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L'AC Milan, en 2013-2014, ne fait plus peur à personne

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ParEurosport

Mis à jour 02/11/2013 à 16:42 GMT+1

Autrefois terreur d'Italie et de l'Europe entière, l'AC Milan navigue aujourd'hui en eaux troubles. Pour la quatrième saison consécutive, les Rossoneri ont raté leur entrée en matière en Serie A. Si le club a réussi à accrocher la troisième place la saison passée lors de la dernière journée, le même scénario est pratiquement à exclure aujourd'hui, tant Milan peine à se sortir de sa mauvaise passe.

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Crédit: Eurosport

Autrefois terreur d'Italie et de l'Europe entière, l'AC Milan navigue aujourd'hui en eaux troubles. Pour la quatrième saison consécutive, les Rossoneri ont raté leur entrée en matière en Serie A. Si le club a réussi à accrocher la troisième place la saison passée lors de la dernière journée, le même scénario est pratiquement à exclure aujourd'hui, tant Milan peine à se sortir de sa mauvaise passe, alors que d'autres clubs ont pris sa place dans la hiérarchie nationale.
Dans le trimestriel italien Football Magazine, actuellement en kiosque de l'autre côté des Alpes, le journaliste Tommaso Pellizzari revient sur la demi-finale aller de Ligue des champions 1989 entre le Real et l'AC Milan. Sur la pelouse côté milanais, que des pointures : Gullit, Van Basten, Ancelotti, Donadoni, Tassotti, Baresi, Rijkaard et bien d'autres. À cette période, comme lors des années de succès dans les années 90 et 2000, le Milan marquait déjà des points la semaine précédant la rencontre. Avec toutes ces stars milanaises qui inspiraient crainte et respect, les adversaires savaient qu'ils allaient devoir jouer le match de leur vie pour vaincre l'ogre lombard. Aujourd'hui, les joueurs qui affrontent l'AC Milan croisent, dans le tunnel, les regards de Constant, Gabriel, Birsa, Muntari, Abate, Zaccardo, Zapata et consorts. Et à ce moment précis, ils savent que "le coup" est tout à fait jouable. Ce Milan n'inspire ni crainte, ni respect. On peut lui marcher dessus et s'imposer. Car outre des joueurs techniquement et tactiquement moyens, ce Milan affiche un tel manque de caractère qu'il en fait sursauter tous les amateurs de foot italien ayant connu "LE" Milan, aujourd'hui porté disparu.
Jeu stéréotypé, panique balle au pied...
Le manque de qualité et de justesse techniques dans l'effectif milanais fait que ce club est devenu celui des passes en retrait et des passes latérales. Les rares prises de risque sont souvent un échec. Même Montolivo, censé être le milieu le plus technique de l'effectif d'Allegri, se contente de "gérer le quotidien d'un match", sans aucun changement de rythme ni ouverture capable de mettre à mal la défense adverse. Quand Milan doit faire le jeu, l'équipe ronronne et attend un exploit de Balotelli ou de Kaka. Contre l'Udinese, c'est une frappe de l'extérieur de la surface de Birsa qui a permis aux Milanais de s'imposer. Contre la Lazio mercredi, c'est une réalisation identique de Kaka qui a rapporté un point à son club. C'est trop peu. Entre jeu stéréotypé, manque d'implication et l'impression que donnent certains joueurs de paniquer et ne pas savoir quoi faire du ballon, le mauvais début de saison des Rossoneri s'explique parfaitement. Alors certes, sur un match, le club peut se transcender (face au Barça mardi dernier), mais comme n'importe quel autre club qui affronte Goliath, dans la position de David.
Tactiquement, ce Milan se cherche encore. En début de saison dernière, Arrigo Sacchi disait dans un édito que le Milan devait réapprendre à jouer ensemble, après deux années d'Ibrahimovic-dépendance et d'individualisme aggravé. Un an plus tard, rien n'a changé. Les lacunes tactiques de l'équipe sont toujours les mêmes et l'enthousiasme provoqué par l'arrivée de Balotelli en janvier dernier ne parvient plus à les masquer. Quand il faut faire le jeu, Milan n'y arrive pas. Quand elle est mise sous pression, sa défense craque à plusieurs reprises : trois buts encaissés à Bologne, deux au Torino, trois à Parme, deux à Vérone et trois à la Juve. Résultat, toujours pas de victoire à l'extérieur et des matches à domicile très poussifs. Certaines équipes ne savent pas faire le jeu, mais se rabattent sur des contre-attaques explosives et des combinaisons rapides. Mais, même ça, ce style de jeu souvent laissé aux petites équipes, Milan ne sait pas le faire. Et tout cela, sans parler des buts encaissés par Milan sur coups de pieds arrêtés, une véritable plaie toujours d'actualité aujourd'hui, quatre ans après l'arrivée d'Allegri.
Allegri n'y arrive plus
L'entraîneur, justement, a aussi sa part de responsabilité dans le désastre. Il suffit de l'observer attentivement au bord du terrain. Oui, il reste tout le match debout, mais même lui ne semble pas croire à ce qu'il dit. Hormis ses traditionnels "Dai, dai, dai" (allez, allez, allez), ses prises de parole sont limitées et sans grande énergie. Quand le parallèle est fait avec Conte (Juve), Mazzarri (Inter), Benitez (Naples) ou Garcia (Roma), l'image renvoyée par Allegri laisse perplexe. Est-il résigné ? A-t-il les solutions pour sortir Milan de la crise ? A-t-il une réelle influence sur ses joueurs ? Autant de questions auxquelles on ne peut pas répondre sans un "peut-être" ou un "mais". En Italie, on le dit de plus en plus menacé. Berlusconi s'impatiente et la rumeur veut que le président du club passe de plus en plus de consignes tactiques à son entraîneur. C'est l'éternelle légende des présidents-également-entraîneurs quand le charisme des hommes de pouvoir, ou leur extravagance, fait chavirer la presse. Une presse qui a unanimement souligné que le retour au 4-3-3 avait été expressément demandé par Berlusconi, tout en oubliant bien de rappeler qu'il avait lui-même demandé à Allegri d'abandonner ce schéma cet été pour un système à deux attaquants, afin "d'avoir plus de buts et de spectacle" dixit le Cavaliere.
Le Milan voulait un changement générationnel, il l'a eu. Mais à quel prix ? Avec les départs de tous les sénateurs (1) en l'espace de deux saisons, Milan n'a pas seulement perdu de bons joueurs, mais également des leaders, capables de gérer un vestiaire et remotiver les coéquipiers au premier coup dur, sans céder à la panique. Aujourd'hui, il n'y a ni leader technique sur le terrain, ni homme central dans le vestiaire. Milan est-il devenu un club normal ? Ce n'est pas encore une affirmation, mais la tendance est en marche. Aujourd'hui, les dieux de San Siro s'en remettent à un milieu brésilien, de retour et régulièrement blessé (Kaka), et à un jeune attaquant italien, certes talentueux mais au comportement douteux ne lui permettant pas d'exploser définitivement (Balotelli). Finalement si peu de choses, quand on se retourne sur l'histoire contemporaine du club lombard (1980-2010), résumée par "les trente glorieuses" (2) du Milan.
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Crédit: Imago

(1) Gattuso, Inzaghi, Nesta, Zambrotta, Seedorf, Ambrosini…
(2) Scandale du Totonero mis à part.
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