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Après un match référence, l'Espagne et Lopetegui ont trouvé leur équipe pour le Mondial

François-Miguel Boudet

Mis à jour 05/09/2017 à 00:37 GMT+2

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 - Samedi dernier, l’Espagne a livré un véritable récital contre une Italie désorganisée (3-0). Un an après sa prise de fonction, Julen Lopetegui convainc. Et c’est tout un pays qui rêve déjà d’une nouvelle étoile de champion du monde.

Ramos, Isco et Asensio contre l'Italie

Crédit: Getty Images

Du 27 juin 2016 au 2 septembre 2017. D’un Espagne-Italie à l’autre. D’un monde à l’autre. Quatorze mois après la leçon tactique d’Antonio Conte et la piteuse fin de règne de Vicente Del Bosque, l’Espagne a marqué son retour avec une victoire totale contre la Nazionale dans un Santiago-Bernabéu "en combustion", pour reprendre le mot de Jorge Valdano au micro d’Onda Cero samedi soir.
Au moment de sa nomination, Julen Lopetegui ne faisait pas l’unanimité. Désormais, il est indiscutable. Réminiscence à la fois du Barça de Pep Guardiola et de la Roja triomphante de Del Bosque, sa tactique avec un faux numéro 9 confirme ce qui était attendu de lui : transition sans révolution.

Isco superstar

En football, tout peut aller très vite. Prenons l’exemple d’Isco. En septembre 2016, il n’avait que… 57 minutes de jeu au compteur. Ses jours étaient comptés au Real Madrid, son nom passait et repassait dans toutes les chroniques mercato. Décevant, capable de quelques fulgurances puis de s’éteindre totalement, l’Andalou gâchait son talent. Néanmoins, Lopetegui ne lui a jamais retiré sa confiance : "J’ai déjà dit que je croyais en lui, et même s’il n’est pas au mieux de sa forme, il peut nous aider, expliquait-il à l’époque. Jouer au Real Madrid, ce n’est pas pareil que jouer dans d’autres clubs, parce que l’exigence est maximale." Il a fallu du temps au canterano du Valencia CF pour devenir à la fois titulaire avec les Merengues et la Selección. Avant tout, il a dû perdre du poids. Et avec Antonio Pintus, on imagine qu’il en a bavé.
Ensuite, il a acquis un comportement plus professionnel et humble. Carlo Ancelotti, Rafa Benítez, Zinedine Zidane : ses trois entraîneurs au Real Madrid ont voulu lui confier les clefs du jeu mais Isco n’a pas répondu aux attentes. Son ego exacerbé exaspérait le vestiaire vikingo. Privé d’Euro 2016, l’Andalou revient de loin. Pièce maîtresse du plan B de Zidane qui lui a littéralement sorti la tête de l’eau, Isco est devenu régulier dans la performance au moment où on n’y croyait plus. "Isco n’a pas échappé à la controverse, écrit Diego Torres dans les colonnes d’El País. A Málaga, on le surnommait ‘El Culón’ (le gros cul). Ils sont nombreux et compétents les techniciens qui se sont interrogés sur sa valeur. D’Emery à Ancelotti, tous ont montré une chose objective : il n’avait pas la vitesse pour jouer ni sur les côtés ni au milieu, il ne défendait pas, il ne sautait pas, il n’était pas rapide, il avait du mal à marquer, il s’avérait qu’il intermittent et son ratio de passes décisives était en-dessous d’un milieu de terrain de sa catégorie."
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Isco entouré de ses coéquipiers

Crédit: Getty Images

Diego Costa, déjà fini pour lui ?

Aussi brillante que fut sa démonstration (peut-être le plus grand match de sa carrière), il faut tempérer son festival face à l’Italie et un Marco Verratti mis au supplice par un joueur ayant enfin compris que le talent ne suffisait pas et qu’il fallait travailler quotidiennement pour donner le meilleur. Si Lopetegui a eu tout juste dans sa composition, avec un Koke au niveau de son abattage avec l’Atlético de Madrid, une connexion Busquets-Iniesta parfaitement huilée et un Silva qui a principalement occupé ce fameux poste de faux numéro 9, Gian Piero Ventura, lui, a eu tout faux. La blessure de Giorgio Chiellini a non seulement fait perdre de la puissance défensive mais elle a aussi provoqué un changement tactique. Du 3-4-3 annoncé (avec Verratti trequartista), Ventura a opté pour un 4-2-4. Dépeupler son milieu de terrain contre la Roja : on a vu plus inspiré. Pour la Selección, c’était presque trop beau pour être vrai. Dans de telles conditions, Isco a eu tout le loisir de se promener.
Les absents ont toujours tort et l’adage se vérifie avec Diego Costa. En guerre ouverte avec Antonio Conte à Chelsea, il s’est octroyé des vacances prolongées au Brésil. Álvaro Morata est arrivé chez les Blues pour le remplacer et le naturalisé espagnol a perdu tout le crédit qu’il avait acquis la saison dernière avec la Roja. Dans l’attente d’un retour à l’Atlético de Madrid, "La Bestia" a chuté dans la hiérarchie des attaquants espagnols, façon Coyote dégringolant d’une falaise au point de faire un trou dans le bitume. Car outre le retour du faux numéro 9, Morata a été décisif en fin de match et David Villa a ravi tous les supporters de la Selección.
Deux joueurs qui accepteront un statut de remplaçant et de supersub. Lopetegui voudra-t-il sélectionner Costa si celui-ci n’est pas titulaire ? La probabilité s’est largement réduite ce week-end. Et à présent que la Roja a retrouvé un visage conquérant et séduisant, l’opinion publique rêve déjà d’une seconde étoile de champion du monde. Encore un excès de confiance après deux dernières compétitions catastrophiques ? Ce qui est certain, c’est que la Roja a validé son billet pour la Russie et qu’elle a une saison pour confirmer sa renaissance.
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Isco

Crédit: Getty Images

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