Les révoltés de Malaga

En Espagne, Malaga est une équipe suivie. Jusqu'à la saison dernière, pour son recrutement spectaculaire. Aujourd'hui que le Cheikh Al Thani a coupé les vannes (on y reviendra dans un prochain post), Le club andalou est regardé pour son courage, son équipe faite de bric et de broc et la présence de Manuel Pellegrini, peut être la seule vraie star d l'équipe. Sans "l'Ingénieur", Malaga aurait implosé. Le professionnalisme du Chilien, son calme et sa conception du football (jeu au sol, exclusivement) ont cimenté le groupe. A travers quelques mots simples, Pellegrini a convaincu son groupe qu'il pouvait jouer les premiers rôles. Et ça marche.

Le gardien Willy Cabalerro est enfin devenu une assurance tous risques. Il est actuellement - et je pèse mes mots - le meilleur gardien de la Liga. Oui, devant le grand Iker, Victor Valdes et compagnie. Avec le portier argentin, le quatuor Jesus Gamez (capitaine), Demichelis, Wellington, Monreal tient la baraque. Pour Demichelis, c'est même une résurrection : vu comme un loser à la fin de ses années Bayern, son passage à Malaga est pour le moment une formidable réussite.

Privé de ressources financières, sanctionné par l'UEFA (et à juste titre) pour ne pas respecter les règles du "fair play financier", Malaga a dû se débrouiller pour recruter. L'attrait de la Ligue des champions aidant, Malaga s'est attaché les services des vieilles gloires Roque Santa Cruz et Javier Saviola. Achats judicieux : pour une équipe sans références, marquer s'avère généralement le plus compliqué. C'est ce qui se passe souvent avec les promus. Avec ces deux vétérans, chacun dans leur style (vitesse et placement pour Saviola, finesse et jeu de tête pour Santa Cruz), le but est quasi assuré.

Pour les accompagner, l'un de mes joueurs préférés, Joaquin, qui semble à 30 ans vivre une seconde jeunesse dans son Andalousie natale. Camacho ou Portillo, deux joueurs prometteurs. Et peut-être Julio Baptista - très cher pour son rendement, même s'il a décidé de ne rien toucher pendant sa convalescence - qui fera bien son retour un jour.

Mais Malaga depuis quelques semaines, est incarné par deux joueurs. Le premier est connu de tout le monde, il s'agit de Jérémy Toulalan. Pour que vous le sachiez, "La Toul'" est une véritable star à Malaga, presque un phénomène de société. L'ancien Lyonnais est vu comme un guerrier, à l'état d'esprit irréprochable, qui de surcroit a proposé de baisser son salaire à l'intersaison. Si je respecte Toulalan, je pense qu'il est tout de même trop limité pour la Liga espagnole. Son jeu est généreux, mais tellement imprécis... Du Toulalan, quoi. Ce qu'il nous a montré pendant des années en équipe de France. Certes, il apporte de l'équilibre, mais je trouve que Malaga joue mieux sans.

Le second, c'est Isco, que l'Europe a appris à connaître lors de la 1re journée de Ligue des champions. Deux buts face au Zenith Saint Petersbourg : l'un en finesse à la Thierry Henry, l'autre tout en puissance. Je vous avais parlé de Isco avant les "brillants" JO de l'équipe d'Espagne. C'est un jeune (20 ans) avec beaucoup de qualité offensive, un gros sens du but. Il ressemble terriblement à Youri Djorkaeff. Mais je reste sur ce que je disais : quel déchet ! Isco se complique souvent la vie. Pour une belle action effectuée, il y en a souvent cinq de ratées.

Habituez vous tout de même à voir Isco et profitez des buts qu'il mettra cette année. Car je prends les paris, on n'a pas fini de parler de Malaga. S'il n'y a pas trop de blessures, le club que personne n'attendait peut même décrocher une deuxième participation de suite en Ligue des champions...