Serie A - AS Roma: Alessandro Florenzi, dans les pas de Totti et De Rossi

La Ville Eternelle commence à retrouver ses lettres de noblesse. En retrait ces dernières années, la Roma est de retour sur le devant de la scène en Serie A. Et ses Romains n'y sont pas pour rien. Francesco Totti, du haut de ses 37 ans, reste invariablement le maître à jouer des Giallorossi. Sa blessure est loin d'être étrangère à la récente baisse de régime de son équipe. L'impact du "Capitano" dans le secteur offensif ne doit pas faire oublier celui de Daniele De Rossi dans un domaine défensif où l'équipe de Rudi Garcia excelle cette saison. Les deux joueurs emblématiques de la Louve symbolisent parfaitement son retour au premier plan. Mais un troisième Romain incarne désormais l'avenir du club. Moins exposés que ses deux illustres coéquipiers, probablement un peu moins doué aussi, Alessandro Florenzi est cependant considéré à 22 ans comme celui qui prendra la relève.

C'est un joueur auquel les tifosi giallorossi peuvent déjà facilement s'identifier. Né à Rome, Florenzi vit depuis toujours à Vitinia, une ville qui borde le périphérique de la capitale italienne. Il y a touché ses premiers ballons avant d'intégrer l'école de football de l'Axa Calcio à l'âge de 5 ans, puis de rejoindre l'équipe de San Giorgio di Acilia, un quartier romain, où il a évolué entre 1996 et 1999. C'est au sein d'un autre club local, Lodigiani, où il a joué de 2000 à 2002, que Florenzi a attiré l'attention des recruteurs de la Roma, son équipe de cœur. Il est entré au centre de formation de la Louve à l'aube de la saison 2002/2003, gravissant les échelons petit à petit. Son gabarit un peu frêle semblait devoir être un obstacle à sa réussite malgré des qualités indéniables, et il a fallu la confiance des éducateurs romains, notamment de Bruno Conti, l'une des légendes du club, pour lui permettre de poursuivre sa progression jusqu'à la Primavera, l'équipe réserve de la Roma.

Florenzi a commencé à prendre son envol à partir de la saison 2010/2011, au cours de laquelle il a fait ses grands débuts en équipe première en remplaçant Francesco Totti lors d'une victoire face à la Sampdoria (3-1). Mais il a alors surtout brillé au sein de la réserve, sous les ordres d'Alberto de Rossi, le père de Daniele. Titulaire indiscutable et capitaine de la Primavera romaine, il a inscrit pas moins de 14 buts en championnat pour contribuer largement au titre de champion remporté par sa formation. Ses performances ont poussé les dirigeants à observer sa progression à un niveau supérieur. Direction Crotone, en Serie B, où Florenzi a explosé lors de la saison 2011/2012. Il a empilé les buts (11 au total), du droit, du gauche, de la tête, même sur coups francs pour permettre à son équipe de terminer à une honorable 11e place au classement final. Surtout, il a été élu meilleur jeune de deuxième division italienne au mois de mai.   

A Crotone, Florenzi a fait l'étalage de ses qualités. C'est d'abord un joueur qui a la mentalité idéale pour un entraîneur. Son coach, Leonardo Menichini, lui avait ainsi demandé si cela lui posait un problème de jouer latéral. "Mister, je peux même jouer gardien si vous voulez !", lui avait-il répondu. Un exemple de l'état d'esprit remarquable et de l'intelligence de Florenzi qui se traduit aussi par sa polyvalence sur le terrain. L'Italien a en effet déjà dépanné au poste de latéral, il a évolué la plupart du temps au milieu de terrain, dans l'axe dans un 4-3-3 ou sur un côté dans un 4-4-2, et désormais en attaque sous les ordres de Rudi Garcia à la Roma. Il n'est pas du genre à revendiquer quoi que ce soit, à commencer par un poste de prédilection. Et ne rechigne jamais au moment d'effectuer les tâches ingrates. "Courir fait partie de mon métier. Je suis payé pour ça", déclarait-il ainsi après sa première titularisation (et son premier but) avec la Roma, face à l'Inter, en septembre 2012 (1-3).

A cette occasion, Florenzi avait joué un bien vilain tour à Andrea Stramaccioni. L'entraîneur de l'époque à l'Inter l'avait eu sous ses ordres du temps où il faisait partie des entraîneurs des catégories de jeunes de la Roma. "Je devrais sûrement avoir un pourcentage, car il a fait un grand match", avait-il lancé après la rencontre. Le milieu romain a définitivement gagné sa place de titulaire après cette rencontre, et obtenu une prolongation de contrat en octobre, jusqu'en juin 2016. Sur l'ensemble de la saison, il a disputé 36 des 38 matches de championnats et inscrit deux nouveaux buts. Il s'est aussi imposé comme un cadre de l'équipe d'Italie Espoirs. Et un véritable "couteau suisse" pour le sélectionneur Devis Mangia, qui l'a utilisé quasiment à tous les postes du milieu de terrain durant le dernier championnat d'Europe de la catégorie. Florenzi a contribué à la deuxième place obtenue par l'Italie, battue seulement par l'Espagne en finale (4-2).

Depuis, il a poursuivi son ascension sous les ordres de Rudi Garcia. Titulaire sur le côté droit de l'attaque romaine, parfois sur l'aile gauche, Florenzi réalise un début de saison dans la lignée de celui de son club. Ultra-actif, doté d'une grande faculté à exploiter pleinement les espaces, il n'hésite jamais à se porter dans la surface adverse pour finir les actions. Avec réussite. Auteur de quatre buts depuis le début de la saison, il est actuellement le meilleur buteur de la Roma en Serie A. Ses performances lui ont également permis de franchir un cap en sélection, où il a débuté en novembre 2012 lors du match amical perdu face à la France (1-2). Cesare Prandelli l'a titularisé pour la première fois le mois dernier face à l'Arménie (2-2). Florenzi a répondu avec son premier but sous le maillot de la Squadra Azzurra, dont il fera probablement partie lors du prochain Mondial. Pour mieux continuer à suivre les pas de Totti et De Rossi, qui seront sûrement à ses côtés.