Après Luxembourg-France (1-3) - L’antisèche : Les victoires d’abord, le clinquant après

C’était un match traquenard, sur un terrain compliqué face à une équipe regroupée. Autrement dit, une galère sans nom. Les Bleus ont fait le travail. Mais ce n’était pas le football total ce samedi. La troupe de Didier Deschamps a été sérieuse, appliquée, mais parfois trop neutre face à des Luxembourgeois trop faibles à la relance pour espérer mieux. Pas assez précis dans la dernière passe et brouillons, les Bleus n’ont pas emballé la machine. Malgré la génération de feu qui toque à la porte. Mais champagne et caviar tous les jours, ce n’est pas bon pour la santé.

Il était attendu et il n’a pas déçu. Sur son côté droit, Ousmane Dembélé n’a cessé de faire des différences par ses dribbles déroutants ou ses accélérations foudroyantes. A gauche, Dimitri Payet a encore été utile à l’animation mais n’a pas réussi à cadrer ses coups francs bien placés. Discret, Antoine Griezmann a eu le mérite d’inscrire son nom sur la feuille de match en marquant sur penalty. Tout comme Olivier Giroud avec un doublé à son image, tout en opportunisme. Ce qu’on demande à un buteur en somme.

Autre satisfaction pour Didier Deschamps, les prestations réussies de ses deux latéraux monégasques, Djibril Sidibé et Benjamin Mendy. Très actifs dans leurs couloirs, ils n’ont cessé de porter le danger même si le premier a eu tendance à rater quelques interventions défensives qui auraient pu coûter cher. Au milieu, N’Golo Kanté a colmaté les brèches et n’a fait que monter en puissance tandis que Blaise Matuidi a manqué de réussite en frappant le poteau.

Côté luxembourgeois, la défense centrale Martins Pereira-Chanot a cruellement souffert dans la relance. Bensi, en revanche, a été très actif en première période en provoquant un penalty mais également en multipliant les appels dans le dos de la défense française. Insuffisant pour forcer la décision cependant.

C’est l’un des grands mérites de Didier Deschamps : sa position ne se modifie pas en fonction du vent. Alors que la tempête Mbappé soufflait très fort et que Gameiro sortait d’un automne bleu prometteur, DD a choisi pour ce match de reconduire sa confiance à son buteur. A raison. Car dans des matches traquenards comme celui-là, Giroud n’est pas utile. Il est indispensable.

Comme le nombre de buts d'Olivier Giroud sous le maillot bleu. De quoi entrer dans le Top 10 des meilleurs buteurs français de l'histoire en sélection.

La première de Mbappé, le doublé de Giroud, la fébrilité sur les coups de pieds arrêtés défensifs ou les bonnes prestations de Mendy et Dembélé. Pour Didier Deschamps, les enseignements de cette victoire sont nombreux et, pour la plupart, positifs. Pourtant, ils ne sont pas les plus importants. Si elle était attendue, cette victoire face au Luxembourg, bien que poussive, est primordiale. Car, mine de rien, la Suède avait mis la pression en s’imposant juste avant face à la Biélorussie (4-0).

A mi-parcours, les Bleus disposent donc de trois points d’avance sur les Suédois tandis que les Pays-Bas semblent déjà avoir lâché. Et, quand on sait que le prochain match des Tricolores dans ces éliminatoires se fera en Suède le 9 juin prochain, cette victoire prend une autre dimension. Elle permet aux Bleus de garder une soupape de sécurité. Histoire de conserver la tête froide dans un déplacement qui s’annonce brûlant.

Surtout, elle s’inscrit dans la lignée de ces Bleus version Deschamps. Quatre victoires et deux nuls en six matches depuis la fin de l’Euro. Ce n’est peut-être pas aussi spectaculaire qu’on le voudrait. Pas forcément avec les joueurs que l’on voudrait. Pour autant, ça gagne. Alors la nouvelle vague va devoir patienter. Car les classiques fonctionnent encore à plein.