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Mercato, Steve Savidan : "On n’est que de la marchandise"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/01/2013 à 00:05 GMT+1

Steve Savidan revient sur ses expériences de transfert, notamment son départ de Valenciennes qui l’a particulièrement marqué.

steve savidan caen

Crédit: AFP

STEVE SAVIDAN, quel était votre critère principal lorsque vous deviez choisir un club ?
S.V. : J’ai toujours privilégié les clubs dans lesquels je sentais qu’on me voulait vraiment. Un exemple : après mon passage à Beauvais (2002-2003), je me retrouve au chômage. Plutôt que de partir en stage avec l’UNFP, je choisis de faire un stage à Angoulême. Je sens un bon groupe. J’accepte une offre sans négocier alors qu’on me propose un salaire qui est en dessous de mon indemnité de chômage.
En combien de temps se concluaient vos transferts ?
S.V. : Je n’aime pas quand ça pinaille, j’aime quand ça va vite.
Comment s’est déroulé votre transfert surprise de Valenciennes vers Caen ?
S.V. : Antoine Kombouaré et Francis Decourrière me convoquent dans leurs bureaux. Il me restait deux ans de contrat et je ne voulais pas d’augmentation mais une troisième année de contrat. Non seulement ils ne veulent pas mais ils me placent sur la liste des transferts. J’avais 30 ans et ils voulaient de l’argent pour leur projet à long terme (NDLR : nouveau stade, acquisition du centre de formation). Mais moi, à la base, je voulais rester à Valenciennes.
On imagine que vous n’avez pas eu de mal à trouver des équipes intéressées.
S.V. : Des clubs se sont mis en relation avec Valenciennes : l’OM, Lens, Nantes, Bordeaux, le PSG, Saint-Etienne. Lyon se posait également la question. Mais à chaque fois, je n'étais pas la première solution. Par exemple à Marseille, il fallait attendre le départ de Mamadou Niang.
Pourquoi alors choisir Caen, club a priori moins fortuné et huppé ?
S.V. : Franck Dumas et le président Fortin m’appellent. C’est un club qui a le même profil que VA : un club structuré et familial. Vingt-quatre heures plus tard, il me formulait une offre cohérente et concrète. J’en ai discuté avec mon agent et ma femme. J’étais le premier choix de Caen, c’est ce que je voulais. J’étais un des plus gros transferts de Caen.
Vous quittez Valenciennes sans regret ?
S.V. : Je me suis dit : "Merde, Valenciennes accepte aussi mon départ." Il faut se rendre compte, on part de National, on écrit une belle histoire, quatre ans de ma vie. Et puis, on me laisse partir sans me retenir. Je me rends compte que, finalement, tout cela n’est régi que par une chose : l’argent. Le reste ne compte pas.
Mais vous connaissiez les règles du jeu. Le marché des transferts, c’est rarement une affaire de sentiment.
S.V. : A un moment de ma carrière, j’ai éprouvé un vrai sentiment de dégoût du monde professionnel. A Châteauroux, quand on m’annonce que le club veut me prêter, je ne comprends pas. Et puis, je l’ai accepté. On n’est que de la marchandise.
De la marchandise certes, mais le joueur reste maître de son destin. Difficile de le transférer sans son accord et, au contraire, il a des moyens de faire pression pour pousser son président à le faire partir où il le souhaite.
S.V. : Oui, les joueurs ont repris les choses en main. Avant, il n’y avait pas de culture de transfert. Le joueur signait un CDI avec son club et même si ça ne se passait pas bien, il n’avait pas le choix. Aujourd’hui, les forces se sont inversées : c’est le joueur qui choisit. Mais c’est logique. C’est toujours la matière première qui dicte le marché. Et en football, la matière première, c’est le joueur.
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