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Serie A - Avant Juventus-Roma : Dybala devait être le futur de la Juve, il en est déjà le présent

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 25/01/2016 à 02:00 GMT+1

En seulement quelques mois, Paulo Dybala est devenu la nouvelle coqueluche d'une Vieille Dame pourtant décimée l’été dernier. Au point que les comparaisons avec Lionel Messi commencent à fleurir.

Paulo Dybala, la nouvelle pépite de la Juventus Turin.

Crédit: Panoramic

Les joueurs passent, mais le club reste. Simple lapalissade ? A la Juve, cela semble plus vrai qu’ailleurs. Arturo Vidal, Andrea Pirlo et Carlos Tevez partis sous d’autres cieux l’été dernier, la tendance était à la saison de reconstruction, voire de transition de l’aveu même des dirigeants bianconeri. Les premières semaines ont d’abord confirmé ce constat, puis, un petit Argentin au visage d’enfant a décidé de prendre la Vieille Dame par le bras et de la ramener à sa place, dans la course au titre. Pourtant, Paulo Dybala aurait dû souffrir plus que quiconque de cette période négative, pour son jeune âge (21 ans à son arrivée) et le prix de son transfert (40 millions d'euros). Eh bien non, la Juve a encore vu juste.

Comment éviter "l’Iturbisation"

32 millions plus 8 de bonus liés à différents objectifs qui devraient être rapidement atteints, soit la quatrième recrue la plus chère de l’histoire du club après Buffon (51), Thuram et Nedved (41 chacun). A la différence que ces derniers avaient plus d’une saison référence dans les pattes. Dybala, lui, a débarqué avec ses 13 buts l’an passé à Palerme. Un beau score, de très bonnes prestations, un réel potentiel, mais l’investissement restait une grosse prise de risque. De suite, les références à Juan Iturbe ont été faites. Même âge, même profil, même nationalité et un poste légèrement différent (ailier au lieu d’avant-centre). La Roma avait lâché 28,5 millions (là aussi bonus compris) après sa bonne saison du côté du Hellas, le deuxième achat le plus onéreux en 90 ans d’existence. Plus qu'au niveau des qualités intrinsèques, la différence s’est faite dans la gestion.
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Dybala

Crédit: Imago

Max Allegri a eu raison, une fois de plus. Rabroué à la moindre occasion malgré une première saison exceptionnelle (à un match d’un triplé), on lui reprochait de ne pas concéder assez de temps de jeu au transfert le plus marquant. En effet, Dybala n’est titularisé qu’en trois occasions sur les sept premiers matches de la saison. C’était oublier la forte concurrence : Mandzukic, Cuadrado, Zaza, Coman (deux fois titulaires avant de filer au Bayern) et Morata. L’Espagnol, justement, avait suivi le même traitement l’an passé avant d’exploser littéralement et "d’emmener" la Juve en finale de Champions League. Une intégration tout en douceur pour les plus jeunes. Le temps de comprendre leur nouvel environnement et ne pas leur faire croire que tout est acquis d’avance. Iturbe, lui, fut présenté comme l’élément devant faire la différence dans la course au titre. Résultat, il lâcha rapidement prise physiquement et mentalement.

Remplaçant de Tevez…et de Pirlo !

Le temps de se replier définitivement sur le 3-5-2, et Dybala a pu mettre la machine en route. La complémentarité avec Mandzukic frôle la perfection, mais l’entente avec d’autres partenaires offensifs n’est pas en reste. Le point de repère devant, c’est bien lui. Techniquement, mais aussi mentalement. Une maturité rare malgré son âge et due à la perte très précoce de son papa selon ses dires. Les responsabilités ne lui font pas peur ni le lourd héritage de Tevez, joueur qui savait transcender ses adversaires par son implication et sa grinta. Evidemment, Dybala évolue dans un registre différent. Moins de muscles, plus de finesse et une capacité d’exécution extraordinaire, l’enchainement contrôle-frappe en un centième de seconde est sa grande spécialité. Les gardiens adverses n’y voient que du feu.
Comme son compatriote, il aime redescendre assez bas pour venir chercher les ballons, dans un entrejeu qui a perdu beaucoup de qualité à la Juventus. Aucun joueur ne peut prétendre substituer à lui tout seul deux monstres sacrés comme Tevez et Pirlo, mais si la manœuvre de son équipe gagne en fluidité au fil des matches, il n’y est pas étranger. Enfin, il a déjà résolu la problématique des coups de pied arrêtés (Pogba devra attendre). Une dispersion qui ne déteint pas négativement sur ses statistiques. 12 buts sur 25 tentatives cadrées, ainsi que 7 passes décisives (au terme du match contre la Roma dimanche soir, NDLR). Dybala a mis son grain de sel dans la moitié des réalisations de son équipe en championnat. Reste à reproduire ces performances à l’échelle européenne où il n’a pas encore fait mouche. Ce ne devrait être qu’une question de temps.

Adoubé par Messi

"Il deviendra comme Messi" : c’est ce que titrait le Corriere dello Sport au lendemain de la victoire 0-4 face à l’Udinese la semaine dernière. Une rencontre où il a inscrit un doublé et offert deux passes décisives, tuant le match en une mi-temps. Enflammage en règle ? Populisme ? Pour une fois, on a envie de dire non. Certes, le Blaugrana est sur une autre planète et possédait déjà un Ballon d’or dans l’escarcelle au même âge, mais Dybala est actuellement le candidat le plus sérieux à son éventuelle succession.
Balle au pied, la ressemblance est parfois troublante. Le rythme des jambes, la conduite de balle, sa protection également, sa liberté de jouer sur tout le front de l’attaque, son imprévisibilité. Il a même un petit (gros) quelque chose en plus niveau charisme. Un jeu des comparaisons toujours risqué, mais Messi est formel, voici ce qu'il avait déclaré en octobre dernier : "Paulo est un joueur de qualité, faites-moi confiance. Il fera parler de lui ces prochaines années, il a un grand futur." Il a surtout un grand présent.
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