Barrages Euro 2016 - Les barrages, ce cauchemar ukrainien

L'Ukraine ne rate jamais vraiment ses phases de qualification aux grands tournois internationaux. Excepté pour les championnats d'Europe 1996, 2004 et 2008, elle a toujours franchi les qualifications, souvent en deuxième position. Mais en 20 ans d'existence, elle n'a participé qu'à la Coupe du monde 2006 et à l'Euro 2012 qu'elle co-organisait avec la Pologne.

Le problème c'est qu'entre les qualifications et les différentes Coupes du monde ou Euros, l'Ukraine plonge dans un trou noir sans fin. Un abysse qui porte un nom : les barrages. C'est le seuil fatal auquel ne résiste jamais la sélection de Kiev. Ses cinq tentatives se sont soldées par autant d'échecs. Retour sur un cauchemar en jaune et bleu avant une sixième tentative ce samedi face à la Slovénie.

Grâce à la génération dorée du Dynamo Kiev des Shevchenko et Rebrov, l'Ukraine termine les qualifications de l'Euro 2000 invaincue et accroche à deux reprises les champions du monde français. Autant dire qu'elle ne doit faire qu'une bouchée de la pauvre Slovénie, déjà, dernière de son groupe au Mondial 1998 et loin de la Norvège lors de des qualifications pour l’Euro. Shevchenko ouvrira le score à l'aller et Rebrov au retour mais les Jaunes et Bleus ne tiendront pas la distance, surpris par des Slovènes opportunistes. Une immense désillusion.

En 2010, l'Ukraine se sort d'un groupe périlleux, devance la Croatie et se paie même le luxe de terrasser l'Angleterre, tranquille leader de la poule. Elle a le vent dans le dos à l'heure d'affronter une bien triste équipe de Grèce, laborieuse deuxième du groupe le moins relevé du plateau, derrière la Suisse. L'aller à Athènes (0-0) met l'Ukraine dans les meilleures dispositions. Un but de Salpingidis, le seul du match, la condamnera au retour chez elle, sur la pelouse de la Donbass Arena à Donetsk. Le rêve passe. Une nouvelle fois.

En 1997, la toute jeune sélection ukrainienne n'a pas beaucoup de référence au moment d'affronter la Croatie de Davor Suker et Zvonomir Boban. Balayée à l'aller, la bande du novice Shevchenko fait à peine illusion au retour. Son premier faux-pas en barrage reste une promesse de jours meilleurs. D’autant plus que la Croatie terminera à la troisième place de la Coupe du monde en France l’année suivante.

En 2001, c'est la grande Allemagne, devancée par l'Angleterre lors des qualifications, qui va finir par dévorer l'Ukraine. L'aller laisse un soupçon d'espoir malgré l'égalisation de Ballack (1-1). Le retour est un récital de la Nationalmannschaft qui plie l'affaire en un quart d'heure (3-0 après 15 minutes). Pas de surprise, l'Ukraine est soufflée comme un château de cartes.

Cette fois, c'est sûr, ça va finir par passer. Le match aller semble écrire un scénario idéal. Les Ukrainiens s'imposent tranquillement (2-0) au terme d'un match tendu marqué par les expulsions de Koscielny et Kucher. La dynamique est claire et les Bleus, ridicules et inoffensifs à Kiev, sont au bord de l'implosion. L'Ukraine ne peut que regretter de ne pas avoir su mieux profiter des trous béants de leur défense. Alors que le Brésil est à portée de main, le retour va virer au cauchemar. Benzema et un doublé improbable de Sakho balaient les espoirs de la bande à Zozulya. Pour la deuxième fois consécutive, l'Ukraine regardera le Mondial devant sa télévision. Fichue malédiction.