Ronaldo divise

Queiroz a voulu croire jusqu'à la dernière minute que le capitaine de la Selecçao se remettrait à temps pour jouer au moins le match retour, en Bosnie mercredi prochain. Mais Ronaldo souffre toujours d'une blessure à la cheville droite contractée fin septembre et qui s'est aggravée lors d'un match contre la Hongrie le 10 octobre. "C'est une frustration énorme de ne pas pouvoir aider le Portugal, surtout quand il s'agit d'un moment aussi décisif", a confié le joueur le plus cher du monde.

"Je serai dans le stade pour soutenir mes collègues", a-t-il toutefois assuré mardi à Lisbonne, après que les examens de l'équipe médicale de la sélection portugaise ont confirmé le diagnostic du Real Madrid, le déclarant inapte pour les deux matches contre la Bosnie. Ronaldo, qui avait fait le déplacement dans un avion privé spécialement affrété par le Real, est resté à peine trois heures dans la capitale portugaise. Juste le temps pour les médecins portugais de procéder à des examens et de confirmer par eux-mêmes l'état du joueur. Ces tests médicaux ont mis un terme au bras de fer ayant opposé ces derniers jours, par presse interposée, le Real Madrid et la Fédération portugaise, et qui avait culminé dimanche par la convocation du joueur contre l'avis du club madrilène.

L'absence de Ronaldo est-elle si pénalisante pour l'équipe du Portugal? Les avis divergent. Certains estiment que son rôle est essentiel et affirment, statistiques à l'appui, que le Portugal "a plus de chances de perdre" quand il ne joue pas. D'autres rappellent ses performances en demi-teinte au cours de la campagne de qualification et qu'il n'a pas marqué un seul but pour son pays depuis l'Euro-2008. "L'absence de Cristiano, ici comme ailleurs, sera remarquée, mais le football est un jeu collectif. Nous avons d'autres joueurs qui pourront le remplacer", a affirmé jeudi le milieu de terrain Deco lors d'une conférence de presse à Obidos (centre), où l'équipe de Queiroz se trouve en stage depuis le début de la semaine.

Son absence peut ainsi permettre à d'autres joueurs de prendre leurs responsabilités, voire une nouvelle dimension. Car le Portugal ne manque pas d'atouts offensifs, comme Nani ou Simao, qui ont signé trois buts lors des deux derniers matches du Portugal, ou Liedson, récemment naturalisé. Pour l'entraîneur portugais Manuel Tulipa, cité par le quotidien Publico, "l'équipe est plus solidaire sans Ronaldo", parfois jugé trop individualiste. Conscient de jouer contre la Bosnie son "ticket d'entrée pour le Mondial", Queiroz n'a pas voulu lever le coin du voile sur sa stratégie, tenue, dit-il, "dans le plus grand des secrets".

Portugal: Eduardo - Miguel, Bruno Alves, Ricardo Carvalho, Duda (ou Miguel Veloso) - Deco, Pepe, Raul Meireles - Nani, Liedson, Simao

Bosnie: Begovic - Nadarevic, Spahic, Jahic - Ibricic, Rahimic, Muratovic, Salihovic, Misimovic - Dzeko, Ibisevic