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Un stade rarement plein, des stars absentes, mais une Bulgarie dangereuse à souhait

Alexis Billebault

Publié 06/10/2017 à 09:16 GMT+2

QUALIF MONDIAL 2018 - Samedi soir (20h45), la France rendra visite à une sélection bulgare aussi brillante à domicile qu’insignifiante à l’extérieur, et dont les chances de qualification pour la Coupe du monde sont infimes. Alexandre Barthe, le défenseur du CSKA Sofia, s’il ne doute pas de la supériorité des Bleus, conseille à ses compatriotes de se méfier.

Antoine Griezmann et Dimitar Pirgov (France-Bulgarie 2016)

Crédit: Getty Images

Les Bulgares aiment beaucoup les Français, et accessoirement leur sélection nationale. Depuis la première confrontation entre les deux pays le 19 juin 1932 et la victoire de la France à Sofia en match amical (5-3), les Tricolores sont toujours revenus de cette partie des Balkans la queue basse.
Joueur du CSKA, Alexandre Barthe, mis au parfum par quelques journalistes, a appris que la France restait sur une série d’un match nul et six défaites lors de ses passages à Sofia. "Quand j’en ai parlé à mes coéquipiers de Sofia, ils avaient du mal à y croire", assure l’Avignonnais, revenu en Bulgarie fin août après un bref exil aux Grasshopper Zürich (Suisse, 2015-décembre 2016) et à l’Universitatea Craiova (Roumanie, janvier-juin 2017).
"Moi aussi, cela m’a un peu étonné, car il y a tout de même une différence de niveau entre les deux équipes. Mais il faut savoir que la Bulgarie n’est pas facile à jouer à Sofia. Elle le prouve lors de ces qualifications pour la Coupe du monde", explique l’ancien joueur de Litex Lovech (2008-2011) et de Ludogorets Razgrad (2011-2015).
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Alexandre Barthe - CSKA Sofia

Crédit: Getty Images

Un stade jamais plein

Les Bleus, dont la dernière visite en Bulgarie remonte à septembre 1992 (2-0), n’ignorent rien du passé récent de leur adversaire du jour sur leur pelouse sofiote. Toutes les équipes du groupe A y ont abandonné leurs illusions – Luxembourg (4-3), Bélarus (1-0), Suède (3-2), Pays-Bas (2-0) – et cette série qui signifie forcément quelque chose a forcément interpellé Didier Deschamps. "Chez elle, la Bulgarie est très à l’aise, alors qu’en déplacement, elle ne parvient pas à faire des résultats. C’est pour cela que ses chances de qualifications sont très réduites. Elle est fébrile à l’extérieur. A Sofia, c’est autre chose. Elle prend des initiatives, elle marque des buts", poursuit Barhe.
Et sans forcément compter sur un soutien massif de ses supporters. Depuis le début des qualifications, la Bulgarie n’a jamais réussi à remplir ce bon vieux stade Vasil-Levski (43 000 places), quatre fois rénové depuis son ouverture en 1953 : 4200 spectateurs pour le match face au Luxembourg, 2000 à l’occasion de la venue du Bélarus, 11 000 pour celle des Pays-Bas et 12 000 pour Bulgarie-Suède. "Il y aura sans doute un peu plus de monde samedi, car c’est la France et ses stars qui se déplacent, mais je doute que ce soit plein. Il commence à faire froid le soir. Les Bulgares ne croient plus guère à une qualification de leur équipe. En ville, les gens parlent de ce match, mais il n’y a pas un engouement énorme."
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Stade Vasil-Levski - (Sofia Bulgarie)

Crédit: Getty Images

Sur un match, la Bulgarie est capable de rivaliser
La France, capable de dépecer les Pays-Bas (4-0) trois jours avant de se vautrer dans le ridicule face au Luxembourg (0-0) serait donc, si on suit la courbe sinusoïdale de ses performances, en passe de renouer avec la logique. "Une bonne équipe de France doit pouvoir gagner à Sofia. J’ai envie de dire que cela dépend d’elle. Si elle marque vite, le match sera sans doute différent. Sinon, la Bulgarie prendra confiance. Je ne sais pas quelle stratégie va adopter son sélectionneur (Petar Hubchev, ndlr), mais face aux qualités offensives des Bleus, il est possible qu’il soit prudent et mise sur le contre", suppose Barthe. La Bulgarie n’a évidemment pas le niveau individuel et collectif des Bleus. Mais elle est capable, sur un match, de rivaliser."
Au CSKA, Barthe côtoie cinq joueurs convoqués par Houbchev : les défenseurs Stanislas Manolev (31 ans, 49 sélections), Nikolay Bodurov (31 ans, 36 sélections), Bozhidar Chorbadzhiyski (22 ans, 4 sélections), Anton Nedyalkov (24 ans, 3 sélections) et le milieu récupérateur Kristiyan Malinov (25 ans, 1 sélection. "Seuls Manolev et Bodurov sont titulaires. Manolev, avec le CSKA et parfois la sélection, joue aussi milieu droit. La Bulgarie, depuis la retraite internationale de Dimitar Berbatov, n’a plus de grands joueurs. Il y a de bons footballeurs. Le problème, c’est qu’ils n’évoluent pas dans les meilleurs championnats européens, à trois ou quatre exceptions près."
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Akos Elek (Hongrie) face à Stanislav Manolev (Bulgarie)

Crédit: Eurosport

La Bulgarie attend son nouveau Stoïchkov

La liste dévoilée par Hubchev, comme les précédentes, le confirme. Hormis Petar Zanev (Amkar Perm, Russie), Ivelin Popov (Spartak Moscou, Russie), Andrey Galabinov (Genoa, Italie) et Strahil Popov (Kasimpasa, Turquie), les autres internationaux sont éparpillés entre la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, le Danemark ou la Pologne, dont les ligues n’appartiennent pas au Top 10 continental.
"Certains d’entre eux pourraient aller plus haut. Malinov, par exemple. Ou Georgi Kostadinov (3 buts lors des qualifications, ndlr), avec qui j’ai joué à Ludogorets. Individuellement, les joueurs bulgares ont des qualités, physiques ou techniques. C’est collectivement que c’est plus compliqué pour la sélection.La sélection est capable de faire de bonnes choses, de battre la Suède ou les Pays-Bas, mais elle n’est pas régulière. Ici, ils attendent tous le nouveau Stoïchkov."
Le 9 septembre 1992, le joueur du FC Barcelone avait inscrit (sur penalty) le premier des deux buts bulgares face aux Bleus. A l’époque, la Bulgarie avait sa star mondiale, entourée de quelques joueurs bien cotés au niveau international tels Lubo Penev, Nasko Sirakov et un certain Emil Kostadinov. Aujourd’hui, peu de gens sont capables de citer le quart de ceux qui composent la sélection. Mais cela n’évite pas le danger…
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