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Löw pourrait encore prolonger : la spécificité allemande devrait avoir valeur de modèle ailleurs

Maxime Dupuis

Mis à jour 05/03/2015 à 16:45 GMT+1

Joachim Löw discute actuellement avec la fédération allemande pour prolonger son contrat jusqu’en 2018. Arrivé en 2006, le sélectionneur national pourrait donc rester au moins douze ans à la tête de la Nationalmannschaft. Une vieille habitude de l’autre côté du Rhin. Un exemple à suivre.

Joachim Low à l'entraînement

Crédit: Panoramic

Joachim Löw n'a pas reçu que des bonnes nouvelles récemment. Mais le sélectionneur de l'équipe d'Allemagne peut compter sur sa fédération… qui compte également sur lui. Et plus que jamais. Le champion du monde devrait rapidement se voir proposer une nouvelle rallonge contractuelle qui pourrait lui permettre de rempiler jusqu'au terme du Mondial 2018. Si tout se passe bien, Löw aura passé douze années sur le banc de l'équipe d'Allemagne lorsqu'il quittera - peut-être - les quadruples champions du monde (1954, 1974, 1990 et 2014).
Douze ans, c'est long. Très long. Et c'est aussi et surtout exceptionnel lorsque cela concerne les grandes nations du jeu qui sont des lessiveuses à sélectionneurs. On s'en rend parfaitement compte si l'on se penche sur l'histoire des huit pays qui ont décroché le Graal planétaire au moins une fois depuis 1930.

Pozzo, Stabile, Winterbottom : les exceptions

En Italie, seul Vittorio Pozzo a tenu plus longtemps que Löw (1929 - 1948), avec deux Coupes du monde remportées et une grosse parenthèse, provoquée par la seconde Guerre mondiale. En Argentine, Guillermo Stabile, avec le conflit mondial également en début de mandat, a conservé les rênes de l'Albiceleste de 1939 à 1960. En Angleterre, Walter Winterbottom peut aussi se targuer d'une longévité exceptionnelle (1946-1962).
Derrière ces trois hommes, les rangs sont clairsemés. Que ce soit au Brésil ou en France, où Michel Hidalgo est l'homme qui s'en est le plus rapproché (huit ans entre 1976 et 1984), personne n’a tenu autant de temps. Actuellement, en Espagne et en Uruguay, Vicente del Bosque (depuis 2008) et Oscar Tabarez (depuis 2006) sont proches de la décennie. Mais ce sont des exceptions. Ce que Löw n'est pas en Allemagne.
Joachim Low avec la Coupe du monde

Six sélectionneurs entre 1926 et 1998 !

Adjoint de Jürgen Klinsmann entre 2004 et 2006, Joachim Löw a finalement ressuscité une spécificité allemande qui devrait avoir valeur de modèle pour les autres nations. De l'autre côté du Rhin, la stabilité du sélectionneur est une valeur cardinale. La preuve en une statistique étourdissante : entre 1926, date où un homme a pris les rênes de l'équipe nationale à la place du comité de la DFB, jusqu'en 1998 et l'échec de Berti Vogts au Mondial français, il n'y a eu que 6 hommes en charge de la Nationalmannschaft.
Les sélectionneurs allemands (1926-1998)
SélectionneursAnnées
Otto Nerz1926-1936
Sepp Herberger1936-1964
Helmut Schön1964-1978
Jupp Derwall1978-1984
Franz Beckenbauer1984-1990
Berti Vogts1990-1998
Puis, entre 1998 et 2006, trois hommes se sont succédé : Erich Ribbeck, qui n'a tenu qu'un Euro catastrophique en 2000, Rudi Völler qui, après le miracle de 2002, s'est raté en 2004, puis Jurgen Klinsmann qui, lui, est parti après l'aventure de 2006. Trois sélectionneurs en huit ans. Autant qu'entre 1926 et 1978.

Deschamps : 2012 - ?

Si l'Allemagne est revenue à ses méthodes d'antan et - comme par hasard - a retrouvé la régularité au plus haut niveau qui l'a toujours caractérisée, c'est parce qu'il lui a fallu du temps pour digérer une passation de pouvoir mal organisée entre la génération 1990 - qui a aussi gagné l'Euro 1996 -, aussi parce qu'elle s'est mise entre les mains de l'homme idoine. Quand on le tient, mieux vaut ne pas le lâcher. C'est ce que la France et la FFF ont bien compris avec Didier Deschamps. Noël Le Graët a d'ailleurs eu ces mots loin d'être anodins le jour de l'officialisation de la prolongation de DD en février : "La prudence, c'était de prolonger Didier. La question ne se posait même pas. Il est indispensable d'avoir de la stabilité."
Si tout se passe toujours bien, le sélectionneur des Bleus aura passé six années sur le banc des Bleus à la fin du mondial russe. Six ans ? Sur l'échelle allemande, ce n'est pas grand-chose. Ce n'est même que le début. Et cela ne doit, surtout pas, être une incitation au changement. Il y a bien longtemps que les résultats de la Nationalmannschaft le prouvent. Et auraient dû inspirer d’autres nations.
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