Qui pour accompagner Griezmann en 2018 ? Deschamps a deux ans et beaucoup d'options pour se décider

Mis à jour 04/10/2016 à 14:30 GMT+2

QUALIFICATIONS MONDIAL 2018 - L’équipe de France a deux ans devant elle pour se préparer au mieux (et se qualifier) pour le Mondial 2018. Si de nombreuses interrogations peuvent être soulevées autour de ces Bleus, le cas de l’attaquant de pointe est peut-être celui qui risque de causer le plus de maux de tête à Didier Deschamps.

Antoine Griezmann (France) contre la Biélorussie

Crédit: AFP

"Equipe de France en quête de deuxième étoile cherche astre pour briller à la pointe de son attaque". Si Didier Deschamps se mettait aux petites annonces, sûr que son texte ressemblerait peu ou prou à celui-ci. S’il y a bien une question qui sera primordiale d’ici 2018, c’est bien le poste d’attaquant de pointe.

La seule certitude offensive de ces Bleus se nomme actuellement Antoine Griezmann. Le joueur de l’Atlético Madrid a explosé les compteurs ces derniers mois et s’est affirmé comme le patron offensif de cette équipe de France. De quoi faire de lui l’homme de base de l’animation offensive tricolore comme l’a concédé à demi-mot DD en conférence de presse.

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Si l’éclosion de Griezmann comme neuf et demi oblige quasiment les Bleus à évoluer en 4-2-3-1 (ou 4-4-2), l’identité de son binôme pourrait changer d’ici 2018. Revue d’effectif des possibilités actuelles de Didier Deschamps, excluant de fait les révélations et autres météorites inattendues qui écloront d’ici là.

Giroud-Griezmann, la complémentarité avant tout

C’est la doublette titulaire de l’équipe de France. C’est aussi simple que cela. Et, a priori, c’est parti pour durer. Blessé, Olivier Giroud ne pourra pas jouer contre la Bulgarie et les Pays-Bas. Mais son rôle chez les Bleus reste primordial.

Complément parfait de Griezmann par son jeu de déviation, le Gunner a prouvé pendant l’Euro qu’il avait le cuir assez épais pour conduire l’attaque tricolore. Mais, d’ici 2018, cela pourrait changer. Car son statut de remplaçant à Arsenal, s’il venait à durer à cause de l’excellente forme d’Alexis Sanchez, pourrait le fragiliser. Surtout, son style de jeu tout en puissance prive les Bleus d’une doublette offensive d’une finesse technique qui pourrait faciliter les transitions françaises. Enfin, étant passé numéro 1 après l’affaire Benzema, Giroud pourrait subir de plein fouet un éventuel retour du Madrilène. Malgré son efficacité aux côtés de "Grizou".

Notre avis : Giroud est et restera numéro un dans l’esprit de DD après ce rassemblement. Mais attention à sa situation à Arsenal qui pourrait le mettre en danger à terme.

Griezmann et Giroud

Crédit: AFP

Gameiro, l’Atlético comme argument

Pouvoir aligner en sélection un duo (voire un trio) de joueurs évoluant ensemble en club toutes les semaines est un luxe dont toutes les sélections aimeraient profiter. Demandez à l’Italie si sa défense à trois turinoise (Barzagli, Bonucci, Chiellini) ne l’a pas aidé à réaliser un Euro de très bonne facture. Alors, quand il s’agit d’un duo d’attaquants prolifiques, c’est encore plus alléchant.

S’il a bien une chose sur laquelle peut compter Kevin Gameiro, c’est sa complicité en devenir avec Griezmann. Les deux hommes ont déjà commencé à se trouver du côté de Vicente Calderon (3 passes décisives de Gameiro pour Griezmann) et cette relation ne peut que s’affiner.

En réalité, c’est bien Gameiro qui a le plus beau coup à jouer lors de ce rassemblement. En l’absence de Giroud, l’ancien Parisien devrait avoir sa chance aux côtés de son collègue de l’Atlético et a l’occasion de monter en grade en devenant le deuxième recours des Bleus derrière l’attaquant d’Arsenal. Encore faut-il se montrer et prouver à DD qu’il a franchi un palier.

Notre avis : Gameiro a tout à gagner de son duo avec Griezmann. Sa chance de prendre enfin son envol avec les Bleus dépendra directement de l’efficacité de la "GG".

Antoine Griezmann avec Kevin Gameiro en équipe de France

Crédit: AFP

Avec Gignac, rien n’est impossible

Oui, André-Pierre Gignac est encore là. On le pensait mort pour les Bleus après son transfert au Mexique ? Que nenni. On le pensait meurtri et surtout disposé à abandonner la cocarde tricolore après son poteau en finale de l’Euro ? Encore faux. Car, à 30 ans, André-Pierre Gignac n’a pas l’intention de renoncer.

