Gênes, un derby qui sent la poudre

Bienvenue à Gênes, ville portuaire du nord de l’Italie qui abrite en son sein le club doyen de Serie A nommé le Genoa Cricket and Football Club coloré en rossoblù. Mais la ville génoise a su lui créer un opposant issu en 1946 de la fusion de deux clubs l’Andrea Doria  (fondé en 1895) et la Sampierdarenese (fondé en 1899) : la Sampdoria. Ces deux clubs historiques ont connu tour à tour leur âge d’or qui semble derrière eux, et pourtant.

Pourtant leurs deux présidents Riccardo Garrone (pour la Sampdoria) et Enrico Preziosi (pour le Genoa) investissent sans compter dans le but de rejoindre les sommets. Mais les saisons se suivent et ne se ressemblent vraiment pas. Quand la Sampdoria finit quatrième, emmenée par le duo de feu Cassano-Pazzini, elle est reléguée la saison suivante en Serie B. Quand à Preziosi, il investit chaque année de grosses sommes pour renforcer son équipe mais ne mise pas sur la continuité. C’est peut-être ça le gros problème des petits clubs italiens. Révéler de bons joueurs pour les voir partir dans les gros clubs. Et tout est à refaire. C’est en gardant son effectif stable et ses stars à l’abri que Naples a su franchir un palier.

Jugez plutôt des joueurs passés par les deux clubs génois au cours de ces dernières années : Milito, Borriello, Palacio, Quagliarella, Maggio, Abate, Cassani, Domizzi, Cassano, Pazzini, Thiago Motta, Miguel Veloso etc. Mais ce derby est surtout l’un des plus chauds de toute l’Italie, cette année encore plus au vu du classement des deux clubs.

Le retour de la Sampdoria parmi l’élite a cependant marqué une véritable révolution au sein du club doriano. Le président Garrone a nommé Ciro Ferrara entraîneur et souhaite un projet de jeu sur plusieurs années. On voit ainsi beaucoup de jeunes qui sont lancés cette saison et qui ne bougeront sans doute pas du club, sauf s’il y a relégation. Un début de saison canon avait confirmé les espoirs mais depuis la cinquième journée c’est la dégringolade. La Sampdoria est devenue une ode à la défaite et le pire, c’est que l’équipe joue bien ! Des joueurs importants se blessent et c’est tout l’équilibre qui en pâtit, mais avec des joueurs de la trempe de Obiang, Krsticic, Maresca, Maxi Lopez ou encore Gastaldello, on espère vraiment que la série noire sera abrégée. Dès ce week-end face au cousin rossoblù ?

Du côté des Grifoni, l’inconstance est l’éternel problème. L’équipe joue bien, marque beaucoup mais encaisse encore plus. La perte de Rodrigo Palacio à l’intersaison a coûté beaucoup au jeu génois. Le duo d’attaque Borriello-Immobile est toutefois très bon mais il manque un joueur capable d’amener l’étincelle, la provocation nécessaire et le décalage pour que l’un des deux snipers la mette au fond. Et voilà comment le Genoa se trouve aujourd’hui en position de premier relégable, juste derrière son cousin doriano.

Ferrara est en train de progressivement changer son 4-3-3 du début de saison pour s’orienter vers une assise plus solide en 4-4-2. Le but étant de stopper cette hémorragie de mauvais résultats. Pour se faire, la défense sera bien évidemment commandée par l’expérimenté Gastaldello. Une colonne vertébrale d’expérience qui voit un duo de milieux défensifs Maresca-Munari en digue centrale et les flèches Obiang-Estigarribia sur les côtés. Juan Antonio et Eder auront pour mission de faire trembler les filets en l’absence de Maxi Lopez et Pozzi. A moins qu’un de ces derniers ne soit remis à temps.

Chez le Genoa, Luigi Del Neri a été appelé à la rescousse et a abandonné son sacro-saint 4-4-2 avec deux ailiers supersoniques pour un 4-3-3 (décision tactique inverse de celle du club rival). Cesare Bovo doit se montrer en véritable patron défensif comme il l’était à Palerme. Tozser et Kucka, quant à eux, ne sont que l’ombre des joueurs de la saison dernière. Le Hongrois survolait la Serie B quand le Slovaque était désiré par tous les gros de Serie A. Le jeune joueur formé à la Roma, Bertolacci, devra lui provoquer encore et encore pour fournir au duo d’attaque les munitions nécessaires.