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Andrea Pirlo reste la boussole d'une Italie qui n'a toujours pas trouvé son héritier

Alessandro Pitzus

Mis à jour 06/09/2015 à 20:06 GMT+2

QUALIFICATIONS EURO 2016 - Malgré ses 36 ans et son récent transfert au New York City FC, Andrea Pirlo continue d'être le dépositaire du jeu de la Squadra Azzurra. Quand son maitre à jouer est absent ou en méforme, l'Italie est totalement orpheline. Depuis le début de son mandat, Antonio Conte ne fait que repousser le problème.

Andrea Pirlo (Italie)

Crédit: Panoramic

La Squadra Azzurra vit et respire au rythme des enchantements d'Andrea Pirlo depuis plus de treize ans. Une période pendant laquelle le "Maestro" a guidé avec brio une sélection qui ne jure que par lui. Avoir un tel joueur à sa disposition est une bénédiction. Mais l'ancien Milanais a pris de l'âge. Il ne sera pas toujours là pour orienter la sélection. Pourtant, Antonio Conte fait comme si son joueur était éternel.
A chaque fois qu'un journaliste transalpin lui demande comment gérer l'après-Pirlo, l'ancien entraîneur de la Juventus sort sa tirade habituelle : "On verra. Pour l'instant, il est là, nous comptons sur lui. Profitons-en." Le sélectionneur de la Squadra n'a pas tort, mais ne penser qu'à l'instant présent sans se soucier de la suite peut s'avérer dangereux pour l'Italie. Quand Pirlo partira, les Azzurri risquent d'être totalement perdus.

Aucun candidat crédible pour le remplacer

Avec son transfert en MLS et la multiplication des pépins physiques lors de sa dernière année à la Juve, beaucoup d'observateurs pensaient que Pirlo, 36 printemps au compteur, jouerait un rôle différent en sélection. Celui d'un mentor pour Marco Verratti ou d'un joueur d'expérience qu'on utilise avec parcimonie. Pas du tout. Sorti de sa retraite internationale par Conte, l'"Architecte" a retrouvé une place de titulaire depuis trois matches.
Il faut dire que dans l'entrejeu, nombreux sont ceux qui ont déçu. Poli, Bertolacci, Parolo et Soriano n'ont pas donné satisfaction. Mirko Valdifiori, qui dispose d'un profil se rapprochant de celui de Pirlo, pourrait prétendre à un poste de "regista" devant la défense. Le nouveau milieu du Napoli affiche une élégance évidente, une bonne vision de jeu, un pourcentage de passes réussies qui frise l'insolence, mais il a déjà 29 ans et ne compte qu'une sélection en équipe nationale (0 match dans les qualifications).
Les journalistes italiens, têtus sur le sujet, ne cessent de soumettre une liste de noms à Conte afin de savoir quel joueur serait susceptible de devenir une vraie alternative à Pirlo. Des questions qui demeurent sans réponses. Quand le sélectionneur italien a décidé de ne rien dire, il ne dit rien. L'ancien milieu de la Juve se contente de répéter les patronymes cités en y ajoutant une phrase bateau. "Marchisio, De Rossi, Montolivo, Valdifiori : tous ces joueurs peuvent être des solutions". Circulez, il n'y a rien à voir.
Le vrai problème de l'Italie n'est pas tellement de trouver un remplaçant à Pirlo, mais d'apprendre à évoluer sans lui et sans un maitre à jouer attitré devant la défense. Une mission compliquée pour une sélection qui joue depuis plus d'une décennie avec un chef d'orchestre à sa tête. Dans un autre registre, Claudio Marchisio apporte de l'expérience, de la polyvalence et une autre façon de jouer. Une solution viable à long terme à condition que le Turinois (actuellement blessé) soit au top physiquement.

Avec Verratti, l'entente est toujours aussi perfectible

La grande question du moment en Italie, c'est de savoir si Pirlo continuera d'être titulaire. Avant le match face à la Bulgarie, Conte a refusé de donner des détails, comme toujours. "Vous découvrirez s'il est titulaire quand je vous donnerai mon 11 de départ". Rien à voir avec le discours aux antipodes de Carlo Tavecchio, l'influent président de la fédération italienne : "Conte devrait toujours faire jouer Pirlo". Une recommandation ? Un ordre ? Peut-être un peu des deux.
L'éventuelle titularisation de Pirlo pose aussi le débat de son association avec Marco Verratti. Les apparences sont parfois trompeuses, comme les chiffres d'ailleurs. Contre Malte (1-0), Pirlo a touché 126 ballons (94,5 % de passes réussies), Verratti 102 (89,5 % de passes réussies). Pourtant, l'entente entre les deux joueurs est toujours aussi poussive.
Les deux Italiens ont livré des prestations moyennes face à des Maltais qui ont passé l'intégralité de leur match à 11 derrière. Les quelques tours de magie de l'un et de l'autre n'ont pas effacé la déception. Depuis que le milieu parisien est présent dans le groupe azzurro, il semble bridé par la présence de son aîné. Les deux joueurs ne parviennent pas à coexister.
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Marco Verratti lors d'Italie-Malte

Crédit: Panoramic

Si les deux Transalpins se marchent dessus, c'est parce qu'ils ont besoin de toucher beaucoup de ballons pour s'exprimer. Rien à voir avec leurs profils que certains jugent similaires. Pirlo est un penseur, il a besoin de lever la tête quelques instants avant de lire le jeu. Verratti est plus instinctif, plus bagarreur aussi, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une vista très développée. Mais son jeu long, malgré des progrès significatifs, n'est pas encore au niveau du maître pour le moment.
Le Parisien a d'énormes qualités mais en équipe nationale, le sélectionneur n'apprécie pas forcément sa fantaisie ni sa façon de conserver un peu trop longtemps la balle avant de la donner. Conte estime que "Verratti n'a pas encore la stature nécessaire pour porter l'équipe sur ses épaules". Celles de Pirlo ne tiendront peut-être pas jusqu'à l'Euro 2016.
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