Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Les débuts laborieux de Kondogbia, entre le montant de son transfert et les comparaisons avec Pogba

Valentin Pauluzzi

Publié 17/10/2015 à 16:07 GMT+2

SERIE A - Le milieu international français est une des seules déceptions du très bon début de saison de l'Inter. Pour le moment, Mancini continue de miser sur lui, mais il ne l'attendra pas éternellement.

Geoffrey Kondogbia (Inter Milan)

Crédit: Panoramic

"Geoffrey a déjà été avec nous, il a changé de pays et de culture et je dois faire des choix dans un rôle où il y a une grosse concurrence", ainsi furent les mots de Didier Deschamps au moment de communiquer la liste des convoqués pour les deux matches du mois d'octobre disputés par l’Equipe de France. Le nom de Kondogbia fut le plus remarqué parmi les quelques absents, un choix qui traduisait parfaitement son début de saison compliqué avec l'Inter.

Le poids du prix, vraiment ?

38 Millions, 36, 30 + bonus, les chiffres divergent concernant le montant déboursé par le club italien, mais ils restent quoi qu’il en soit très élevés. C'est d'ailleurs le premier prisme de lecture qui nous vient à l'esprit quand il s'agit d'analyser les difficultés de l'ancien monégasque dans sa nouvelle équipe. Kondogbia a débarqué en Italie avec le statut de troisième joueur le plus cher de l'histoire de l'Inter, c’était aussi le plus gros transfert de l’été transalpin après celui de Dybala à la Juve. Voilà de quoi mettre une grosse pression sur les épaules, mais aussi lui rappeler une situation qu'il a finalement connu il y a deux ans, car à force de se servir du prix comme alibi, on en oublie que l’AS Monaco avait payé une jolie clause de 20 Millions d'€ le liant au FC Séville. Un poids que le français avait parfaitement réussi à assumer.
Oui mais voilà, s'il avait tout son temps pour prendre ses marques en Principauté, le temps va vite presser dans la capitale lombarde. Il presse même déjà, les papiers de la... presse italienne se multiplie à propos de la réelle valeur de ce joueur qui est surtout le fruit d'une enchère insensée entre les deux équipes milanaises. Et si les bons résultats de l'Inter l'avaient épargné dans un premier temps, le coup de frein met maintenant encore plus en exergue ses difficultés.
picture

Geoffrey Kondogbia (Inter) face au Chievo Vérone - Serie A 2015/2016

Crédit: AFP

Bonnet d'âne de l’Inter

5,43, c'est la note moyenne obtenue par le Français sur les pages de la Gazzetta dello Sport. Selon le barème italien, il s'agit d'un rendement plutôt bas, c'est même le moins bon parmi l'ensemble des joueurs de l'Inter. Au début indulgents envers un nouveau venu, les collègues italiens ont maintenant décidé de le sanctionner, le désignant comme plus mauvais joueur le de la défaite contre la Fiorentina et le nul contre la Sampdoria, rencontres où il a été remplacé à la mi-temps et à l’heure de jeu. Aligné en milieu gauche dans un 4312, son bilan comptable n’est que d’une passe décisive. Pour le reste, une moyenne de 10 ballons perdus par match contre 4 récupérés, des aspects qui sont en théorie partie les points forts de son jeu.
Roberto Mancini a décidé de le titulariser à chaque rencontre, persuadé que seul un temps de jeu conséquent lui permettra de trouver ses marques dans sa nouvelle équipe : Geoffrey doit s'adapter. Le foot italien n'a jamais été facile, même des très grands comme Zidane et Platini ont eu des difficultés au débuts. Je suis certain qu'il deviendra un grand, même s'il est plus un Vieira qu'un Yaya Touré", a déclaré le technicien interiste dans une interview au Corriere della Sera cette semaine. Devant le style un peu trop basique, le projet de faire de Kondogbia l’alter-égo de Paul Pogba semble avoir été mis de côté pour le moment.
picture

Roberto Mancini

Crédit: AFP

L’ombre de Pogba

Cette étiquette de sosie de Pogba (par ailleurs lui aussi en difficulté en ce début de saison), Geoffrey va avoir du mal à s'en défaire. D'ailleurs, le choc face à la Juventus, rencontre la plus suivie en Serie A, est déjà présenté comme un duel entre les deux potes. "Paul est comme un frère pour moi, mais sur le terrain, nous serons ennemis pendant 90 mins", a-t-il lancé il y a quelques jours, cependant, son agacement devant les comparaisons incessantes avec le juventino commence à monter petit à petit. Malgré ses qualités et son potentiel, l’interiste est trop limité techniquement pour espérer avoir le même impact offensif que son "frangin". Cela ne l’empêche pas de tenter de s'illustrer dans ce domaine et les 13 frappes en 7 rencontres en sont la preuve, mais ça s’arrête là.
Là où Pogba dribble, provoque, invente, Kondogbia doit avant tout ressortir proprement un ballon arraché des pieds adverses, que ce soit dans une simple transmission ou balle au pied en se projetant vers l’avant. Deux choses que l’on n’a pas encore assez vu depuis son arrivée en Italie. Un possible passage du 4312 à un 4231 made in Jardim pourrait lui être bénéfique. mais augmenterait également la concurrence à des postes bridés par Felipe Melo et Medel (de retour après un passage en défense), soit probablement les deux meilleurs interistes cette saison. En ce sens, Deschamps a finalement rendu un service au Français qui a pu soigner son petit problème et la cheville, parfaire sa condition physique durant la mini-trêve et préparer cet Inter-Juve est à double tranchant. Soit il justifie la somme déboursée par l'Inter, soit il échoue encore et la pression augmente d'un nouveau cran. Bienvenue en Italie Geoffrey.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité