Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le Brésil en danger, le Chili en patron, la vie sans Messi : 5 questions sur les éliminatoires

Thomas Goubin

Mis à jour 07/10/2015 à 15:01 GMT+2

Les éliminatoires sud-américains pour le Mondial 2018 sont sans doute les plus relevés au monde, tout du moins les plus denses : cinq de ses dix participants ont été huitièmes de finaliste de la dernière Coupe du monde (Brésil, Argentine, Uruguay, Chili, Colombie). Avant leur coup d'envoi ce jeudi soir, voici cinq questions que l'on se pose à propos de cette bouillante campagne qualificative.

Oscar David Luiz lors de la Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Jusqu'où ira la décadence du Brésil ?

Après avoir pris 7-1 lors de sa Coupe du Monde, la Seleçao a confirmé que sa crise n'était en rien passagère lors d'une Copa América à l'encéphalogramme plat, dont elle a piteusement été sortie par le Paraguay, en quart de finale. Au Chili, le Brésil a affiché les mêmes criantes carences que lors de son Mondial : attaque dont l'inspiration est déléguée au seul Neymar, entre-jeu brouillon et défense friable. Alors, une question qui aurait paru absurde il y a deux ans, commence à être posée avec insistance en Amérique du Sud : le Brésil pourrait-il, pour la première fois de son histoire, ne pas se qualifier pour la Coupe du Monde ?
Un début de réponse devrait être donné, jeudi soir, à Santiago du Chili, où la Seleçao disputera un match de tous les dangers face au champion d'Amérique du Sud en titre. Mais plus que le résultat -une défaite face à l'une des meilleures équipes du continent n'aurait rien d'insurmontable- c'est la manière qui sera scrutée. Car, le Brésil devra esquisser, sans attendre, un certain redressement, s'il veut survivre à des éliminatoires particulièrement denses.
Pour ce premier rendez-vous, suivi de la réception du Venezuela, la Seleçao ne pourra compter sur Rafinha. Sélectionné par Dunga, le joueur du Bayern Munich a décliné l'invitation, imitant ainsi Diego Costa, qui avait préféré enfiler le maillot de la Roja plutôt que de jouer pour le quintuple champion du monde. Autant que des choix personnels, ces négatives ressemblent à des témoins du désenchantement qui escorte aujourd'hui la Seleçao.
picture

Dunga lors de Brésil - Paraguay en Copa America le 27 juin 2015

Crédit: AFP

Messi, Suarez, James, Neymar : comment s'adapter à ces absences ?

Sans eux, leurs sélections ne sont plus les mêmes. Pas autant redoutées, elles doivent s'efforcer de trouver des solutions alternatives à celles que leur offrent habituellement les pieds de leurs génies. Pour l'Uruguay, la vie sans son goleador, Luis Suarez, n'est toutefois pas loin d'être devenue une habitude, puisque sa suspension court depuis sa morsure sur Chiellini, et qu'elle ne prendra fin que lors du cinquième match éliminatoire. Sans son Pistolero, la Celeste a prouvé, lors de la Copa América, qu'elle pouvait toujours accrocher les meilleurs, mais qu'elle souffrait plus que de coutume pour trouver le chemin des filets.
L'équation offensive à résoudre pour Oscar Tabarez sera cette fois à deux inconnues, puisqu'Edinson Cavani sera lui aussi suspendu, pour avoir réagi au fameux doigt de Gonzalo Jara en quart de finale de la Copa América. Titulaire lors du tournoi continental, le Bordelais Diego Rolan ne devrait toutefois pas profiter de ces absences, puisque c'est un duo Abel Hernandez-Christian Stuani, qui serait aligné en Bolivie.
Le Brésil ne parvient pas à vivre sans Neymar : ses deux absences en Coupe du Monde, puis en Copa América, ont été sanctionnées d'une élimination. Mais il va pourtant devoir apprendre à le faire, puisque sa star doit encore purger trois matches de suspension, séquelles de son expulsion face à la Colombie, en Copa América. Coutinho, qui avait été titularisé en quart de finale du tournoi sud-américain, fait figure de remplaçant naturel du Barcelonais. Mais selon le schéma choisi par Dunga, Douglas Costa, qui a le vent en poupe avec le Bayern Munich, pourrait aussi se faire une place dans le onze de la Seleçao, même s'il ne s'agirait pas d'un remplacement poste pour poste.
picture

Neymar lors de Brésil - Colombie

Crédit: AFP

"Si l'on perd, on dira qu'il a manqué Messi, et si l'on gagne, on minorera son importance pour la sélection." Telle est la problématique déplorée par Gerardo Martino, dans une interview à Olé. Au-delà de la polémique très argentine autour du rendement de la Pulga en sélection, Angel Di María devrait se placer sur le côté droit, habituellement occupé par le quadruple Ballon d'Or. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre l'ex-entraîneur du Barça dans la même interview. En Colombie, James Rodriguez, lui aussi forfait, pourrait être remplacé par McNelly Torres, un dix à l'ancienne.
Mais le trentenaire de l'Atlético Nacional est incertain, et la place du joueur du Real Madrid pourrait revenir à Edwin Cardona, élément des Rayados Monterrey, l'ennemi local des Tigres d'André-Pierre Gignac. Pour pallier l'absence de James, un attaquant comme Teófilo Gutierrez pourrait aussi contribuer davantage à la construction du jeu.

