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Enfin la saison des surprises en Serie A ? Il serait temps !

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 03/10/2015 à 13:39 GMT+2

SERIE A - La défaillance de nombreux cadors rend ce début de championnat très étrange, et si cette tendance se confirme ces prochaines semaines, on pourrait avoir une surprise en mai prochain. Enfin.

Nicola Kalinic, buteur pour la Fiorentina contre l'Inter Milan en Serie A à San Siro le 27 septembre 2015

Crédit: AFP

Juventus, Juventus, Milan, Juventus, Juventus, Inter, Inter, Inter, Inter, Milan, Juventus, Juventus, Juventus, Juventus. Non ce n’est pas une de ces suites logiques que l’on trouve parfois dans les magazines de mots croisés, il s’agit du palmarès de la Serie A depuis la saison 2002-03 concernant les titres remportés sur le terrain. Si l’on s’en tient à celui officiel, cela ne change pas grand-chose puisqu’un reste vacant et un autre a été réattribué à l’Inter. Seules équipes capables de stopper cette hégémonie/monotonie ? La Lazio et la Roma à l’aube du nouveau millénaire. Depuis plus rien, et ça commence à faire long.

Des événements historiques

Alignement des astres ? Événement surnaturel ? Quelque chose de mystique s'est passé le week-end dernier puisque Milan, Inter et Juventus ont perdu lors de la même journée, ce qui n'était pas arrivé depuis vingt ans. En outre, la Fiorentina s'est emparée de la tête du championnat pour la première fois depuis 1999. Le malheur des uns fait le bonheur de l'autre. 16 ans d’abstinence c'est long pour un club pourtant régulièrement dans le haut de tableau. La dernière fois, les Toscans avaient résisté jusqu'au début de la phase retour avant que les hommes de Trapattoni ne craquent suite à la blessure de Batistuta et au départ d'Edmundo...pour le carnaval de Rio.
L'alternance, le football italien connait pas ou peu, outre le trio des noires rayées, seule la Roma s'est mêlée à la course au titre collectionnant les places de dauphins. A l'étranger, le Borussia, l'Atlético, Chelsea sont venus rompre la dictature des ogres que sont le Bayern, le duo Barca/Real et Manchester United. Les "grands du nord" ont tous vécu des périodes difficiles lors de la dernière décennie, mais à chaque fois il y en avait au moins une suffisamment en forme pour sauver l'honneur.
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Les supporters de la Fiorentina avant la recontre de Série A contre le AC Milan, le 23 août 2015 à Florence

Crédit: AFP

Fiorentina, Torino et Sassuolo, l'autre trio

Le statut de leader de la Fiorentina n’est pas un concours de circonstances puisqu'il est arrivé au terme d'une écrasante victoire 4-1 sur le terrain de l’Inter qui avait jusqu’alors fait l’en plein avec cinq victoires en autant de rencontres. En une soirée, la Viola a mis en exergue toutes les limites des nerazzurri souvent poussifs malgré la série de succès. Paulo Sousa est en train de justifier tout le bien que l'on pense de lui. Et pourtant, il a débarqué dans un contexte difficile, à cause de son passé d’ancien joueur de la Juve, mais aussi des contestations des tifosi envers la direction. Sévère quand on sait que le club reste sur trois 4èmes places. Le technicien portugais lui sait apprécier le travail de ses nouveaux patrons à sa juste valeur et a d’abord choisi de conserver la qualité de jeu de son prédécesseur Montella, tout en y ajoutant une belle dose de pragmatisme. Alliage totalement réussi, en attendant confirmation.
Le Torino a opté pour la continuité avec Giuseppe Ventura qui entame sa quatrième saison sur le banc des granata. Là aussi, les supporters vont devoir revoir leurs jugements. Si le président Umberto Cairo a cette réputation de pingre c’est parce qu’il ne veut pas vivre au-dessus de ses moyens. Ainsi, les caisses sont régulièrement renflouées par la vente des meilleurs éléments et au meilleur moment, c’est-à-dire quand les retenir serait contre-productif. Immobile au Borussia, Cerci à l’Atlético, Darmian à Man U. Une enveloppe de 50 millions très intelligemment réinvestie sur des joueurs internationaux espoirs à la marge de progression importante.
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Marco Benassi, Fabio Quagliarella et Daniele Baselli lors de Torino - Palerme en Série A le 27/09/2015

Crédit: Panoramic

Et puis des Italiens, beaucoup, comme du côté de Sassuolo, Petit Poucet de la Serie A il y a deux ans, seule équipe invaincue aujourd’hui. Pour une fois, son président déroge à son attitude de profil bas et se met à parler de scudetto dans la presse. Si une personne aussi mesurée que Giorgio Squinzi commence à y penser, c’est qu’il est en train de se tramer quelque chose de gros.

Envie de nouvelles émotions !

Malheureusement, peu dépendra de ces outsiders, et beaucoup des favoris. Mais hormis l’Inter, qui reste toutefois sur une belle raclée, il n’y en a pas une pour rattraper l’autre depuis août. Et on ne va pas les plaindre. Ces équipes ont tout pour réussir : sponsors, bassin de supporters, une grosse partie du gâteau des droits tv, elles partent à chaque fois avec quelques longueurs d’avance sur la ligne départ. Certaines achètent à tour de bras malgré des bilans financiers désastreux et un fil directeur souvent flou. C’est le cas du Milan, de l’Inter ou encore de la Roma. La Juventus et le Napoli vivent une période de mutation, la première pour ses nombreux changements de joueur, la seconde pour son nouvel entraineur. Il va falloir du temps pour assimiler le tout et 2015/2016 pourrait être une saison de transition.
La Fiorentina a la gueule de l'emploi pour déjouer les pronostics, mais pour croire en son rêve, il faudra tout miser sur le championnat et abandonner cette élégante habitude de jouer toutes les compétitions à fond. Le Torino n’a pas ce problème puisque libre de tout engagement européen. Attention toutefois à la Lazio, discrète 5ème et qui en terme de budget et d'ambitions peut être rangée dans la même case que les deux clubs précédemment cités. D'ailleurs, les souvenirs des festivités d'un titre à Rome commencent à devenir flou et ça me démange de revivre un tel événement. Que dire alors d'un scudetto remporté par la Fiorentina, le Torino ou le Napoli, ce serait la rédemption de tout un peuple. J'espère que les juventini, interisti et milanisti ne m'en voudront pas, mais j'en ai marre de vivre les exploits de la plupart des équipes à travers les livres d'histoire. L'abstinence n'a que trop duré.
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