Fekir n'est pas Messi, mais son talent justifie toutes les attentes

"Il me fait penser à Messi". La petite bombe lancée par Laurent Koscielny mardi en dit long sur l'attente autour de Nabil Fekir. Bien sûr, le défenseur des Bleus a précisé que c'était pour "ses petits pas d’ajustements, dans ses appuis et ses un contre un". Mais il ne faut pas s'y tromper : on ne compare pas un de ses coéquipiers au quintuple Ballon d'Or de manière anodine. Cette phrase rappelle tout simplement ce que représente Fekir dans le monde du ballon rond actuellement en France. C'est un cas particulier. Même en équipe de France.

Le Lyonnais fait partie de cette classe de joueurs à part. Ceux qui font rêver et donnent envie de regarder un match simplement par leur présence sur la pelouse. Son talent en est la principale raison. Avec sa sa patte gauche, sa créativité, son toucher et son sens du but, il peut faire la différence à tout moment. C'est aussi rare que précieux dans le football moderne. Didier Deschamps en est bien conscient. En équipe de France, le patron des Bleus lui réserve ainsi un statut un peu singulier. Il n'est pas un incontournable, mais pas loin.

C'est un peu fort pour un joueur qui n’a connu que peu de rassemblements ? Pas vraiment. Depuis son explosion à Lyon, Fekir fascine le staff des Bleus. Il suffit d’écouter le discours de Deschamps. D’ailleurs dès qu’il est en forme, DD le convoque. Et on parle de lui pour être titulaire. Qu'importe s'il ne compte finalement qu'une vraie saison pleine en L1. Aucune référence en Ligue des champions. Et seulement cinq petites sélections au compteur. Nabil Fekir possède ce talent qui fait que ses entraîneurs ont envie de l'aligner dès que c'est possible. Deschamps le premier.

Pour le mettre dans les meilleures conditions, le sélectionneur tricolore a été jusqu'à revenir sur ses principes en septembre dernier contre le Portugal. Lui qui estime que jouer "avec deux attaquants axiaux est très difficile au haut niveau" est passé de son 4-3-3 habituel à un 4-3-1-2 idéal pour le prodige lyonnais. Malheureusement, Fekir s'est gravement blessé dès les premières minutes. Mais ça en disait long sur les espoirs que Deschamps place en lui. Un an plus tard, la donne n’a pas forcément évolué même si les Bleus sont arrivés en finale de l’Euro 2016 et que l’animation offensive française s’est densifiée.

Cette semaine, la présence de Fekir dans le onze face à la Bulgarie reste l'un des débats de la semaine. En l'absence d'Olivier Giroud, le Gone pourrait être aligné pour accompagner Antoine Griezmann devant. Kévin Gameiro, désormais habitué à jouer avec Griezmann en club, part certes avec une petite longueur d'avance. Mais Fekir n'a pas dit son dernier mot. Face à la Bulgarie ou les Pays-Bas, il aura même assurément sa chance. Sa polyvalence, sa créativité, sa capacité à marquer et à faire des différences plaident pour lui. Car avoir ce talent au service du collectif n'est pas anodin. Autant qu'une comparaison avec Messi.