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Sporting Braga : les limites du modèle du "troisième club" de la Liga portugaise

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/02/2013 à 10:48 GMT+1

Le Sporting Braga, qui joue ce soir à Rio Ave (21h00), peine à confirmer sa finale de Ligue Europa de 2011 et son statut d'autoproclamé troisième club portugais.

Alan Silva, Sporting Braga, 2013

Crédit: AFP

Et dire qu’il y a moins de deux ans, Braga hébétait l’Europe... Le 18 mai 2011, le Sporting Clube de Braga atteignait la finale de la Ligue Europa. Une première dans l’histoire des Guerriers du Minho. La C3 allait terminer dans le bec du Porto de Falcao (1-0). Mais le SCB grandissait. Au lendemain de sa deuxième place en Liga (2010), les Arsenalistes bombardaient. Depuis, le canon semble s’enrayer. La salle des trophées attend toujours d’être dépoussiérée. Une Coupe du Portugal en 1966 et une anecdotique Intertoto en 2008... Le club de la cité des archevêques peine à arracher ce titre qui légitimerait ce statut de troisième grand du Portugal qu’il revendique depuis quatre ans au "vrai " Sporting.
Ce ne sera pas cette année, encore. Braga a été éliminé de la Coupe du Portugal – après avoir sorti Porto -  et a terminé dernier de son groupe en Ligue des champions. Pire, en championnat, il est largué par les géants Benfica et Porto. Il vient carrément de laisser filer la troisième place à Paços de Ferreira. Lundi dernier, les Castors ont démoli le « Rocher »du  stade AXA (3-2) et comptent maintenant quatre points d’avance sur Braga. Reste la Coupe de la Ligue dont l’intérêt et le règlement restent flous. Elle n’est pas qualificative pour l’Europe et peine à attiser les passions. Quiz : qui se souvient encore de son premier vainqueur en 2008 ? (réponse en fin d’article : 1)
Problème de distribution
"L’entraîneur va terminer la saison." Il y a une semaine, à mi-parcours et encore sonné par la défaite contre Paços, António Salvador a tenu à confirmer José Peseiro à son poste. Le président de Braga essaie de (se) convaincre sur son choix. Eté 2012 : il éjecte soudainement le séduisant Leonardo Jardim. Peseiro est son vieux fantasme.  Après deux tentatives loupées, il le persuade de s’engager. Mais l’ancien coach du Sporting peine à confirmer en son pays. Il avait quitté Alvalade en 2005 sans gloire. Et les mouchoirs blancs fleurissent déjà à Braga, le club qui a révélé les Misters Domingos, Jorge Jesus, Jesualdo ou Jardim. Cette année, le SCB accumule d’inhabituelles bévues. Michel, Vinicius, Luis Alberto, Djamal, Guilherme, Carlão, Zé Luis, Hélder Barbosa… Autant de talents délaissés ou inexploités. Les récurrents problèmes défensifs perdurent eux aussi. Peseiro a testé dix charnières différentes (en 33 matches) ! Ses décisions font de plus en plus jaser. Le technicien de 52 ans touche le plus gros salaire du vestiaire. Braga tente vraiment de la jouer comme les grands.
Obligé de vendre
Avec un historique budget de 17M€ pour 2012/13, le SCB grandit aussi sur le plan financier. Braga dépend avant tout de ses ventes. Plus encore maintenant. La mauvaise campagne en C1 a obligé Salvador à chercher des euros ailleurs. Beto a été prêté avec option d’achat cet hiver au FC Séville. L’ex- gardien de Porto sera resté une demi-saison dans le Minho. Mercredi, c’est Ismaily qui s’est engagé avec le Shakhtar Dontesk. Le 31 août dernier, Lima, deuxième meilleur buteur de la Liga 2012 a été vendu au Benfica pour 4M€. Comme souvent pour faire rentrer l’argent, Braga lâche du lest en chemin. Matheus, João Pereira, Nunes, Jorge Luis, Cícero ou Luis Loureiro l’avaient joué comme Beto et Ismaily. Des gains financiers que le club réinvesti. En partie. Salvador est d’abord fier d’annoncer : "Nous sommes une maison avec une règle sacrée : le salaire est versé en fin de mois, le jour J." Au cours du mercato hivernal, son club fut le seul de la Liga à avoir semé du "blé ". 600K€ pour faire venir le jeune Français Vincent Sasso (ex-Beira-Mar). Mossoró a été pendant pas mal d’années la recrue la plus chère de l’ère Salvador . Acquis pour 700K€ en 2008, l’ancien attaquant de l’Inter Porto-Alegre a été détrôné par Ruben Micael durant l’intersaison. Estimé à 3M€, l’international portugais a été "refourgué" par l’Atletico Madrid dans le cadre du transfert de Pizzi. Un montant qui est une "exception" assure Salvador. L’opération a été menée par Jorge Mendes. Ce qui n’a rien d’exceptionnel.
Le faux rival
Le patron de la puissante Gestifute n’est jamais loin des gros coups. Une connexion incontournable dans le monde footballistique portugais. A Braga, Mendes gère Alan, Custódio, Hugo Viana, Ruben Micael et le nouvel arrivant, Rabiola. Il a aidé aux transferts de Sílvio, Bruno Gama, César Peixoto ou Pizzi. Elu en 2003 dans le Minho, Salvador soigne et entretient ses réseaux. Sa société en BTP, Britalar, a obtenu le chantier du Seixal (inauguré en 2006), le centre d’entraînement du Benfica. Une œuvre à 13M€. Malgré quelques embrouilles déjà oubliées, le président bracarense déjeune parfois avec son homologue du Benfica. Idem avec celui de Porto. On dit même que Salvador est socio des Dragons et qu’il sera le successeur de Pinto da Costa. Les rapports avec le Sporting sont tout aussi cordiaux. Les transactions opérées entre Braga et les trois grands le prouvent : Braga n’est pas leur ennemi. Presque un allié. Son seul "vrai" rival reste le voisin de Guimarães.
Quid de la formation ?
Pour contrer la crise, il faut miser sur la formation, dit-on. Et ce n’est pas faux. Mais à Braga, ce n’est pas encore vrai. Les prometteurs Stélvio Cruz ou Aníbal Capela n’ont jamais percé avec l’équipe première. Faute d’opportunités. L’équipe B, relancée cette saison, et censée valoriser les jeunes joueurs galère en D2 (premier non relégable). Braga rachète même ses "enfants." Cet hiver, João Pedro, minot du Minho, a été acquis à la Naval. Le grand projet de Salvador reste le lancement d’un centre de formation. Fin 2011, il affirmer sa volonté de "construire une académie sportive." Avec l’ancien boss de la formation au niveau national, Agostinho Oliveira, à sa tête.  Surement le plus beau projet de ce club. Et l’un des plus audacieux du foot portugais.
Commentateur du championnat portugais sur Ma Chaine Sport, Nicolas Vilas ne manque pas de promouvoir "sa" Liga via bloGolo.fr ou sur les ondes de RMC. Débats, analyses, interviews, il vit sa passion pour le "futebol" avec le sourire. Et tente, autant que possible, de le transmettre...
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Nicolas Vilas

Crédit: Eurosport

(1) Réponse : le premier vainqueur de la Coupe de la Ligue est le Vitoria de Setubal)
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