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Bleus - Concurrence, polémique, déclin : Evra se relève de tout en Bleu

Martin Mosnier

Publié 10/11/2016 à 18:46 GMT+1

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 – Alors qu'il semblait définitivement sur la touche, Patrice Evra devrait fêter ce vendredi face à la Suède sa 81e sélection. Une vieille habitude pour celui qui a déjà connu plusieurs vies en Bleu.

Patrice Evra fait le pitre à Clairefontaine

Crédit: Panoramic

Cette fois, c'est sûr, on le croyait bon pour la casse. Définitivement oublié avec le compteur bloqué à 80 sélections pour une carrière faite de hauts et de bas en sélection mais d'une longévité exceptionnelle. Mais il ne faut jamais enterrer Patrice Evra. Même à 35 ans, même après un Euro raté, même face à une concurrence ambitieuse. Le latéral de la Juventus est du genre immortel en sélection. Il survit à tout. La preuve :

1. La concurrence

De 2004 à 2006 : Eric Adibal cadenasse le couloir gauche des Bleus. Evra joue les utilités et ne parvient pas à s'imposer dans le groupe. Il rate le bon wagon de la Coupe du monde 2006. Il sera dans celui de l'Euro 2008 comme remplaçant puis comme titulaire. Le début de son affirmation en sélection. Jusqu'en 2010, fort de son expérience et de ses prestations abouties à Manchester United, il devient un cadre de l'équipe de France.
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Patrice Evra et William Gallas à l'Euro 2008

Crédit: Panoramic

2. La polémique

2010. Patrice Evra est capitaine des Bleus, intronisé par Raymond Domenech. En première ligne à Knysna, il défend ses coéquipiers becs et ongles et attire l'équipe de France dans le gouffre en cautionnant la grève du 20 juin. Son altercation avec Robert Duverne marque les esprits. Son image est brouillée et la FFF lui inflige une suspension de cinq matches. Mais il revient sous les ordres de Laurent Blanc. Il vivra l'Euro 2012 sur le banc après le premier match mais s'imposera comme un taulier avec Didier Deschamps.

3. Son inévitable déclin

2016. A l'issue d'un Euro lors duquel son couloir aura souffert de nombreux courants d'air, Patrice Evra ne figure plus dans les listes de Didier Deschamps. En 2018, pour la Coupe du monde en Russie, il aura 37 ans et le sélectionneur préfère parier sur les jeunes loups. Mais lorsqu'il a fallu remplacer Layvin Kurzawa pour un match capital face à la Suède, Deschamps rappelle Tonton Pat', décidément incontournable.
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Patrice Evra avec l'équipe de France en juin 2016

Crédit: AFP

Douze ans de carrière, 80 sélections en attendant la suite : Patrice Evra a toujours été au moins un recours quand son nom ne s'imposait pas. Raymond Domenech, Laurent Blanc et Didier Deschamps l'ont sans cesse rappelé par le col pour trois raisons précises :
  • L'absence de concurrent expérimenté
Après le règne d'Eric Abidal, le couloir gauche des Bleus s'est longtemps cherché une tête de gondole. Depuis dix ans, ils ont été nombreux à disputer à Patrice Evra sa place de titulaire. Gaël Clichy, titulaire lors de l'Euro 2012, fut son plus coriace adversaire. Mais le latéral de City aux 20 sélections n'a jamais vraiment fait l'unanimité. Pas plus que Benoît Trémoulinas, Lucas Digne, Jérémy Mathieu ou Aly Cissokho. Layvin Kurzawa, enfin régulier au PSG, semble enfin s'installer. Derrière lui, Digne a toujours été trop tendre en équipe de France. Si Evra vient toujours à la rescousse depuis plusieurs années désormais, c'est d'abord parce qu'il joue au poste faible des Bleus (les défenseurs latéraux) à la concurrence relative.
  • Son indéfectible amour du maillot bleu
Quel international à 80 sélections aurait rappliqué en courant pour palier la défection de son ancienne doublure lors d’éliminatoires ? Patrice Evra est un spécimen rare. Lui ne s'est même pas posé la question et a déboulé à Clairefontaine pour jouer les roues de secours avec une immense banane. "I love this game", a-t-il simplement réagi dans un grand sourire. En 10 ans de carrière sinusoïdale, il y a beaucoup à reprocher à Patrice Evra. Mais jamais son investissement et son amour pour le maillot bleu. C'est sans doute cela qui l'a poussé à faire ses pires erreurs en 2010 ("J'ai pris mon rôle trop à cœur", a-t-il confié par la suite) mais c'est cela aussi qui l'a rendu incontournable. Son dévouement à la sélection est indiscutable.
  • Son lien particulier avec Didier Deschamps
En quatre ans, Evra a connu quasiment la moitié de ses sélections (38) avec Didier Deschamps. Ce n'est pas un hasard. Un lien particulier, qui date de leur période commune à Monaco, unit les deux hommes. Ils se chambrent beaucoup mais se respectent tout autant. Et il n'est pas certain qu'Evra serait revenu cette semaine sans broncher avec un autre sélectionneur.
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Didier Deschamps et Patrice Evra

Crédit: Panoramic

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