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Les Tigres ont choisi Gignac : ce que le Français va découvrir (et adorer) au Mexique

Thomas Goubin

Mis à jour 18/06/2015 à 16:26 GMT+2

André-Pierre Gignac aux Tigres, c'est presque fait. Le club mexicain a annoncé que l'international français passera sa visite médicale ce jeudi. Thomas Goubin, correspondant au Mexique, décrypte ce choix à contre-courant qui ravit Monterrey et étonne en France.

Le stade des Tigres

Crédit: AFP

Sur Twitter, la progression du vol Air France Paris-Mexico a été suivie avec anxiété et excitation ce mercredi par les fans des Tigres UANL (université autonome du Nuevo León). C'est qu'André-Pierre Gignac, l'homme dont ils désirent ardemment la venue, était annoncé à son bord.
"Je sais que Tigres est la meilleure équipe du Mexique, avec le meilleur public du pays, des fans incomparables, c'est bien comme ça que l'on dit ?" ont été les premiers mots de l'international français à son arrivée à l'aéroport de Mexico. Ce jeudi, André-Pierre Gignac va passer sa visite médicale à Monterrey (17h45 heure française), la grande ville du nord du Mexique, et concrétiser, sauf retournement de dernière minute, ce qui ressemblait à un doux rêve pour l'équipe mexicaine. Mais un choix difficilement compréhensible vu de France.
Détenus par CEMEX, multinationale des matériaux de construction, les Tigres sont l'un des clubs les plus puissants de LigaMX, un championnat méconnu en France mais où les meilleurs clubs disposent de moyens confortables et d'infrastructures qui n'ont rien à envier aux clubs de L1. Au pays d'El Chicharito, le nouveau probable employeur de Gignac est d'ailleurs connu pour payer ses joueurs au prix fort.
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L'équipe des Tigres : les futurs coéquipiers de Gignac

Crédit: AFP

En 2011, les Tigres avaient ainsi fait rapatrier Carlos Salcido, alors employé par Fulham, sans que l'international mexicain ne perde le moindre peso sur sa feuille de paie. Habitué à recruter de bons éléments latino-américains, les Tigres n'avaient toutefois jamais attiré un joueur européen en pleine possession de ses moyens. En règle générale, les clubs mexicains doivent d'ailleurs se contenter des restes, de stars sur le déclin, comme la venue de Ronaldinho à Querétaro en septembre dernier l'a rappelé. Plus tôt, Emilio Butragueño, Pep Guardiola ou Bebeto étaient venus en bout de course goûter au football picante.

Un salaire deux fois supérieur à celui des stars locales

Pour attirer Gignac, les Tigres auraient fait exploser leur déjà conséquente enveloppe salariale en lui proposant une rémunération annuelle de quatre millions d'euros, à en croire les chiffres qui circulent dans la presse française et mexicaine. Les meilleurs joueurs de LigaMX gagnent autour de 150 000 euros mensuels. Autrement dit, Gignac serait le joueur le mieux payé de l'histoire du championnat mexicain, et encaisserait un salaire plus de deux fois supérieur à ce que touchent les stars locales.
Alors, pourquoi les Tigres, club qui appartient au gotha national depuis une dizaine d'années, ont-ils consenti aujourd'hui à un effort si conséquent ? L'imminence de la tenue de la demi-finale de Copa Libertadores face à l'Internacional Porto Alegre où évoluent les ex-Lyonnais, Nilmar et Lisandro Lopez, a clairement incité les dirigeants mexicains à prendre des décisions radicales. Gignac n'est d'ailleurs pas leur seule prise de l'été.
Gignac a-t-il fait le bon choix ?
Mercredi, le Nigérian de Villarreal, Ikechukwu Uche, a ainsi passé sa visite médicale à Monterrey et devrait s'engager rapidement avec le club qui a terminé en tête de la saison régulière du dernier tournoi mexicain (Clausura 2015), avant de se faire éliminer au premier tour de la Liguilla (play-off). Particulièrement affamés, les Tigres ont aussi frappé un grand coup en signant la semaine dernière le grand espoir mexicain, Jurgem Damm, pour près de 10 millions d'euros. Le jeune aillier a déclaré que l'AS Roma le voulait mais que les Italiens n'avaient pu s'aligner sur les prix des Mexicains.
Avec Gignac, les Tigres veulent franchir un palier et devenir le premier club mexicain à remporter la Copa Libertadores. Mais, au-delà du court terme, le club adoré par une moitié de Monterrey - l'autre supporte les Rayados, où a évolué ces dernières années l'ex-OL, Cesar Delgado - semble décidé à devenir un véritable poids lourd latino-américain. Avec les Tigres, APG s'engagerait pour trois ans. Dès aujourd'hui, il fera la une de tous les quotidiens sportifs.
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Le stade des Tigres

