France - Pays-Bas : Il n'y a pas le feu au lac, mais…

Difficile de dire s'il faut y trouver matière à se rassurer ou à trembler, mais c'est un fait : l'équipe de France ne se qualifie que très rarement pour les grandes compétitions dans la facilité. Si les Bleus n'ont plus loupé un Mondial ou un Euro depuis le fameux crash du 17 novembre 1993, ils ont pratiquement toujours tremblé lors des phases éliminatoires.

Même les grands Tricolores, champions du monde, avaient ramé comme pas possible pour se qualifier pour l'Euro 2000, étirant le suspense jusqu'aux vingt dernières minutes du dernier match des qualifs, face à l'Islande (3-2). Et, évidemment, on ne parle pas des campagnes pour les Coupes du monde 2006, 2010 ou 2014. Ces trois aventures avaient été conclues sur un dernier match décisif et deux barrages "inoubliables".

L'équipe de France ne s'est baladée que deux fois lors des trois dernières décennies : sur la route de l'Euro 1992 et 2004, avec deux cartons pleins. Les Tricolores de Platini comme ceux de Santini avaient signé un remarquable 8/8. Ce qui ne les avait pas empêchés de passer à côté l'été suivant, soit dit en passant…

La route de la Russie, à défaut d'être semée d'embuches, n'est pas un chemin de roses. Parce que les Français ont eu la mauvaise idée de se planter en Suède, avant les vacances (2-1). En conséquence, avant de retrouver les Pays-Bas au Stade de France, les Tricolores sont en ballottage. Pas défavorable. Pas favorable non plus.

A cette heure, l'équipe de France est 2e du groupe A, devancée par la Suède à la différence de buts. Les Néerlandais suivent à trois points. La Bulgarie, à quatre. A quatre journées de la fin, ils sont donc quatre à pouvoir rallier la Russie.

A défaut d'être décisive, la soirée de jeudi a des allures de tournant, notamment si les Bleus et la Suède s'imposent. La course à quatre deviendra un sprint à deux pour attraper la seule place automatique pour le Mondial (ndlr : les huit meilleurs 2es de groupes s'affronteront en barrage).

Faut-il être inquiet pour les Bleus ? D'un point de vue comptable, non. Et même si elle venait à y laisser des plumes face aux Pays-Bas parce que les Français auront, après ce soir, trois matches face au Luxembourg, en Bulgarie et face à la Biélorussie. Rien d'insurmontable sur le papier. Mais autant les aborder avec le sourire plutôt que la peur au ventre.