Des Bleuets plein d’espoirs mais déjà sans filet

ParHugo Guillemet

Publié 10/10/2015 à 11:26 GMT+2

QUALIFICATIONS EURO ESPOIR - Privés de phase finale de l’Euro espoir depuis maintenant neuf ans, les Bleuets n’ont déjà plus le droit à l’erreur ce samedi en Écosse (16h) s’ils veulent disputer l’édition 2017. Leur génération est pourtant pleine de promesses…

Equipe de France Espoirs - U21

Crédit: Panoramic

Incorrigibles, ces Bleuets. Capable de battre une formation du Brésil emmenée par le milieu de terrain marseillais Lucas Silva (2-1, le 8 septembre), la nouvelle génération d’espoirs tricolores, qui affronte l’Ecosse ce samedi (16h), a du talent à revendre. Les Bleuets se sont pourtant tristement inclinés en Islande (2-3) lors de leur entrée en lice dans le groupe 3 de qualification pour l’Euro 2017 (le 5 septembre). Pour se rattraper, désormais, il leur faudra cravacher. L’Islande, qui a déjà disputé quatre rencontres, est confortablement installée à la 1ère place, avec 10 points. Et seul le premier de chaque groupe est directement qualifié pour l’Euro.

La seconde place, elle, n’offre aucune garantie : seuls les quatre meilleurs deuxièmes auront le droit de disputer les barrages. Et quand on connait la poisse qui poursuit l’équipe de France espoir en barrages… Sur les neuf dernières éditions du championnat d’Europe, les Bleuets ont pris six fois la porte en barrages. Dont la dernière fois, face à la Suède, avec le cruel épisode Guidetti - Kurzawa. La défaite inaugurale en Islande place déjà les Français en ballottage défavorable pour une qualification directe. Pour décrocher son ticket pour la Pologne (16-30 juin 2017), les Bleuets doivent désormais enchaîner les victoires face à leurs quatre autres adversaires du groupe 3, l’Écosse, l’Ukraine, l’Irlande du Nord et la Macédoine, tous à leur portée.

Sur le papier, ça promet

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Le groupe France peut en effet compter sur un effectif de grande qualité, du moins sur le papier. En défense, le capitaine Aymeric Laporte s’est imposé comme un des meilleurs défenseurs de Liga. Il est entouré de latéraux très prometteurs tels que Benjamin Mendy ou Jordan Amavi. Le milieu de terrain est très dense : l’activité du Nancéien Rémi Walter, en sentinelle, est indispensable, mais des joueurs de grands talents et déjà très aguerris à la Ligue 1 tels que Rabiot, Tolisso ou Lemar, sont aussi là pour animer le système du sélectionneur Pierre Mankowski.

Aymeric Laporte avec l'équipe de France Espoirs - 2014

Crédit: AFP

Enfin, devant, le potentiel est là encore omniprésent avec des attaquants aux profils différents mais tous complémentaires. On ne présente plus Kingsley Coman, joueur de rupture en passe de s’imposer au Bayern Munich. Les solides attaquants axiaux Enzo Crivelli et Sébastien Haller ont déjà de belles références au haut niveau, tandis que Corentin Jean ou Yassine Benzia (actuellement blessé) ont par le passé prouvé leur précocité et leur adresse face au but. Grejohn Kyei, enfin, réalise un début de saison tonitruant avec le Stade de Reims en Ligue 1.

Jouer en Ecosse n'est jamais une partie de plaisir

Avec une escouade si prometteuse, les Bleuets n’ont pas le droit de lâcher le moindre point, dès ce samedi contre l'Ecosse, supposée bien plus faible. "Nous sommes dans un groupe très homogène, où tout le monde est capable de battre tout le monde, estime quand même Pierre Mankowski, interrogé par l’AFP. Et jouer en Ecosse n'est jamais une partie de plaisir." Le technicien français sait pourtant qu’en cas de tout autre résultat qu’une victoire, le retard accumulé sur le leader islandais deviendrait rédhibitoire et la qualification compromise.

Sur le papier, on le répète, l’addition des talents du côté français devrait suffire à disposer des Ecossais, puis de l'Ukraine mardi à Strasbourg (18h45). A condition d'éviter les écueils, qui pourraient les mener en barrages ou pire, vers une élimination directe. Cette nouvelle génération doit éloigner la "malédiction Bleuets" qui les prive de phase finale de championnat d'Europe depuis déjà neuf ans. A l’époque, les cadors des Espoirs, éliminés en demi-finale par les Pays-Bas, s’appelaient Jimmy Briand, Jérémy Toulalan ou Steve Mandanda. Une éternité, on vous dit.