L'Inter devra patienter

. DIMANCHE

A trois journées de la fin, l'Inter (78 pts) demeure cependant certaine de conserver au moins 5 points d'avance sur Milan (70 pts) qui reçoit à San Siro une Juve (3e) qui n'a plus gagné depuis cinq journées. Avec deux matches à domicile (Sienne et Atalanta) et un seul déplacement (Cagliari) s'ici la fin de la saison, cet écart devrait normalement suffire pour remporter le titre. Mais l'Inter peut enrager, car si elle avait gagné face au Chievo, elle aurait pris une option décisive sur le titre. Elle aurait même pu être sacrée championne en soirée en cas de victoire de la Juve à Milan.

Les Nerazzurri, qui évoluaient sans leur meilleur joueur, l'attaquant Ibrahimovic, suspendu, ont pourtant mené deux fois au score grâce à des buts de Crespo (reprise de près après un tir de Cambiasso dévié par le gardien, 3) puis de Balotelli (superbe reprise de volée croisée dans la lucarne, 65). Mais à chaque fois, le Chievo, qui lutte pour ne pas descendre, est parvenu à recoller grâces à des frappes des milieux Marcolini (27) puis Luciano (73).

"Je ne suis pas satisfait du résultat, a commenté Jose Mourinho. Ibrahimovic est fondamental pour nous, mais sans lui, nous avons marqué deux buts et cela aurait dû être suffisant pour gagner. A 2-1, on aurait dû mieux défendre. Mais, au lieu de cela, on a offert deux buts sur des erreurs défensives" . "Quand on marque deux buts à l'extérieur, on doit gagner", a insisté l'entraîneur de l'Inter, ajoutant: "Désormais, il reste trois matches, deux à domicile et un à l'extérieur, ce n'est pas pour me déplaire. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, on ne dépend que de nous, il nous faut seulement cinq points".

Un Milan-Juve dans la plus pure tradition. Peu de spectacle, une équipe qui attaque, tente de proposer du jeu. Une autre très bien regroupée dans son camp, prête à exploiter les moindres espaces pour se projeter assez vite vers l'avant. Il ne fait alors aucun doute que Milan a évolué dans la peau de l'attaquant. Meilleure attaque de la Serie A (64 buts), celle des Rossoneri s'étaient distinguée lors des deux derniers mois de compétition par une série de sept succès lors des huit dernières rencontres de Championnat. Les difficultés rencontrées par l'Inter aidant, le Milan AC est vite remonté dans la hiérarchie pour ne pointer qu'à sept points des Nerazzurri, avant la rencontre.

L'enjeu était alléchant pour les hommes de Carlo Ancelotti mais la possibilité de se rapprocher un peu plus de la tête du général s'est heurtée à la réalité d'une équipe en perte de confiance depuis un mois. Les Turinois, bien organisés, s'en sont remis à une défense de fer, à Mauro Camoranesi, pour organiser le jeu, et à quelques longs ballons pour imposer la puissance athlétique d'Amauri et de Vincenzo Iaquinta. C'est d'ailleurs ce dernier, qui a donné le plus de fil à retordre à une défense centrale particulièrement âgée (Giuseppe Favalli, 37 ans, et Paolo Maldini, 41 ans). Ce sont ainsi les Bianconeri qui se sont procuré les occasions les plus nettes (12e, 17e, 36e) de la première période, signe que le danger pouvait venir d'un côté comme de l'autre du terrain.

La seconde période fût du même acabit. Milan poussant toujours son adversaire dans ses retranchements sans parvenir à vraiment provoquer un siège du but de "Gigi" Buffon. L'ouverture du score de Seedorf (1-0, 56e), obtenue en contre, n'a même pas pu être défendue suffisamment longtemps pour pousser la Juve à sortir de son camp. Iaquinta, toujours aussi actif, a d'ailleurs répondu du tac au tac, et à Mathieu Flamini, titulaire au poste d'arrière droit, pour prouver qu'il a été le grand homme de son équipe et, probablement, de la partie (1-1, 60e). Et même les entrées de Ronaldinho et de Pato n'y ont rien changé. Son compère milanais Filippo Inzaghi, lui, a eu moins de chance (21e, 47e, 74e) et c'est peut-être ce qui a manqué au Milan AC pour réussir sa soirée.