Rami, Gameiro, Trémoulinas : à Séville, chaque Français a un défi à relever

La colonie française du FC Séville ne cesse de grandir d'année en année. Rami, Kakuta et N'Zonzi ont rejoint Trémoulinas, Kolodziejczak et Gameiro. Les ambitions ne sont pas les mêmes pour tout le monde, mais les "Frenchies" d'Andalousie espèrent se surpasser. Revue d'effectif

Après un passage mitigé à l'AC Milan, Adil Rami va tenter de relancer sa carrière au FC Séville. Le défenseur français souhaitait plus que tout retourner en Espagne, dans un championnat qu'il avait découvert avec le FC Valence (2011-2014). Son vœu a été exaucé. Le Tricolore a les crocs, il a une revanche à prendre.

En surpoids lors de son arrivée à Séville, le natif de Bastia a déjà perdu ses kilos superflus pour se remettre en forme. Une bonne saison pourrait lui rouvrir la porte des Bleus, lui qui n'a plus été appelé avec la sélection depuis juin 2013 (26 sélections). L'idée n'est pas si farfelue : l'équipe de France a encaissé huit buts sur ses trois derniers matches amicaux. Le débat autour du chantier défensif de Deschamps est loin d'être clos.

Notre avis : De la volonté, de la grinta et une belle dose d'expérience, Adil Rami, qui n'a que 29 ans, peut encore rendre des services au FC Séville en attendant un appel de DD. Il en rêve.

L'une des bonnes surprises du FC Séville la saison dernière. Et ce n'était pas gagné d'avance. La barrière de la langue et le temps d'adaptation lui ont valu un long séjour sur le banc (2 titularisations en championnat seulement avant la trêve). Puis tout a changé. Recruté pour jouer dans l'axe de la défense alors qu'il avait majoritairement évolué sur le flanc gauche à Nice, le joueur de 23 ans, formé à Lyon, s'est révélé en charnière centrale (18 matches de Liga, 32 toutes compétitions confondues).

"Kolo" a cassé la baraque. Son mental, sa combativité et sa régularité ont fait la différence. "Quand je me faisais passer en un contre un à Nice, je n'en faisais pas un drame, reconnaissait-il dans So Foot il y a quelques mois. Maintenant, ça me met hors de moi". Le FC Séville et son entraineur Unai Emery l'ont fait progresser à vitesse grand V.

Notre avis : Kolodziejczak a encore quelques automatismes à régler en défense centrale (il était impliqué sur les deux buts encaissés par son équipe en finale de la dernière Ligue Europa). Mais s'il conserve le même degré de concentration, sa saison pourrait être excellente… et complète. Il est sur la bonne voie.

A Séville, le couloir gauche est la propriété de Benoit Trémoulinas. L'ancien latéral de Bordeaux et de Saint-Etienne s'est imposé comme l'un des meilleurs joueurs à son poste en Liga. Une référence. Son penchant offensif et sa qualité de centre (5 passes décisives la saison dernière en championnat) l'ont propulsé au rang d'indiscutable dans le onze d'Unai Emery.

Seul petit problème : il n'a joué que 20 matches de Liga en 2014-2015 à cause d'une série de blessures. Avec Lucas Digne (PSG) et Layvin Kurzawa (AS Monaco), le joueur de 29 ans (4 sélections) partira sur un pied d'égalité pour décrocher une place dans le groupe de DD pour l'Euro 2016.

Notre avis : Son activité sur la gauche dans une équipe qui joue à fond l'attaque est un vrai plus. Une solution non négligeable pour les Bleus. Il peut accrocher le wagon de l'Euro 2016.

Pilier de Stoke City durant les trois dernières saisons, Steven N'Zonzi aura la lourde tâche de remplacer Stéphane M'Bia dans l'entrejeu et dans le cœur des supporters andalous. Chouchou des fans depuis sa première saison, le Camerounais a marqué les esprits à Séville avant de s'envoler pour Trabzonspor (Turquie) cet été.

Monchi, le directeur sportif du club sévillan, a choisi Steven N'Zonzi pour succéder à l'Africain. Un milieu relayeur imposant (1,93m) de 26 ans, qui a fait ses classes en Premier League. Méconnu du grand public, le Français a quand même disputé 195 matches de PL avec Blackburn et Stoke en six saisons (33 matches par saison en moyenne). Les chiffres parlent pour lui. Son volume de jeu aussi.

Notre avis : Monchi et le FC Séville ont l'habitude de ce genre de pari. Le dernier en date ? Grzegorz Krychowiak, qui s'est imposé comme un élément clé au milieu. Les deux joueurs n'ont pas le même profil, mais ils peuvent se compléter. Une association pleine de promesses.

Longtemps considéré comme un espoir, Gaël Kakuta est sorti de l'oubli la saison dernière au Rayo Vallecano après une succession de prêts infructueux : 35 matches, 5 buts et 7 passes décisives en Liga. Une saison encourageante pour celui qui va découvrir le huitième club de sa carrière à seulement 24 ans. Ses performances remarquées dans la banlieue de Madrid ont attiré l'attention des recruteurs sévillans. L'ancien joueur de Chelsea aura des occasions de briller malgré son probable statut de remplaçant.

Notre avis : Le défi est de taille pour Gaël Kakuta. S'il prend son mal en patience et qu'il affiche une certaine régularité, le Français a tout à y gagner.

Le "Super-Sub" de Sánchez-Pizjuan a envie de franchir un cap cette saison. Obligé de se contenter d'un poste de remplaçant depuis son arrivée, Kevin Gameiro, qui a remporté deux Ligues Europa avec Séville, sait que la donne a changé depuis le départ de Carlos Bacca à l'AC Milan. Dans le 4-3-3 d'Unai Emery, il n'y a qu'un poste en pointe et il se jouera entre l'ancien Parisien et Ciro Immobile.

Certains doutent encore de sa capacité à s'imposer durablement dans un rôle de titulaire. Il faut dire que les chiffres sont parlants : il a marqué 6 de ses 8 buts en Liga la saison passée en sortant du banc (2 sur 4 en Ligue Europa). Diablement efficace, mais l'étiquette de remplaçant de luxe qui lui colle à la peau ne le satisfait plus. A 28 ans, Gameiro souhaite prendre du galon pour de bon.

Notre avis : C'est l'année ou jamais pour Gameiro. L'attaquant voit la trentaine se rapprocher à grands pas, il n'a plus de temps à perdre. Une saison de titulaire couronnée de succès peut définitivement l'installer dans la fournaise de Sánchez-Pizjuan.