Crédit: AFP

Les Mexicains n'étouffent pas les joueurs

Pour Gignac, enfiler le maillot jaune et bleu des Tigres constitue évidemment une bonne affaire financière, mais ce choix lui offre peut-être aussi une qualité de vie supérieure à ce qu'il aurait connu en Russie ou au Qatar. Tout du moins un environnement qui correspond mieux à sa mentalité. Au Mexique, le Français, qui a des bases d'espagnol, devrait s'intégrer rapidement. Amateur d'ambiances chaudes, comme il l'a confié à son arrivée à Mexico, il sera servi dans un club soutenu lors de chaque match à domicile par 45 000 supporters qui remplissent "le Volcan", surnom du stade des Tigres. Son fidèle public se dit "incomparable", où l'on voit que le deuxième meilleur buteur de L1 a bien appris sa leçon… Aussi, si les Mexicains se passionnent pour le football, ils n'étouffent pas les joueurs, comme cela peut-être le cas en Argentine, par exemple, et les débordements sont rares dans les stades. Ce jeudi, la grande ville du nord du Mexique devrait offrir un accueil triomphal et bon enfant à Gignac.
Une fois enfilée la tunique jaune et bleue, couleurs de l'université autonome du Nuevo León où le club a été créé en 1967, APG deviendrait le deuxième international français à évoluer au Mexique. Au milieu des années 90, Amara Simba avait été engagé par León, quand le roi de la bicyclette n'était déjà plus que l'ombre de lui-même. Loin de l'Europe, André-Pierre Gignac va vivre une aventure singulière, qui pourrait le mener à devenir le premier Français à remporter la Copa Libertadores, même s'il semble par la même dire adieu à l'équipe de France à un an d'un Euro organisé à domicile.
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France Portugal benzema Gignac

Crédit: Panoramic

Après Bielsa, Ferretti

Pour autant, le désormais ex-Marseillais sera loin d'évoluer dans un environnement compétitif au rabais. Au quotidien, il côtoiera ainsi des internationaux mexicains, mais aussi le pilier de la sélection uruguayenne, Egidio Arevalo, le gardien argentin, Nahuel Guzman, doublure de Sergio Romero lors de la présente Copa América, sans oublier le Brésilien, Rafael Sobis, ex-joueur du Bétis Séville. Enfin, Gignac recevra les réprimandes du coach Ricardo "El Tuca" Ferretti, un homme beaucoup moins porté sur l'offensive que Marcelo Bielsa, mais tout aussi allergique au moindre relâchement, et dont les colères sont pour le moins volcaniques.
S'il signe bien ce jeudi, comme attendu, le meilleur buteur de L1 2008/2009 disputera son premier match le 15 juillet, une demi-finale de Copa Libertadores, à Porto Alegre, face à l'Internacional. Un baptême de feu pour cet attaquant pas comme les autres, qui semble aimer nager à contre-courant...
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Edgar Lugo avec les Tigres

Crédit: AFP

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