Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Annoncé comme un futur joueur de classe mondiale, Hamsik a disparu des radars

Valentin Pauluzzi

Publié 29/03/2014 à 17:33 GMT+1

Irrégulier mais épatant quand il était dans un bon jour, Marek Hamsik a plongé cette saison. Le Napolitain plafonne et inquiète. Explication.

Serie A 2013/2014 Napoli Hamsik

Crédit: Panoramic

Voilà déjà sept saisons que Marek Hamsik porte le maillot du Napoli, depuis l'été 2007 lorsqu'il débarque de Brescia avec une réputation de grand espoir du football. L'adaptation avait été parfaitement réussie car le Slovaque avait été aligné de suite titulaire dans une équipe tout juste de retour parmi l'élite mais compétitive, confirmant ainsi les qualités qu'on lui prêtait. Et ça a continué comme ça pendant plusieurs années. Titulaire indiscutable, Hamsik s'est imposé au fur et à mesure comme un incontournable de la Serie A.
C'est évidemment avec Mazzarri et aux côtés de Lavezzi et Cavani qu'il prend un premier envol. Il se distingue aussi avec la sélection slovaque avec qui il dispute la Coupe du monde 2010. Mais Hamsik a déjà un très gros défaut à l'époque : l’irrégularité. Prenons par exemple son nombre de buts inscrits chaque année en Serie A de 2008 à 2013 : 9, 9, 12, 11, 9 et 11. Des scores plutôt bons pour un milieu offensif mais ses saisons se suivent et se ressemblent. Départ en boulet de canon puis gros coup de mou et des longues périodes de disette. Divisons en effet ces scores entre matches aller et matches retour pour y voir plus clair, voilà ce que ça donne :
2007/2008 : 5+4
2008/2009 : 7+2
2009/2010 : 8+4
2010/2011 : 7+4
2011/2012 : 6+3
2012/2013 : 7+4
Comment expliquer ce différentiel ? Pas par les blessures puisqu'il a disputé 218 des 228 matches du Napoli lors des six premiers championnats. Cette saison il a encore démarré très fort (comme à son habitude) : deux doublés lors des deux premières journées, 6 buts lors des 11 premières et puis plus rien. Certes, il a eu un problème au pied qui a constitué le premier vrai pépin de sa carrière mais cela ne l'a éloigné des terrains que pendant un mois et demi, trêve hivernale comprise. Une vraie baisse de régime donc. Ce mercredi, il fêtait d'ailleurs une moitié de championnat sans marquer le moindre but. Zéro pointé de Catane à Catane.
picture

2013-2014 Serie A Napoli Hamsik

Crédit: LaPresse

Un problème avant tout tactique…

Le problème est avant tout d'ordre tactique, sous les ordres de Walter Mazzarri (qui n'a d'ailleurs pas caché son envie de le ramener à l'Inter), Hamsik formait un redoutable trio d'attaque avec Lavezzi et Cavani. Soit en milieu offensif avec l'Argentin et derrière l'Uruguayen en 3-4-2-1, soit en numéro 10 derrière les deux Sud-Américains en 3-4-1-2. Quand il n'était pas aligné un peu plus bas en 3-5-2 pour exploiter encore mieux ses formidables progressions balle au pied, s'engouffrant dans les espaces qui s'offrent à lui.
Bref, le jeu tout en contre-attaques de l'actuel entraîneur nerazzurro lui seyait à merveille. Avec le 4-2-3-1 offensif de Benitez, c'est une autre histoire puisqu'il joue plus haut, constamment dans la moitié de terrain adverse. Juste derrière Higuain, il se retrouve écrasé par l’Argentin face à des défenses regroupées et est souvent contraint de jouer dos au but. Une vraie crise identitaire. Déjà, avant sa blessure, il avait montré les premiers signes de faiblesse largement confirmés depuis quelques mois.
picture

Marek Hamsik Napoli 2014 AP/LaPresse

Crédit: LaPresse

Et pourtant Benitez croit en lui et insiste en l'alignant pratiquement à chaque rencontre. Malgré son piètre état de forme, il a été titularisé lors des huit derniers matches de championnat mais rien n'y fait et le Slovaque l'a très honnêtement admis : "Je ne suis plus le même". Contre Catane, le Napoli s'est baladé en menant 4-0 dès la mi-temps, mais là encore il n'a pas réussi à se débloquer et a offert une énième prestation décevante. Une des solutions pour le relancer serait de le redescendre d'un un cran dans un possible 4-3-3, cependant le technicien espagnol ne déroge pas de son 4-2-3-1.

…mais aussi technique

Hamsik se fait également remarquer par ses absences dans les grands matches et ce depuis un moment déjà. Plusieurs fois par saison, il est l'auteur de performances insipides au moment où il faut hisser son niveau de jeu. Son score face à la Juventus (6 buts en 19 rencontres) est l’exception qui confirme la règle, en Champions League on peine à se souvenir d'un grand Hamsik, que ce soit il y a deux ans contre Chelsea, Manchester City et le Bayern ou cette année face au Borussia et Arsenal. Souvent, il a souffert de la comparaison face à ses alter ego tels que Ozil ou Pjanic. Le Slovaque plafonne régulièrement dans les chocs.
Cette saison, entre assists (7) et buts (6), il a été décisif face aux cinq derniers de la Serie A (Catania, Sassuolo, Bologna, Chievo et Livorno), le 13ème (Genoa) et le 11e (Torino), en plus de Swansea en Europa League. On le voit même parfois louper de simples transmissions et les contrôles de balle les plus rudimentaires, le mal semble être vraiment profond. Il faut dire aussi que la concurrence ne l'aide pas non plus à se surpasser car ce ne sont ni Pandev, ni Dzemaili qui risquent de le mettre sur le banc.
picture

Marek Hamsik Napoli 2013 AP/LaPresse

Crédit: LaPresse

Et dans la tête ?

Ce blocage lors des grandes affiches a quelque chose de psychologique également. Hamsik est attendu en tant que leader et ne peut plus se cacher derrière la crinière de Cavani. Il est désormais celui qui a le plus d'ancienneté dans l'effectif après le départ de Paolo Cannavaro dont il a d'ailleurs récupéré le brassard, c'est que le Slovaque a intégré le Top 10 des joueurs les plus capés avec le Napoli, idem pour le classement des buteurs "all time". S'il se sent très bien dans ce club et n'a jamais demandé à s'en aller, en deux ans il s'est retrouvé orphelin de Lavezzi et Cavani partis tous les deux au PSG et il n'a pas le même feeling avec les Higuain, Mertens et autres Callejon. Les supporters attendent qu'il se transforme définitivement en leader technique et mental et qu'il fasse enfin preuve d'une régularité à toute épreuve. Bref, ce que l'on est en droit d'exiger d'un joueur sur le devant de la scène depuis quelques saisons et qui va sur ses 27 ans. Passer cet ultime palier qui le consacrerait comme un des tout meilleurs à son poste à l'instar des David Silva et Mesut Özil. Devenir tout simplement un top player. Celui qu'on annonce et attend depuis belle lurette.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité