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Portugal : Le FC Porto angoisse

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/03/2013 à 20:25 GMT+1

Eliminés par Malaga en Ligue des Champions, largués par le Benfica en Liga, les Dragons n’ont plus que sept journées pour sauver leur saison. Et Vitor Pereira, pour sauver sa tête.

"L’ambiance est un peu pesante." Tête baissée, regard fuyant, Jackson Martinez est tendu. Le meilleur buteur de la Liga vient de rater son troisième penalty de la saison. Eliminé par Malaga en huitièmes de la Ligue des Champions, le FC Porto vient de lâcher un nouveau nul contre le Maritimo (1-1) en championnat et ne compte qu’un seul succès sur ses quatre derniers matches. Les Aigles du Benfica s’envolent à quatre longueurs d’avance du champion du Portugal en titre. Il n’en faut pas plus pour plonger le FCP dans la crise. Il ne lui reste plus que sept journées – dont le classico retour – pour reprendre la tête. Une campagne qui se poursuit ce dimanche contre l’Académica avec un Dragon encore fumant.
A Madère, Varela s’est emporté lorsqu’il a été rappelé sur le banc par Vítor Pereira. Et il n’est pas le premier à manifester sa désapprobation à l’encontre de l’entraîneur portiste. Avant lui, Cristian Rodriguez, Hulk, Alvaro, Guarin ou Fucile s’étaient lâchés. La plupart ont été largués depuis. A plus ou moins bon prix… Même Moutinho, chouchou de Pinto da Costa, est source d’embrouilles. Le président portiste lui reproche presque de choisir ses matches et de favoriser la Seleção. Le petit João devrait décoller cet été. Pas sûr qu’il en soit de même pour Vitor Pereira dont le bilan sera comptable et avec les comptables.
Vitor Pereira en danger 
L’été prochain, Vitor Pereira fêtera ses deux ans de service en tant que principal du FC Porto. Ou pas… Nommé à la hâte après le départ surprise de Villas-Boas à Chelsea – qui leva la clause libératoire de 15 millions d’euros – le technicien de 44 ans peine à se défaire de la comparaison. En un an, AVB avait conquis la Liga, la Coupe du Portugal, la Supercoupe du Portugal et la Ligue Europa.  Depuis, son ex-adjoint s’est limité à un championnat et de deux Supercoupes nationales. Pas si mal mais pas génial… L’avenir du "Professor" Pereira est carrément remis en question. Son contrat de deux ans – et de 110 000 euros mensuels – expire d’ici quelques semaines. Et son président Pinto da Costa laisse planer le doute : "A la fin de la saison, nous verrons ce qui est le mieux pour le club et pour Vitor Pereira." L’intéressé le sait. Des résultats dépendra son avenir : "Celui qui gagne des titres ne manquera pas de travail." Vitor n’a pas toujours réussi à assumer le standing du club de la cité invicta.
Sorti au quatrième tour de la Coupe du Portugal 2012, il n’a pas fait mieux que les huitièmes cette saison. C’est surtout sur la scène continentale qu’il peine. Il y a un an, Porto était sorti de la phase de groupes. Reversé en C3, il se faisait virer dès les seizièmes en ayant mangé un 0-4 contre City… qui au tour suivant allait se faire taper par un Sporting déjà en pleine crise. Cette année, Pereira a amené le Dragon en huitième de la C1. Mais il y succomba face à un Malaga asphyxié par les dettes. Une claque pour le club qui vient de voter un budget de plus de 100 millions d’euros, le plus gros de l’histoire de son championnat.
Les comptes dans le rouge
Les défections de Porto en Ligue des Champions représentent un manque à gagner important. Le FCP a empoché 9,6 millions d’euros grâce à l’Europe l’année dernière et 16,6 millions d’euros cette saison. Trop peu pour un club dont le passif global dépasse les 220 millions d’euros. Après cinq ans de (petits) bénéfices (17,25 millions d’euros cumulés sur cette période), le bilan comptable de la saison 2011/12 affiche un résultat négatif  de 35,734 millions d’euros. Les ventes millionnaires des dernières années ont inspiré les décideurs portistes qui ont investi comme jamais. Pas loin de 70 millions en deux ans. Hulk (22 millions), Danilo (17 ,8), Moutinho (10), Jackson (8,8) Alex Sandro (8,5) Mangala (6,5) Defour (6), Kléber (4,2) ont poussé Porto à l’obligation de résultats. Et l’Europe a toujours été la meilleure des vitrines pour les joueurs de la Liga portugaise. Elle l’aurait été plus encore dans un profond climat de crise.
Pour faire face, le FCP a émis un nouvel emprunt obligataire de 30 millions d’euros, fin 2012, au taux annuel de 8,25% ! Il s’en remet aussi aux fonds d’investissement. Les Dragons revendent une partie des droits de leurs joueurs à des boites souvent planquées dans des paradis fiscaux. Une opération qui permet de dégager des liquidités immédiates mais qui, à l’heure de la revente, rapporte moins. Parfois, les gros clubs portugais réacquièrent les parts concédées… à perte. C’est le cas avec James, par exemple. Michel Platini a aussi dit et répété qu’il voulait interdire ces pratiques à l’échelle européenne. Les Anglais l’ont fait après l’imbroglio Tévez en 2007. Si la prohibition devenait effective les clubs portugais seraient obligés de racheter leurs joueurs. Mais avec quel argent ? L’application du fair-play financier va non seulement obliger les Dragons à calmer ses dépenses mais aussi limiter le nombre des bons acheteurs, condamnés eux aussi à la rationalité. Les temps sont durs. Et au Portugal, pour tout le monde.
Nicolas VILAS : Commentateur du championnat portugais sur Ma Chaine Sport, Nicolas Vilas ne manque pas de promouvoir "sa" Liga via bloGolo.fr ou sur les ondes de RMC. Débats, analyses, interviews, il vit sa passion pour le "futebol" avec le sourire. Et tente, autant que possible, de le transmettre...
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Nicolas Vilas

Crédit: Eurosport

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