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L’Italie rayée de la carte européenne ? Pas d’alarmisme inutile

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 01/04/2016 à 07:44 GMT+2

Aucun club italien en quarts de finale de la Ligue des champions et Ligue Europa, du jamais vu depuis la saison 2000/01 et surtout inattendu après la belle campagne de la saison passée. Un échec oui, mais aussi de solides alibis.

Gianluigi Buffon avec la Juventus - 2016

Crédit: Eurosport

Il y a un peu moins d’un an, on se bousculait pour annoncer le retour au premier plan du football italien. La Juventus finaliste de la Ligue des champions et le duo Fiorentina/Napoli demi-finalistes de la Ligue Europa suffisaient pour tirer - trop hâtivement - cette conclusion positive. Une saison qui permettait également un rapproché du trio de tête à l’indice UEFA avec possibilité de récupérer une 4e place qualificative en C1. C'est logiquement que 2015/2016 devait être celle de la confirmation, loupé ! C’est même tout le contraire, puisque pour la première fois depuis quinze ans, le football transalpin n’aura aucun représentant dans les "final eight" européens. Toutefois, il s'agit d'un coup d'arrêt et non d'un pas en arrière.

Il y a élimination et élimination

Ah cette sortie balle au pied d’Evra, pourquoi Patrice ? Pourquoi ne pas avoir dégagé loin devant, de toutes tes forces à une minute du coup de sifflet final ? Résultat, égalisation du Bayern et élimination en prolongation alors que la Juventus était à deux doigts de réaliser un des plus beaux exploits de son histoire récente. Bon, l’intention n’est pas de chercher un bouc-émissaire, au contraire, il s’agit de bien contextualiser le triste bilan comptable des clubs italiens.
Faisons-le avec cette Roma qui n’a jamais vraiment été en passe de se qualifier face au Real Madrid mais qui a vendangé comme jamais au Santiago Bernabeu. Battue 2-0 à l’aller, elle aurait pu retourner le score à son avantage en une mi-temps si Dzeko et Salah s’étaient contentés de cadrer leurs tentatives. Bref, largement outsiders sur le papier, Bianconeri et Giallorossi ont fait plus que jeu égal face à deux des trois ogres de la compétition. Des épouvantails qui auraient pu être évités en terminant premier de leur groupe. Cela vaut surtout pour la Vieille Dame, capable de battre deux fois Manchester City et de s’incliner à Séville lors de la 6e journée. Résultat, chapeau B à Nyon et gros cador qui sort inévitablement de la boule.
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Mario Mandzukic (Juventus Turin)

Crédit: AFP

Difficile de ne pas parler de l’arbitrage…

En Ligue Europa aussi, le hasard du tirage n’a pas été clément avec les formations italiennes. Fort d’un sans-faute en phase de poules, le Napoli a été de suite opposé au Villarreal, 4e de Liga, tandis que la Fiorentina a écopé d'un Tottenham luttant avec Leicester pour le titre en Premier League. Mais le point d’orgue du cahier des doléances est la prestation d'ensemble des arbitres qui ont rendu fou la presse et les instances sportives transalpines.
Lors des matches d’aller de 16es de la Ligue Europa et des 8s de Ligue des Champions, en cinq rencontres, on a compté 6 penalties refusés et 3 buts accordés non-valables. En outre, lors du retour à Munich, la Juventus s’est vue refuser un but de Morata pour un hors-jeu imaginaire. La culture de suspicion italienne en a vu là les conséquences d’un poids politique inexistant au sein de l’UEFA, or, c’est oublier que Pierluigi Collina est chargé de désigner les arbitres dans ces compétitions. Reste tout de même un concours de circonstances très malheureux qui pèse lourd dans la balance au moment de faire les comptes.
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Les joueurs de Naples après leur échec face à Villareal en Ligue Europa - 2016

Crédit: AFP

Encore un problème d’approche

La Sampdoria et la Lazio ridiculisées à domicile respectivement par Vojvodina (0-4) et le Sparta Prague (0-3) en préliminaires et 8es de la Ligue Europa n’avaient en revanche aucun alibi. Deux échecs cuisants qui n’empêcheront pas au foot italien de pleurer sur son sort, et c’est bien dommage. Largement supérieures à leurs bourreaux sur le papier, c’est une énième démonstration d’une approche mentale défectueuse.
Un comportement impardonnable en cette période de vaches maigres, d’autant que les primes de la Ligue Europa ont augmenté et la remporter offre désormais une place pour la prochaine Ligue des Champions, mais rien à faire. Le Napoli n’a par exemple pas pu s’empêcher d’opérer un turn-over suffisamment important pour influer grandement sur le niveau du collectif. Les 16es contre Villarreal étaient fixés entre trois rendez-vous importants en championnat face à la Juve, le Milan et la Fiorentina. Résultat, à vouloir jouer petit-bras, les Azzurri n’ont remporté aucune de ces cinq rencontres faisant une croix sur une Ligue Europa dont ils étaient pourtant grands favoris.

Le bon contingent la saison prochaine ?

Pour 2016/17, avec toujours l’ambition de ravir la 3e place à l’Angleterre au ranking UEFA, l’Italie devrait compter sur ses meilleurs représentants. En effet, Juventus, Roma, Napoli, Fiorentina, Inter et Milan occupent actuellement les six strapontins européens et il y a peu de chances que cela change. Il s’agit des places fortes de la Botte, vainqueurs de 24 des 28 trophées européens. Tradition, effectif, moyens (malgré quelques situations dans le viseur du Fair-play-financier), la Juve poursuit sa croissance, Spalletti a ressuscité la Roma, Sarri enchante à Naples, Paulo Sousa surprend à Florence.
Si les clubs milanais décident enfin de sortir de leur torpeur, le calcio présentera un contingent qu’aucun autre pays européen ne pourra égaler. De quoi poursuivre un objectif qu'il faut définitivement identifier afin d'éviter tout quiproquo. Pas d'irréaliste retour au sommet du vieux continent, mais être déjà capable de rivaliser à nouveau avec les cadors européens, et sur ce point, l'Italie est bien sur la bonne voie.
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