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Juventus - AS Roma, dimanche 20h45 : le match du titre pour la Serie A 2013-2014

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/01/2014 à 20:02 GMT+1

La Juventus, leader de la Serie A, affronte l’AS Rome, son dauphin, ce dimanche dans ce qui est probablement le match du titre. Un duel équilibré entre deux équipes aux atouts pas si différents.

Juventus-Roma, Antonio Conte, Rudi Garcia

Crédit: Eurosport

1. La capacité à défendre : deux défenses de fer

On reconnaît là deux équipes italiennes. Depuis la saison 2004-2005, tous les champions d’Italie possédaient la meilleure défense, à l’exception de l’Inter Milan en 2006-2007. Cette année encore, cela se vérifie : l’AS Rome et les Turinois sont les seuls à avoir concédés moins de 20 buts… en 17 matches !
Les solidités des défenses turinoises et romaines reposent toutefois sur des vertus différentes. La force défensive de la Louve vient avant tout du travail fourni par son milieu de terrain De Rossi-Pjanic-Strootman. Une fois le premier effort de récupération effectué par le Bosnien et le Néerlandais, De Rossi n’a généralement plus qu’à finir le travail. Véritable ratisseur du milieu, la deuxième idole des supporters (après Totti) est l’élément essentiel de l’entrejeu romain. C’est lui qui permet à la défense centrale Benatia-Castan de s’en sortir avec seulement sept buts encaissés, en ne laissant passer qu’un minimum de ballons.
Tout le contraire de la Juventus Turin qui se repose sur un trio défensif d’expérience. Certes vieillissants, Chiellini (29 ans), Barzagli (32 ans) et Bonucci (26 ans) comptabilisent à eux trois près de 400 matches avec la Vieille Dame ! Associés en défense depuis deux ans et demi, les internationaux italiens ont appris à se compenser les uns les autres malgré leur lenteur respective. Et si le milieu de terrain Pogba-Pirlo-Vidal est relativement offensif, les milieux latéraux Asamoah et Lichtsteiner sont autant défenseurs que milieux. Leur repli systématique est essentiel à la sécurité défensive des Turinois.
Notre avis : léger avantage AS Roma

2. Style de jeu : jeu direct contre jeu d'attente

Là encore, l’opposition de style est évidente même si le spectacle est là de part et d’autre (2,94 but par match turinois ; 2,47 dans ceux de l’AS Rome). L’arrivée de Rudi Garcia et ses choix de transferts lors du mercato estival (Gervinho, Destro, Llajic) ont beaucoup influencé le jeu de l’équipe romaine. La paire Pjanic-Strootman y joue un rôle essentiel. Leur profil de relayeur et la présence d’ailier rapides – en l’occurrence Gervinho et Llajic - les incitent à passer vite d’une surface à l’autre et à jouer le plus vite possible vers l’avant. Les rencontres contre Naples (victoire 2-0) mais surtout à Milan contre l'Inter (victoire 3-1) ont démontré l'efficacité de cette tactique. Lors de ces deux matches, on a vu la capacité romaine à passer très vite de la phase défensive à la phase offensive. Pas aussi discipliné que celui de la Juve, le modèle de la Louve se rapproche de ce que produit le Real Madrid : jouer vite et direct vers l'avant en utilisant les côtés.
Il faut admettre que côté turinois, l’utilisation du 3-5-2 ne permet pas de pratiquer le même jeu. Le style de la Vieille Dame repose plus sur la qualité de la passe et la patience des joueurs d’Antonio Conte. Le trio Vidal-Pogba-Pirlo a la responsabilité du jeu turinois : par eux passent tous les ballons, et si la Juventus Turin marque autant, elle leur doit beaucoup (15 buts à eux trois). Au Juventus Stadium, chacun garde sa place, le dépassement de fonction que l’on peut voir à la Roma (Maicon ailier la moitié du temps, le repli défensif de Totti) n’existe pas ou peu car il n’est pas nécessaire. Le jeu de la Juventus n'est pas toujours brillant, pas forcément emballant à voir, mais la victoire est malgré tout presque toujours au bout, la première place en est la preuve.
Notre avis : Match nul. Deux styles, deux efficacités.

3. Puissance offensive - Totti contre Tevez... ou pas !

Construite autour de Francesco Totti, l’attaque de l’AS Rome compte uniquement un attaquant confirmé (Borriello) et un en devenir (Destro). Mais la qualité première de cette équipe, en-dehors de Totti bien sûr, c’est la force collective qui se dégage, au niveau offensif comme au niveau défensif. Ici, pas de joueurs qui inscrit la moitié des buts. Le meilleur buteur de l’équipe compte quatre réalisations et ils sont quatre à égalité (Gervinho, Strootman, Benatia, Florenzi) ! Au total, ce sont treize joueurs différents qui ont marqué les 35 buts romains, preuve que le danger peut venir de partout. Mais, en cas d’absence de son buteur Francesco Totti, l’AS Rome déjoue. Le seul match sans but romain et quatre des cinq nuls de la Roma ont eu lieu sans son capitaine. Une dépendance que l’on ne retrouve pas dans les chiffres de gestes décisifs (3 buts seulement) mais qui est évidente sur le plan des résultats.
Du côté turinois, le choix d'aligner deux buteurs réduit l'importance que pourrait avoir un seul homme, tout en minimisant le besoin de se reposer sur les milieux. L'attaque de la Juventus est principalement construite autour du duo Tevez-Llorente. L'attaquant argentin, revenu seulement jeudi à l’entraînement, devrait d'ailleurs pouvoir tenir sa place ce dimanche. Car, cette année, le meilleur buteur, c'est lui, avec 11 buts. Contrairement aux deux saisons précédentes où le principal artificier était un milieu de terrain (Vidal l'an passé), la Juve peut cette fois compter sur un fuoriclasse en attaque. Pour autant, l’équipe d'Antonio Conte n'en est pas pas dépendante car elle peut s’appuyer sur pas moins de six attaquants de très haut niveau : Tevez donc, mais aussi Llorente, Vucinic, Quagliarella, Giovinco et Pepe. Il y en a tellement qu'ils sont trois à vouloir partir cet hiver (Vucinic, Quagliarella et Pepe) !
Notre avis : Avantage Juventus

4. Impact de l'entraîneur : les idées de Garcia, le génie de Conte


Dès son arrivée à Rome, Rudi Garcia a appliqué le 4-3-3 qui lui avait offert le titre de champion avec Lille. Une réussite qui permet (enfin) l'épanouissement de Pjanic à Rome. Mais que dire de son mercato d'été ? Mine de rien, les Giallorossi avaient perdu leur meilleur défenseur (Marquinhos), une idole des supporters (Perrotta) et les deux meilleurs buteurs (Lamela et Osvaldo). Or, le recrutement de l'entraîneur français a été parfait : un très bon gardien (De Sanctis), deux défenseurs (Benatia et Maicon), un solide milieu (Strootman) et trois attaquants (Destro, Llajic et Gervinho). Avec Gervinho, Rudi Garcia a reconstruit la relation privilégiée qu'il avait avec le joueur lorsque tous deux étaient à Lille. Et, au vue des performances de l'Ivoirien, c'est le coup le plus intelligent réalisé par Garcia même si sa volonté de faire rester De Rossi et Pjanic a aussi été prépondérante. Mais, lors des quatre rencontres sans Totti, Rudi Garcia n'a jamais semblé trouver la solution au problème que pose l'absence du capitaine emblématique.
Depuis l'an passé et le deuxième titre turinois, Antonio Conte n'a pas vraiment changé ses habitudes. L'ancien Bianconeri privilégie toujours son 3-5-2 offensif (les latéraux ne sont pas des défenseurs). Depuis qu’il est en poste à la Juve, il a de toute manière très peu changé de tactique. En Ligue des champions, il lui est arrivé d'aligner un 4-3-3 avec Marchisio en ailier droit, un système qui pourrait refaire surface en cas d'achat d'ailier cet hiver. Mais c'est le 3-5-2 qui permet le mieux à Vidal et Pogba de se projeter vers l’avant et constitue ainsi une des grandes réussites de Conte, devenu l'homme clé de Turin. Car c'est bien lui le point fort de la Juventus, l'élément capable de changer le cours d'une rencontre. En général ce n’est pas avec des remplacements qu'il fait la différence. C’est surtout dans son discours. Il sait imprimer sa grinta à ses joueurs et cela s'est beaucoup vu la saison passée, où la Juve a souvent gagné après avoir été menée. Bien que peu expérimenté du haut niveau (6 mois en Serie A avant son arrivée sur le banc de la Juve en 2011), Conte fait déjà partie du gratin mondial.
Notre avis : Léger avantage Juventus

5. Expérience dans la lutte pour le titre : la Juventus s'y connaît, Totti s'en rappelle

Si Rudi Garcia a connu un titre de champion récemment avec le LOSC (en 2010), ce n'est pas le cas de tous les joueurs de la Roma et encore moins du club en lui-même. Pour l'AS Rome et Francesco Totti, mai 2001 paraît très lointain et n'est plus qu'un heureux souvenir. Il s'agit pourtant du dernier Scudetto de champion du club et du seul remporté par un joueur de l'effectif, à l'exception de Maicon, quatre fois titré avec l'Inter Milan. Le latéral brésilien est d'ailleurs le symbole d'un recrutement de Garcia visant l'expérience, qui manquait cruellement jusqu'ici à la Roma. Mais ce choix, s'il porte ces fruits pour l’instant, implique que l'équipe se cherche peut-être encore par moments. Se reposer sur Totti ne suffira pas toute la saison. Qui pourra prendre le relais ? Seul l'avenir le dira, l'équipe romaine ayant presque entièrement changé cet été.
Une différence majeure avec la Juventus Turin d'Antonio Conte, quasi identique depuis le premier Scudetto en 2011-2012. La colonne vertébrale de l'équipe n'a pas foncièrement changée. Il y a eu quelques ajustements (arrivée d'Asamoah, percée de Pogba) mais le onze de départ se connaît en général à la perfection et chacun sait comment pallier la défaillance d'un partenaire. Un avantage conséquent dans la course au titre. Habitués aux joutes européennes, Tévez et Llorente apportent un peu plus d'expérience encore à une équipe qui n'en manque pas (le onze a 28,4 ans de moyenne d'âge). Ensemble, l'équipe turinoise a gagné deux titres de champion ces deux dernières années. Gagner un titre, la Juventus sait le faire.
Notre avis : Net avantage Juventus

Bilan

Si le recrutement de Rudi Garcia et sa volonté de créer du jeu permettent actuellement à l'AS Rome de lutter avec la Juventus de Turin, le manque de solution offensive de la Roma derrière Totti et son inexpérience devraient l'empêcher de jouer le titre, du moins pour cette année. Mais qui sait ? Une victoire à Turin, dimanche, changerait tout.
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