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L'Inter enfin prête à réintégrer le gotha de la Serie A

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 03/02/2017 à 13:19 GMT+1

SERIE A - Après une longue période de convalescence, le club milanais semblerait enfin remis sur pied. De Suning à Pioli en passant par Gagliardini, tous les éléments se sont encastrés afin de redevenir un des ogres du football italien.

Inter Milan's midfielder from Portugal Joao Mario (R) celebrates after scoring a goal with Inter Milan's defender from Italy Danilo D'Ambrosio during the Italian Serie A football match Inter Milan vs Pescara at "San Siro" Stadium in Milan on January 28, 2

Crédit: AFP

Annoncer le retour de tel ou tel club aux affaires est toujours une affirmation délicate, d’autant plus lorsqu’il s’agit de l’Inter qui en est à son énième tentative ces dernières années. A l’automne 2012, les Nerazzurri – alors guidés par Stramaccioni – avaient également enchaîné une série de 7 succès en championnat (dont un retentissant 3-1 au Juventus Stadium) pour finalement conclure la saison à une triste neuvième place. Une des pires performances de leur histoire récente. Pas plus tard que la saison passée, ils dominaient la première partie de saison avant de s'écrouler à nouveau. Or, cette fois, l’affirmation semble moins risquée, motif principal ? La synergie entre les deux âmes du club.

Des milliardaires chinois qui savent se remettre en question

J’aurais pu m’empresser de tresser les louanges du nouvel entraineur Stefano Pioli, et on y viendra. Mais d’une, c’eût été trop prévisible ; de deux, cette belle série n’aurait pas de sens sans une garantie de continuité financière. En effet, alors que les cousins du Milan sont embourbés dans une vente qui n’en finit plus, les Interistes, eux, sont soulagés depuis l’été dernier. Suning, leader de l’électroménager en Chine, possède des moyens colossaux et a poursuivi la stratégie développée par Erick Thohir, magnat indonésien qui a fait la transition entre l'époque Moratti et l'actuelle.
Le brand (ou la marque) est exploité sous tous les aspects afin de diversifier au maximum les entrées d’argent, le tout sans négliger l’aspect sportif avec un effectif confirmé et renforcé. La famille Zhang est discrète mais opère en coulisses notamment via Steven, fils de Jindong. Âgé de seulement 24 ans, il a pris ses quartiers à Milan dans le but de nouer une relation continue avec le club, ce qui manquait avec la gestion Thohir.
Attention toutefois, on est loin du sans-fautes. Bien décidé à marquer le coup lors de sa prise de commandes en juin dernier, Suning s’était précipité en claquant 30 M€ sur Gabigol et en engageant Franck De Boer à seulement une semaine du début du championnat. Des erreurs qui ont été payées cash mais une leçon qui a été retenue en étant désormais plus à l’écoute de la branche autochtone de la direction (Gardini, Ausilio et Zanetti, italien d’adoption). Pioli n’avait rien de bling-bling, Roberto Gagliardini payé quasiment aussi cher que "Gabigol" non plus, mais leur impact a été décisif. La puissance financière et le sens du marketing orientaux alliés au know-how technico-tactique local. Soit tout simplement la formule gagnante de la mondialisation du football.

Pioli, enfin l’homme de la situation

La case palmarès est vide. En 13 saisons non-stop en tant qu’entraineur, Pioli n’a rien remporté, et on s’en moque après tout. Avoir trouvé un banc de Serie A et Serie B toutes ces années alors que la concurrence dépasse largement le demi-millier est déjà une performance en soit. En outre, il restait sur deux expériences réussies entre un Bologna hissé à une 9ème place et une Lazio qualifiée aux barrages de la Champions League. Deux aventures qui se sont conclues par des licenciements mais qui n’entachent pas la bonté de son travail. Lorsque le déroutant casting pour trouver le successeur de De Boer battait son plein début novembre, je militais pour le nom de Pioli, un entraîneur concret, sans prétention à la Mancini et encore jeune (51 ans). Le profil idéal pour "normaliser" une équipe brutalisée ; lui restituer sérénité et estime de soi.
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Pioli - Inter

Crédit: Eurosport

Pas de formule magique, juste une ligne de conduite claire afin de tirer le meilleur de chaque joueur. Tous ont été mis dans leurs meilleures dispositions avec ce 4-2-3-1 qui correspond parfaitement aux caractéristiques du groupe. Un trio inamovible devant, avec Icardi et Perisic/Candreva sur les ailes. L’éclectique Joao Mario plutôt que le décevant Banega en trequartista. Un duo de milieux composé de Gagliardini, impressionnant de maturité tactique et d’assurance, et de Brozovic ou Kondogbia. Le Croate avait été écarté du groupe par De Boer, le Français placardisé, tous deux ont retrouvé leur football.
Reste une défense à améliorer au niveau des individualités mais solide avec seulement 2 buts encaissés lors de la série de 7 victoires. Une formation équilibrée (et un banc qui regorge de solutions) qui s’est défaite de sa Icardi dépendance. Avec le technicien néerlandais, le capitaine inscrivait 61,5 % des buts, une proportion descendue à 24. Il se rend utile autrement avec déjà 8 assists (en plus des 15 buts), aucun avant-centre n'affiche de telles stats en Europe.

Un printemps et un été pour entériner ce retour

"En ce moment, l’Inter se porte mieux que le Real et le Barca. Nous avons un grand respect pour eux. Ils ont un potentiel énorme et on en a été témoin en s’inclinant au match aller. Cela doit nous servir de leçon, ce sera un match important qu’on ne peut pas louper". Tels étaient les propos de Gigi Buffon au sortir de la victoire 2-0 de la Juventus à Sassuolo. Et n’y voyait ici aucune guerre psychologique d’avant-match, pas le genre du bonhomme qui sait reconnaitre avec sincérité la valeur de ses adversaires. Entre ce déplacement à Turin et la réception de la Roma, l’Inter entame son mois de vérité. Sur les 7 succès de rang, 6 ont été acquis face à des formations de la deuxième partie de tableau. Cela n’enlève rien à cette belle performance mais disons qu'elle nécessite d'un crash-test.
La rencontre face à la Juve en est évidemment un, mais j’y vois là un match dans le match entre Allegri et Pioli ou plutôt un parallèle. Qui était Max avant de débarquer au Milan en 2010 ? Un ancien bon joueur mais sans plus et un entraineur qui n’avait rien gagné et venait de se faire virer à Cagliari. Je dis ça, je dis rien comme on... dit ! Enfin sans coupes d’Europe et d’Italie, les Nerazzurri ont maintenant un boulevard devant eux pour rejoindre et dépasser la Roma et le Napoli. Restera alors à respecter une dernière fois les conditions imposées par le fair-play financier de l'UEFA et l'Inter pourra endosser le costume d’antagoniste numéro de la Vieille Dame. Et cette fois pour de bon.
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