Jamais premier choix chez les Bleus, l’ancien Marseillais a peu de chances de supplanter la concurrence d’ici le Mondial. Sauf concours de circonstances improbables, sa place est même menacée dans le groupe France à l’horizon 2018 tant la concurrence sera féroce avec les jeunes pousses qui arrivent. Mais avec le Phénix Gignac, rien ne se passe jamais comme prévu.

Notre avis : Gignac aura du mal… Mais c’est encore une possibilité.

Gignac, Griezmann et Kanté avec l'équipe de France

Crédit: Panoramic

Fekir, la surprise du chef ?

Et si Didier Deschamps surprenait son monde lors de ce rassemblement en alignant Nabil Fekir au côté d’Antoine Griezmann ? Car, finalement, cette hypothèse n’a rien d’improbable. Depuis l’ascension du joueur de l’OL, le sélectionneur ne s’en est jamais caché : il adore le profil du feu-follet gaucher. Et son utilisation actuelle du côté du Parc OL pourrait lui donner des idées.

Placé en pointe contre Saint-Etienne, Fekir a prouvé que son vrai poste n’avait finalement que peu d’importance tant qu’il est dans l’axe. Et l’idée d’associer les deux hommes dans un 4-4-2 très mouvant n’a rien d’idiot. Les deux hommes ont cette faculté à décrocher, permuter, combiner et finir le travail face aux cages. La perspective d’avoir deux joueurs aussi fins associés a tout pour ravir les fans de football. DD en tête.

Notre avis : Le duo mérite d’être testé. Pour voir si Griezmann a besoin d’une pointe plus musclée pour exister. Mais également pour voir si Fekir est une alternative plus que crédible chez les Bleus.

Nabil Fékir avec l'équipe de France

Crédit: Panoramic

Lacazette part déjà avec du retard

C’est l’histoire d’un train bleu constamment raté par Alexandre Lacazette. Celui de l’équipe de France. Car depuis la saison 2013-2014, année de son éclosion, le Lyonnais n’a gouté aux joies de la sélection qu’à 10 reprises. La faute à des pépins qui l’ont empêché de rejoindre les Bleus comme cette blessure actuelle qui laisse le champ libre à d’autres. Surtout, malgré son efficacité, il semble passer derrière les Giroud et Gignac dans l’esprit de Didier Deschamps.

Alors, même s’il conserve son rythme de croisière en Ligue 1, Lacazette aura du mal à bousculer la hiérarchie. En réalité, l’OL est presque devenu trop petit pour lui et, s’il veut avoir une chance de découvrir la Russie, un départ vers des cimes plus élevées semble nécessaire. Avant d’attraper enfin le train en route ?

Notre avis : Pour avoir une chance d’être le titulaire attitré en 2018, Lacazette doit prendre feu sur la scène européenne. Sinon, c’est presque déjà trop tard.

Lacazette, cible des sifflets de Geoffroy-Guichard dimanche lors de France-Danemark

Crédit: AFP

Benzema, l’évidence sportive ?

C’est évidemment le nom qui vient dans toutes les têtes lorsque l’on pense au principal concurrent d’Olivier Giroud en équipe de France. Car, qu’on le veuille ou non, Karim Benzema reste bien une des options les plus probables pour occuper la pointe de l’attaque française en Russie. Si, bien sûr, son avenir judiciaire s’éclaircit.

Deschamps : "Je n'attends rien de Benzema"

"Tous les pays nous l’envient" affirmait d’ailleurs Deschamps avant de finalement ne pas retenir le joueur pour l’Euro. Il n’empêche, s’il revient au top au Real et redevient sélectionnable, difficile d’imaginer l’avenir sans lui tant un attaquant de ce calibre ne court pas les rues.

Quant à sa complémentarité avec Griezmann, elle existe déjà puisque les deux hommes ont partagé l’attaque française des Bleus avec Mathieu Valbuena au Mondial 2014. La vraie question réside dans la capacité de Benzema à se fondre dans le collectif bleu et laisser le premier rôle à Griezmann. En réalité, c’est ce qu’il fait chaque week-end au Real. Alors pourquoi pas avec les Bleus ?

Notre avis : Benzema est définitivement un cas à part. Beaucoup de si entourent encore sa situation. Il n’empêche, si tout finit par se résoudre, difficile de ne pas l’imaginer fouler les pelouses russes dans la peau d’un titulaire en puissance.