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Inter : Cinq mois en enfer

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ParEurosport

Mis à jour 29/03/2013 à 13:22 GMT+1

Depuis la victoire à Turin au match aller, bien des choses ont changé pour l'Inter Milan. Et pas forcément en bien, souligne Johann Crochet, avant Inter-Juve.

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Crédit: Eurosport

Le 3 novembre dernier, lors de "l'anticipo" de la 11e journée de Série A, l'Inter s'imposait à la surprise générale sur la pelouse de la Juve et revenait à un point du leader turinois. C'était l'époque où tout allait bien : le duo Cassano-Milito fonctionnait à plein régime, Juan Jesus surprenait tout le monde en défense, Guarin dynamitait les milieux de terrain adverses et Handanovic multipliait les arrêts de grande classe. Sauf que depuis ce derby d'Italie, l'Inter n'a cessé de plonger avec sept défaites, cinq nuls et seulement cinq victoires en dix-sept journées. Une dégringolade qui a vu le club passer du concurrent numéro un de la Juve pour le Scudetto à simple combattant pour une place en Ligue Europa. Avant de retrouver la Juventus pour le derby retour ce samedi à 15h00, petite analyse de l'écroulement de cette équipe intériste.
Les individualités se sont écroulées
Quand une équipe repose essentiellement sur quelques individualités pour faire la différence dans les deux surfaces de réparation, il y a un fort risque dès lors qu'elle commence à baisser de rythme. C'est ce qui est arrivé aux Nerazzurri après un début de saison auquel, il faut bien le dire, personne ne s'attendait.
Tout d'abord, Antonio Cassano : le fantasista Cassano, qui, malgré une condition physique aléatoire, a réussi un excellent début de saison. Auteur de cinq buts lors des huit premières journées, il a ensuite accusé le coup et a dû attendre la 23e journée de championnat avant de retrouver le chemin des filets. Moins décisif, tant par ses buts que par ses passes, et même sa créativité aux abords de la surface, Cassano a contribué à l'écroulement collectif du secteur offensif de l'Inter. Même chose du côté de Diego Milito, auteur de sept buts lors des onze premières journées, dont un doublé lors de ce fameux match au Juventus Stadium, l'attaquant argentin n'a ensuite fait trembler les filets qu'à deux reprises avant sa grosse blessure au mois de février.
De l'autre côté du terrain et dans l'autre surface, le passage à trois de la défense a permis à Juan Jesus de se mettre en évidence. Pendant une dizaine de matches, le gaucher brésilien s'est montré décisif, a multiplié les interceptions (décidemment la qualité première des défenseurs centraux auriverde) et les interventions décisives. Solide sur ses jambes, viril dans les contacts et avec un pied gauche loin d'être anecdotique, Juan a permis à la défense de l'Inter de se montrer plus compact, après avoir encaissé onze buts en début de saison, dont six en Ligue Europa. Mais Juan Jesus n'a pas su rester à ce niveau et a plongé au même titre que Ranocchia, qui laisse toujours entrevoir de bonnes choses en début de saison avant de s'écrouler. Résultat, la défense a recommencé à prendre beaucoup de buts : trois contre Bergame, Kazan, Sienne et l'Udinese, quatre contre la Fiorentina, lors du pire match de l'Inter cette saison.
La gestion du mercato
Le mercato hivernal n'a beau pas être celui des grands coups, il permet néanmoins de faire des ajustements importants. À la recherche d'un "vice-Milito" comme on aime le dire en Italie, les dirigeants de l'Inter ont alors fait une chose incroyable, insensée et définitivement ratée. Ils ont laissé partir en prêt le jeune attaquant Marko Livaja, auteur tout de même de quatre buts en six matchs de Ligue Europa, et ont recruté le vétéran Tommaso Rocchi dont le dernier but en championnat remontait au 1er février 2012.
Autre erreur de gestion lors du mercato de janvier : l'Inter souffrait d'un manque évident de créativité au milieu de terrain et dans les trente derniers mètres, et même si ce n'était pas des cadors, mais plutôt des joueurs irréguliers, les dirigeants ont laissé partir Sneijder et Coutinho en moins de dix jours. Pour les remplacer, Massimo Moratti a réinjecté une partie de l'argent récolté par ces deux transferts pour le jeune croate Mateo Kovacic, dix-huit ans et donc totalement inexpérimenté, et le relayeur Zdravko Kuzmanovic, qui se contente de plus en plus de son travail défensif, sans rien apporter offensivement.
Là encore, les supporters intéristes se sont inquiété des décisions du directeur sportif du club, Mario Branca, de plus en plus contesté, mais proche de Moratti donc pratiquement intouchable. Recruter le jeune Kovacic pour une dizaine de millions d'euros, en faire le seul milieu créatif au sein de l'effectif, revient à lui confier les clés de l'équipe à seulement dix-huit ans et qui plus est, dans une équipe à la dérive. On a connu intégration plus facile.
Stramaccioni sous pression
Les mauvais résultats aidant à déséquilibrer l'environnement du club, Andrea Stramaccioni a vécu des jours compliqués en ce début d'année 2013, notamment après la large défaite à Sienne et celle à Florence, où l'équipe a semblé sans réaction. Car c'est l'autre caractéristique de cette équipe : elle manque de grinta et de volonté de se faire mal. Dos au mur, elle renverse rarement la vapeur et plonge littéralement. Andrea Stramaccioni a certainement une part de responsabilité dans ce manque de caractère, mais plusieurs fois, il s'est agité sur le bord de la pelouse, donnant des consignes, encourageant ses joueurs et les replaçant, sans le moindre effet au final.
Cette semaine, Massimo Moratti a choisi un timing très étonnant pour révéler qu'il était toujours en contact avec José Mourinho, alors que les rumeurs d'un retour se font de plus en plus pressantes. À seulement quelques jours du match très important contre la Juve, et déjà après une première déclaration qui a déclenché les signaux d'alerte chez Stramaccioni, le boss de l'Inter n'a rien trouvé de mieux à faire que de faire ressurgir le fantôme Mourinho qui hante le stade Meazza depuis son départ. Et nul doute qu'il volera à nouveau au-dessus de la tête de Stramaccioni en cas de défaite contre la Juventus, alors que l'Inter doit trouver un second souffle pour se qualifier pour une compétition européenne à la fin de la saison…
JOHANN CROCHET : Créateur de footballtagloud.com, pigiste, Johann Crochet a l'habitude de dire qu'une bonne journée commence par une revue de presse italienne et qu'une bonne année se mesure au nombre de matches de Serie A vus dans les stades. Par goût, il suit aussi le foot néerlandais et les championnats scandinaves.
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