Rennes tient à la Coupe

Prudent après ses récentes désillusions dans les coupes, le Stade Rennais, opposé à Troyes jeudi en quart de finale de la Coupe de la Ligue, entend néanmoins profiter de cette compétition pour dépoussiérer son palmarès et réenclencher une dynamique positive pour la suite de sa saison.

"Le club a besoin d'une dynamique. On a l'a vu dans les réactions (très enthousiastes) après Paris (victoire 2-1 à 9 contre 11, le 17 novembre). Ce club a du mal à vivre son statut, le fait qu'il soit entre la 4e et la 8e place du Championnat depuis 10-15 ans", a ainsi souligné Frédéric Antonetti. "Les gens veulent un peu plus, du piment, et la Coupe leur donne ça. On va essayer d'y remédier en gagnant la Coupe, créer cette dynamique, cet engouement pour mettre de la gaieté et de l'enthousiasme à ce ronronnement", a ajouté l'entraîneur d'un club à la recherche d'un trophée depuis la Coupe de France 1971. La Coupe de la Ligue permettrait également d'enclencher un cercle vertueux en Championnat. Dans l'immédiat, pour repartir de l'avant après la défaite à domicile samedi contre l'Evian-TG (1-0), "un match sans", d'après le gardien Benoît Costil, venu interrompre une série de trois victoires, dont celle au Parc des Princes. Mais aussi à plus long terme puisque, explique Antonetti, "quand il y a un bon parcours en Coupe, il y a automatiquement un plus en Championnat". Et l'entraîneur de citer les exemples de Lyon, vainqueur du premier de ses sept titres de champion un an après son succès en Coupe de la Ligue (2001), et de Marseille, qui avait surfé sur sa victoire dans la compétition en 2010 pour aller soulever, deux mois plus tard, son premier Championnat depuis 18 ans.

Mais le Stade Rennais, qui a éliminé aux tours précédents Nancy, lanterne rouge de L1, et Arles-Avignon, relégable en L2, à chaque fois à domicile, est un habitué des désillusions en coupes. Si Antonetti n'a pas connu la défaite en finale de la Coupe de France 2009 face au voisin Guingamp, alors en L2, il a vécu les éliminations dans cette même compétition par les amateurs de Quevilly (en 8e de finale en 2010 et en demi-finale la saison dernière), et celles en Coupe de la Ligue par des clubs de L2 (Guingamp en 2010-2011, Le Mans en 2011-2012). Le discours se fait dès lors prudent. Antonetti veut ainsi "gagner la Coupe de la Ligue" mais n'en fait pour autant pas "un objectif" car c'est "très aléatoire". Et Benoît Costil admet que "tout le club, les joueurs et les supporteurs aimeraient remporter un trophée" mais ne veut "pas se mettre de pression inutile". "Ca fait mal quand on passe à deux doigts, on sait de quoi on parle", poursuit le gardien, réfutant le terme de "tirage facile" à propos de Troyes, avant-dernier de L1. "Parfois, les tirages soi-disant faciles ne le sont pas", sourit Costil, se rappelant qu'il avait dit vouloir rencontrer Quevilly au printemps dernier.