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Serie A : Samuel Eto'o à la Sampdoria, ça pourrait vite tourne à la fausse bonne idée...

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 23/02/2015 à 23:46 GMT+1

L’attaquant camerounais a été une des attractions du mercato hivernal, toutefois, sa présence encombrante risque de casser la bonne dynamique du club génois.

Samuel Eto'o (Sampdoria).

Crédit: AFP

Jusqu’ici tout allait bien à la Sampdoria. Sinisa Mihajlovic menait d’une main de maitre et de fer un mix parfait de jeunes pousses et joueurs revanchards vers le haut de tableau, avec une présence constante dans le Top 5. Le néo-président Massimo Ferrero avait lui réussi son entrée remarquée dans le monde du football, faisant taire les sceptiques qui ne voyaient en lui qu’un personnage égocentrique sans le moindre intérêt pour le football.
Le pari était en passe d’être réussi. Et puis il nous a fait son petit caprice, dépassé par cet énorme enthousiasme qu’il a lui-même provoqué. En janvier, il décide de s’offrir une star. Et pas des moindres. Samuel Eto’o débarque avec ses 350 buts en pro, ses 19 titres, sa flopée de distinctions individuelles et surtout son ego incommensurable. La belle surprise de la saison va-t-elle résister à l’ouragan camerounais ?
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Samuel Eto'o.

Crédit: AFP

Une révolution superflue

Pour comprendre cette transaction, il faut remonter à début décembre lorsque Manolo Gabbiadini est annoncé sur le départ. Une info surprenante puisque l’attaquant italien semblait enfin avoir trouvé la continuité nécessaire pour exploser définitivement. Un fort potentiel bien extirpé par Sinisa Mihajlovic qui a complété le bagage du gamin. L’international italien a gagné en efficacité mais a surtout étoffé son jeu, d’attaquant de pointe, il est passé à ailier droit, capable d’abattre un gros travail défensif. Bref, un joueur clé de l’effectif, le meilleur buteur même, 9 buts en 15 matches entre coupes et championnat. Toutefois, son départ a été acté bien avant l’ouverture du mercato hivernal, direction le Napoli pour 15 Millions d’€, mais seulement la moitié pour la Sampdoria puisque le joueur était en copropriété avec la Juventus.
Une entrée d’argent apparemment fondamentale puisqu’on dit que le néo-propriétaire s’est contentée de recouvrir les dettes (à hauteur de 15 Millions) sans augmenter le capital du club au moment du passage de témoin avec son prédécesseur. Ferrero a choisi de remplacer Gabbiadini par deux joueurs : Eto’o arrivé d’Everton après y avoir résilié son contrat et le Colombien Luis Muriel, pour 10 Millions en provenance de l’Udinese. Deux caractériels en perte de vitesse. Le Camerounais lui a été présenté en fanfare à l’Aquarium de Gênes après avoir signé un contrat de trois ans et demi, soit jusqu’en juin 2018 lorsqu’il aura…37 ans ! Un engagement sur le long terme qu’il va falloir assumer. Une réelle prise de risque.

Mihajlovic le voulait-il ?

Vous les voyez, vous, l’entraineur serbe et l’attaquant camerounais filer une parfaite idylle ? Pas vraiment. Deux caractères aussi forts coexistent difficilement, surtout dans un club de moyenne dimension. D’ailleurs, cela n’a pas tardé à chauffer entre les deux avec cette affaire au début du mois. Quelques jours après son arrivée, Eto’o refuse de participer à un double entrainement quotidien, prenant ses affaires le midi et filant dans sa maison à Milan. Du "Ego’o" tout craché. Il a fallu la médiation du président et du directeur sportif pour recoller les morceaux. Mission plus ou moins accomplie, Mihajlovic, qui n’a jamais demandé à avoir Eto’o, n’a pas caché sa déception et il est clair qu’une certaine méfiance s’est installée des deux côtés. La vente du capitaine Gastaldello à Bologna a d’ailleurs probablement était sous-estimée, voici un relais en moins entre l’entraineur et la nouvelle star.
Et n’allez pas croire que le reste de l’effectif a assisté à tout ceci dans l’indifférence. Coach Sinisa a parfaitement transmis ses principes à son effectif : cohésion, solidarité, abnégation et méritocratie ! Le secret de la réussite de cette Sampdoria. Que peuvent penser les autres joueurs quand ils voient le Roi Lion débarquer dans son classe G à 150000 € avec chauffeur personnel ? Ou alors les rumeurs concernant l’achat d’une villa à 30 Millions ? Pis, avec un salaire d’1,4 million annuel plus tout un tas de bonus liés aux buts, passes décisives et matches joués, c’est l’homogénéité financière du groupe qui est en péril. Hormis Romero et son contrat signé en des temps ancestraux, tous voyagent en dessous du million. Et si cet aspect avait également été sous-estimé ? Eto’o va vite devoir justifier ce statut par des performances qui tireront l’équipe vers le haut.

Est-il encore dans le coup ?

Justement, l’ex-capitaine des Lions indomptables en est-il encore capable ? Ses trois premières apparitions avec son nouveau maillot ont laissé les observateurs circonspects, avec toutefois un léger mieux lors de la dernière rencontre face au Chievo et une passe décisive. En surpoids évident et avec une condition physique approximative, il faut croire qu’il s’est légèrement laissé aller lors de ses six mois avec Everton où il n'a d’ailleurs inscrit que 4 buts en 20 rencontres. Il faut l’avouer, et malgré une pige d’un an à Chelsea, Eto’o a un peu la tête ailleurs depuis son inattendu et faramineux transfert à l'Anzhi Makhachkala l’été 2011. S’est-il vraiment replongé dans le foot du haut niveau depuis son retour en Europe occidentale ?
Que peut-on exiger de lui à ce jour sur un terrain de foot ? Ce qui est certain, c’est qu’il n’ira pas prendre la place de Gabbiadini sur le flanc de l’attaque dans un 4-3-3 désormais aux oubliettes. Eto’o a 33 ans, bientôt 34 et il n’acceptera plus de se sacrifier dans un travail défensif de sape comme il l’avait pour Mourinho avec l’Inter du "triplete". Le jeu en valait alors la chandelle, mais l’état d’esprit est désormais bien différent.
Le Camerounais est venu pour évoluer à la pointe de l’attaque et surtout jouer. Son temps de jeu, il va le réclamer et risque de ne pas tenir longtemps sur le banc de touche. Place donc au 4-3-1-2 qui densifie cependant la concurrence devant. Ils sont 5 pour 2 places, Eder titulaire indiscutable, puis Okaka, Bergessio, Eto’o ou Muriel. Ce dernier et ses faux airs de Ronaldo étant aussi un pari au vu de ses problèmes physiques récurrents dus à une hygiène de vie imparfaite. En mettant tout dans la balance, on a bel et bien l'impression que la Sampdoria s'est compliquée la vie cet hiver.
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Samuel Eto'o cirant le banc de la Samp face au Torino le 1er février.

Crédit: AFP

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