Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Pour Marco Verratti, il est temps de rentrer à la maison

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 24/03/2017 à 13:37 GMT+1

Au PSG depuis 2012, le milieu de terrain italien est au centre des rumeurs du marché des transferts, notamment en Italie où on espère le voir enfin à l’œuvre en Serie A. Ce souhait a-t-il des chances d’être exaucé ?

Marco Verratti sous le maillot du PSG.

Crédit: Panoramic

"Je pense que les médias français devraient embrasser les pieds de Marco et le remercier de jouer au PSG …" Donato Di Campli, premier et unique agent de Verratti, n’y est pas allé de main morte. En cause, les rumeurs colportées par certains collègues sur l’hygiène de vie du milieu de terrain parisien. Et ce n’est pas la première fois, d’où l’action en justice afin de protéger l’image de celui qui est bien plus qu’un simple client pour lui.
Un fait divers qui ne fait que confirmer une tendance : le "petit hibou" n’a pas franchement l’intention de faire de vieux os en France et ne l’a jamais vraiment eu. L’élimination rocambolesque en Ligue des champions contre le Barca a fortement délégitimé le dernier motif qui le retenait encore dans la capitale : remporter le plus prestigieux des trophées de clubs grâce aux gros sous de QSI. Un constat qui change tout.

Réparer une erreur monumentale

C’est un curieux record dont le football italien n’a pas à être particulièrement fier. Sur les quelques centaines de footballeurs ayant endossé au moins une fois le glorieux maillot de la Nazionale, Verratti est le seul à n’avoir jamais évolué en Serie A. Comment est-ce possible ? La faute d’abord à la cécité et la xénophilie des talent-scouts italiens. Pas plus tard qu’il y a quelques jours, je lisais un de ces nombreux témoignages illustrant cette négligence, il provenait de l’ancien joueur Ruben Buriani sur la Gazzetta dello Sport : "Je l’avais vu lors d’un Pescara-Milan U16 et j’avais immédiatement compris que c’était un phénomène. J’appelle la direction du Milan et on décide de l’acheter sans attendre. On trouve l’accord économique, Marco devait passer les visites médicales lors du match retour à Milan. Il ne manquait que la signature qui n’est jamais arrivée, quelqu’un a fait annuler le transfert. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas qui c'est."
Et quand ce n’est pas la cécité, c’est l’avarice qui s’en charge. L’été où Marco file au PSG pour 12 millions d'euros, juste après avoir été pré-convoqué par Prandelli à l’Euro 2012, la Juve en dépense 9 pour la moitié de Mauricio Isla et le Napoli 7,5 pour Valon Berhami. Si je les cite, c’est parce qu’il s’agissait des deux clubs transalpins alors sur le coup et qui peuvent évidemment nourrir des regrets.
picture

Verratti - Italia-Bulgaria - LaPresse

Crédit: Eurosport

Il a passé assez de temps à Paris

Voilà donc cinq ans que le natif de Pescara illumine le PSG. Un laps de temps durant lequel il a acquis une dimension internationale avec 163 matches, 5 buts et 27 passes décisives entre la Ligue des champions et la Ligue 1 (mais aussi 52 cartons jaunes et 3 rouges). Mais au-delà des chiffres, il a appris à gagner (13 trophées nationaux), à trouver sa place dans un vestiaire de stars, à affronter la pression psychologique des grands matches (7 contre le Barca, 5 contre Chelsea, 2 contre le Real et Arsenal) et à côtoyer un des meilleurs entraineurs de l’histoire en la personne de Carlo Ancelotti. Le tout à même pas 25 ans et en étant titulaire indiscutable et indiscuté. C’était comme une formation accélérée pour le foot de haut niveau, ce qui, pour le coup, n’aurait pas été possible à la Juve ou au Napoli.
Néanmoins, et sans taper gratuitement sur la Ligue 1, il est évident qu’il s’agit d’un championnat stimulant jusqu’à un certain point quand votre propre club survole la concurrence avec une moyenne de 15 points d’avance sur le second. Certes, Monaco est un concurrent à la hauteur cette saison mais qu’en adviendra-t-il lorsqu’il devra vendre les Bakayoko et Mbappé au plus offrant ? La marge de progression individuelle est désormais minime et, lorsque j’avais questionné Di Campli sur l’improbable permanence de Marco au PSG sur le long terme, il avait été très clair que l’énième prolongation de contrat (quatre en quatre ans) venait d’être entérinée.
C’est une certitude, aussi pour une question de motivation. De temps en temps, il faut tenter de nouvelles aventures, pas maintenant, car on espère rester le plus longtemps possible, mais arrivera un jour où il faudra affronter ce discours."
C’était en octobre dernier et ses toutes dernières déclarations en date sur la capacité de son poulain à respecter les contrats ne sont que de circonstance.

Deux uniques prétendants

Les voies du calciomercato étant impénétrables, je n’ai pas l’intention de l’envoyer dans tel ou tel club, il est simplement question de comprendre si un retour en Italie est plausible. Vous me direz que cela est contradictoire puisque le suspense et les candidats à la victoire en C1 ont fui la Serie A depuis bien longtemps. Sauf que l’appel de la maison est parfois plus fort que tout. Ainsi, deux clubs sont intéressés, ou plutôt en ont les moyens financiers, la Juve et l’Inter.
Petit, Verratti était supporter bianconero, un facteur qui peut influer mais auquel il est exagéré de donner trop d’importance. Il faut surtout se demander si les Turinois en ont besoin. Tactiquement, les choses ont changé avec un milieu à deux qui exclut même un certain Marchisio. En outre, Pjanic est la garantie technique de ce secteur et n’a que deux ans de plus. Là comme ça, on se dit que la Vieille Dame a déjà ce qu’il faut dans le registre de jeu du Parisien. Mais si elle veut, elle peut.
L’Inter ? Ne sous-estimons pas la puissance financière des nouveaux propriétaires. Suning a balancé 45 millions d'euros pour Joao Mario et 30 pour Gabriel Barbosa cet été. Un nouvel investissement devra simplement être compensé par une ou deux plus-values pour respecter les paramètres du fair-play financier. Le projet est solide et il y a de la place au milieu où Kondogbia et Gagliardini forment une bonne paire titulaire depuis janvier mais manquant toutefois de créativité et d’imprévisibilité. Aucun des deux n'est intouchable.
Enfin, dernier aspect, et non des moindres, "Marcolino" ne touche pas encore un salaire prohibitif pour les budgets de ces deux formations (environ 6 millions par an). Alors, nous n’en sommes qu’au stade des suppositions, mais les pistes italiennes ont de bons arguments à faire valoir. Reste juste à espérer que la perspective d'un "caffè ristretto" servi tous les matins au bar fasse la différence quant à son prochain choix de carrière…
picture

Marco Verratti, le milieu de terrain du Paris Saint-Germain.

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité