L’Euro ne peut pas se passer de Zlatan Ibrahimovic… et vice versa

Zlatan Ibrahimovic avait déjà fait le coup en 2014 après l’élimination de la Suède face au Portugal en barrages des éliminatoires de la Coupe du monde. "Un Mondial sans moi, ça ne sert à rien de le regarder", avait-il expliqué. Pour le prochain Euro en France dans des stades qu’il fréquente toute l’année, il n’est pas loin de penser la même chose. "Je ne veux pas manquer l'Euro. Je ne peux vraiment pas imaginer que ce tournoi se déroule sans moi", a lancé la star du PSG dans le magazine néerlandais, Voetbal International. Il lui reste une dernière étape à franchir après avoir terminé troisième de son groupe avec sa sélection derrière l’Autriche et la Russie : vaincre le voisin danois en barrage à commencer par ce match aller à Solna samedi soir.

Pour ne pas manquer son quatrième championnat d’Europe de rang, Zlatan Ibrahimovic compte s’appuyer sur sa forme du moment et sa série de neuf buts lors de ses six derniers matches de Ligue 1. "J'ai joué 13 matches (toutes compétitions confondues), j'ai neuf buts et cinq passes décisives au compteur. Mes stats sont meilleures qu'avant alors que je vieillis et que je baisse en régime. Qu'est-ce que ce serait si j'étais bon et jeune...", a ironisé en écho aux critiques de la presse française celui qui a remporté son 10e Ballon d'or suédois en début de semaine.

Lors des qualifications, Zlatan a inscrit plus de la moitié des buts de la Suède (huit des quinze buts suédois). La preuve qu’à 34 ans, il est toujours le leader incontesté et l’élément indispensable du onze de départ du sélectionneur Erik Hamren. Déjà auteur de 59 buts en 109 sélections, l’attaquant parisien compte améliorer son record face aux Danois, un voisin qui lui a laissé un goût amer en le privant du Mondial sud-africain lors d’une courte victoire à Copenhague (1-0) en octobre 2009. Pire encore, la Suède n’a jamais gagné ni marqué face au Danemark en match de qualifications (1 nul, 1 défaite en 2 rencontres). A lui de faire démentir les statistiques.

Les Danois savent que le danger numéro 1 lors de ce double rendez-vous, avant le retour mardi à Copenhague, se nomme Zlatan Ibrahimovic. L'agence de presse danoise Ritzau sent que le buteur suédois "est chaud comme la braise avant deux matches cruciaux." Même inquiétude du côté du quotidien EkstraBladet, qui a lancé un message à ses défenseurs en une : "Faites attention, Agger et compagnie : Zlatan est dans une forme effrayante." La chaîne de télévision, Kanal 5, qui diffusera les deux rencontres, a également ciblé le Parisien dans un spot de pub dans lequel on voit un père de famille arracher les posters de Zlatan dans la chambre de son fils.

Comme il en a l’habitude, l’ancien Milanais est au centre de toutes les attentions depuis le début de la semaine. La pression ne semble pas trop lui peser, lui qui n’a pas perdu son sens de la formule en conférence de presse : "J'ai placé la Suède sur la carte et maintenant j'ai aussi placé la France sur la carte mondiale, j'en suis très heureux."

Pour ne pas rater le rendez-vous de juin et une compétition qui lui réussit plutôt bien sur le plan individuel (6 buts en 10 matches mais pas mieux qu’un quart de finale perdu face à la Russie en 2008), Zlatan Ibrahimovic devra pondérer ses habituels excès de colère sur le terrain. Comme ses coéquipiers Källström et Wernbloom, il est sous le coup d’une suspension en cas de carton jaune. Et la France s’éloignerait si la Suède devait gérer un barrage retour sans sa star.