui ont secoué son institution ces dernières années, mais reste quasiment intouchable. Il se rapproche néanmoins de la fin de sa carrière politique et pourrait prochainement laisser le champ libre à Platini, qui n’a jamais caché son intérêt pour la présidence de la Fédération internationale. ''Nous voulons tous une FIFA qui fonctionne mieux, qui soit plus solidaire, plus respectée par les amoureux du foot'', a-t-il soufflé.

En attendant, l’ex-Nancéien et Stéphanois va pouvoir se focaliser sur ses dossiers à l’UEFA. Il a déjà mis en œuvre de grandes réformes depuis son élection en 2007, comme la refonte des compétitions européennes ou le fair-play financier. Il devrait y poursuivre sa mission sans perdre en crédit dans un combat quasi perdu d’avance. D’autant qu’un scandale a récemment éclaboussé l’ancien meneur de jeu des Bleus. Accusé par la presse anglaise d’avoir touché des pots de vin dans le cadre de la désignation du Qatar pour la Coupe du monde 2022, il s’est immédiatement défendu dans ce dossier et a tenté de désamorcer la bombe. Mais le mal était fait et Platini s’est certainement dit qu’il était urgent d’attendre. Voilà qui est fait.