Remplaçant au PSG, Pastore peut-il être titulaire en sélection ?

Gerardo Martino apprécie Javier Pastore, sa finesse technique, et ce liant qu'il apporte entre milieu et attaque, carence de l'Albiceleste des dernières années. Et la réciproque est vraie. El Flaco aime travailler avec El Tata : "Martino me fait confiance, c'est pour cela que je suis meilleur en sélection" avait-il déclaré en avril dernier. Des déclarations à mettre en miroir avec celles qu'il a dédiées à Laurent Blanc, dans le Journal du Dimanche : "Je ne comprends pas (sa disparition de l'équipe titulaire), mais je dois l'accepter." Dans le 4-3-3 ou 4-2-3-1 pour lequel devrait opter Martino pour le premier rendez-vous des éliminatoires, face à l'Equateur, Pastore devrait évoluer en milieu offensif.
Un cran au-dessus de lui, El Flaco pourrait être escorté par deux coéquipiers du PSG : Angel Di María, à droite, et Ezequiel Lavezzi, à gauche. Pour le moment, son statut de remplaçant à Paris ne semble pas lui porter préjudice en sélection. Et la question mérite donc d'être posée à l'envers : de bonnes performances avec l'Abiceleste pourraient-elles constituer pour Pastore un tremplin pour revenir dans le onze de la capitale ?
picture

Charles Aranguiz face à Javier Pastore lors de Chili-Argentine - Copa America 2015

Crédit: Panoramic

Le Chili va t-il confirmer ?

Depuis l'arrivée de Marcelo Bielsa, en 2007, le Chili n'a cessé de monter en puissance. Et le 4 juillet dernier, la Roja a fini par connaître la consécration en remportant la première Copa América de son histoire. S'agit-il d'une apothéose, ou le Chili, désormais dirigé par Jorge Sampaoli, un disciple d'El Loco, peut-il prolonger sa domination sur l'Amérique du Sud ? Le sélectionneur a semblé être le premier à se poser la question, puisqu'il a laissé peser le doute sur sa continuité pendant tout l'été.
Quoiqu'il en soit, Sampaoli est resté, et face au Brésil, il devrait miser sur une équipe similaire à celle alignée en finale de Copa América. Avec une génération dorée, celle des Alexis Sanchez (26 ans), Arturo Vidal (28 ans), ou Gary Medel (28 ans), dans la force de l'âge, le Chili va continuer à presser haut, à miser sur une ligne de trois défenseurs centraux, et compte bien bousculer encore un moment la hiérarchie traditionnelle du football sud-américain. Jeudi, face à la Seleçao, la Roja s'avancera en favorite. Ce qui peut déjà être considéré comme une victoire en soi pour le longiligne pays andin.
picture

Arturo Vidal en duel face à Ever Banega lors de Chili-Argentine - Copa America 2015

Crédit: AFP

Le Pérou pour créer la surprise ?

Lors des derniers éliminatoires, la Colombie, pourtant bien mal partie, avant que José Pékerman ne débarque, avait fini par émerveiller tout un continent. L'Equateur avait aussi su tirer son épingle du jeu, en se montrant avant tout intraitable sur les hauteurs de Quito (2 850m). Pour cette nouvelle campagne éliminatoire, beaucoup voient le Pérou, convaincant troisième de la dernière Copa América, faire figure de bonne surprise, et mettre un terme à plus de trente ans d'absence en Coupe du Monde (dernière participation, en 1982).
Car en quelques mois, le coach argentin, Ricardo Gareca, embauché en mars dernier, a redonné de l'ordre et de la fougue à la Blanquirroja, qui débutera sa campagne en Colombie, dans la chaleur moite de Barranquilla, toujours dure à apprivoiser pour les visiteurs. Ensuite, la bande à Paolo Guerrero jouera le clasico del Pacífico face au Chili (13 octobre). Deux rendez-vous redoutables qui devraient permettre de savoir si ce Pérou dispose bien d'assez d'arguments pour être du Mondial 2018.
Le programme :
1ère journée – jeudi 8 octobre : Bolivie-Uruguay, Colombie-Pérou, Venezuela-Paraguay, Chili-Brésil, Argentine-Equateur
2e journée – mardi 13 octobre : Equateur – Bolivie, Uruguay-Colombie, Paraguay – Argentine, Brésil – Venezuela, Pérou – Chili.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité