La Juve voit rouge

Jusqu'ici, Claudio Ranieri était en sursis. Cette fois, l'entraîneur de la Juventus est plus que jamais menacé. Décriée par la presse transalpine alors qu'elle était invaincue, la Vieille Dame est totalement passée à côté de son sujet dimanche après-midi. Dans un Stadio Olimpico plutôt dégarni, sur une pelouse indigne d'un ténor du Calcio, les Bianconeri ont perdu devant Palerme (1-2), à l'occasion de la 6e journée de Serie A. Une défaite logique tant les Turinois ont été bien ternes. Devant une formation sicilienne joueuse et bien en place, ils ont été pris de vitesse en défense, dominés dans l'entrejeu, en manque d'inspiration devant.

Cette Juve, qui restait sur deux nuls consécutifs toutes compétitions confondues, n'a donc pas rassuré. Réduite à dix durant toute la seconde période après l'expulsion - stupide - de Sissoko, elle a longtemps cru tenir le match nul. Après l'ouverture du score de l'inévitable Miccoli (0-1, 24e), Del Piero avait une nouvelle fois endossé le costume de sauveur sur coup franc (1-1, 38e). Jusqu'à ce que Mchedlidze ne crucifie Buffon à dix minutes du terme (1-2, 81e). Les Siciliens ne l'avaient plus emporté sur la pelouse de la Vieille Dame depuis quarante-six ans. Les voilà désormais quatrièmes, à une petite longueur des leaders. La Juve, elle, se traîne désormais à la onzième place. Avant d'affronter successivement Naples, le Real Madrid et le Torino, la crise couve à Turin.

La Roma, qui s'était pourtant imposée à Bordeaux (1-3), mercredi en Ligue des champions, continue de souffrir en ce début de saison, surtout lorsqu'elle n'évolue plus chez elle. A Sienne - qui a marqué grâce à Frick (45+1) -, elle a concédé sa troisième défaite en trois déplacements. Toujours privée de son capitaine Totti, ainsi que de son attaquant Vucinic, touché à une cheville, la Roma a manqué de percussion devant et, pour ne rien arranger, elle a achevé la rencontre à neuf après l'exclusion de ses deux défenseurs centraux, qui ont écopé de deux cartons jaunes chacun, Mexès (64e, 66e) et Panucci (46e, 74e).

Milan serait-il retombé dans ses travers ? Après deux défaites lors des deux premières journées, les Rossoneri donnaient le sentiment d'avoir enfin trouvé le bon rythme en alignant cinq succès consécutifs, toutes compétitions confondues dont un lors du fameux derby face à l'Inter le week-end dernier. Sur la pelouse de Cagliari, lanterne rouge de Serie A, avec cinq revers en cinq matches, les hommes d'Ancelotti ont pourtant offert un spectacle indigne de leur statut.

Jamais capables d'accélérer le rythme, de trouver la faille dans la cuirasse sarde en raison d'un manque d'inspiration et d'agressivité dans les duels, les Lombards ont fait pâle figure et peuvent même se réjouir de quitter la Sardaigne avec un point dans les valises. Les hommes d'Allegri ont démontré que leur classement ne reflétait pas vraiment leur valeur réelle. Grâce à un milieu de terrain très vif, une très bonne qualité de centre et une belle capacité à jaillir en contre, Cagliari s'est procuré les meilleures occasions et a le plus souvent réussi à prendre de vitesse une arrière-garde vieillissante, souvent au bord de la rupture. Cossu (6e), Larrivey (21e), Biondini (43e), Agostini (65e), Jeda (72e) et Conti (89e) enflammaient ainsi tour à tour les travées du Stade Sant'Elia alors que les Milanais devaient se contenter le plus souvent de frappes lointaines imprécises, symbole de leur non-match.