Vague de départs, sponsors, résultats sportifs : comment le PSG peut éviter les sanctions de l’UEFA

Depuis l’adoption en 2010 du fair-play financier, le monde du football n’avait peut-être jamais autant scruté les comptes d’un club. En cet été 2017, les observateurs du ballon rond sont nombreux à enfiler le costume d’inspecteur des finances du PSG, ce qui n’a finalement rien de bien surprenant tant l’écurie des dirigeants qatariens s’est mise elle-même sous le feu des projecteurs en recrutant à prix d’or Neymar et Kylian Mbappé.

Qui aurait pu imaginer que le club parisien soit capable de débourser 367 millions d’euros (hors bonus, hors salaire) pour ces deux joueurs tout en restant dans les clous du fameux "FPF" ? Soyons honnête, pas grand monde… C’est d’ailleurs ce contexte hors-normes (combiné à la colère des autres ultras riches du foot) qui a poussé l’UEFA à officialiser publiquement "l'enquête formelle" qu’elle va mener à cet égard.

Nous vous le rappelions ce vendredi, l’organisme qui gère ce genre de litiges à l’UEFA (l’ICFC) ne devrait pas se pencher sur le cas du PSG avant octobre 2018, ce qui laisse une petite année aux dirigeants qatariens pour compenser leurs récentes dépenses astronomiques. Au cours de cette période, deux fenêtres de transferts vont s’ouvrir pour permettre (ou obliger, c’est selon) aux Rouge et Bleu de vendre des joueurs.

"Je pense qu’il faut s’attendre à une vague de cession de joueurs du PSG au mois de janvier, sinon je ne vois pas comment leurs comptes 2017-2018 pourraient être à l’équilibre", a lâché un expert financier (et anonyme) de l’UEFA dans L’Equipe ce samedi. En laissant partir Blaise Matuidi, Serge Aurier, Jean-Kevin Augustin ou encore Youssouf Sabaly cet été, la somme de 65 millions d’euros a été récoltée.

C’est bien peu pour un club avec une telle ardoise, d’autant que Jesé Rodriguez, Grzegorz Krychowiak et Gonçalo Guedes ont "seulement" été prêtés et que les ventes d’Hatem Ben Arfa, Lucas voire de Julian Draxler ou Angel Di Maria n’ont jamais vu le jour. Des dossiers qui seront sûrement ré-ouverts dans quelques mois.

Outre la vente de joueurs, le PSG compte sur une augmentation de "20 à 40%" des revenus annexes dont la billetterie, les droits TV et surtout la renégociation de son contrat de sponsoring avec son équipementier. Les arrivées de Neymar et Mbappé, eux-mêmes sous contrat avec ladite marque, auraient aussi pour but d’ouvrir aux Parisiens la porte du cercle très fermé des clubs récoltant des fortunes en matière de sponsoring. Les dirigeants qatariens récoltent actuellement 25 millions d’euros par saison, quand le Barça en touche… six fois plus avec le même sponsor. De quoi nourrir quelques ambitions pécuniaires assurément.

Pour justifier la réévaluation d’un tel contrat, l'arrivée d'une icone mondiale comme Neymar est un argument de poids mais le PSG devra peut-être se montrer également attractif sur le terrain et présenter de meilleurs résultats à l'échelle européenne. Un excellent parcours en Ligue des champions représente d’ailleurs une source importante de revenus pour composer avec le fair-play financier, la Juventus de Turin ayant par exemple empoché 109 millions d’euros la saison passée après avoir atteint la finale.

Les leviers existent pour le club de la capitale mais une certaine incertitude entoure pour l’instant toutes ces questions. S’il échoue dans sa mission "rembourser la dette", le PSG ne sera pas épargné comme en 2014 avec une simple amende. Récidiviste, il s’exposerait (entre autres) à un retrait de points sur la scène européenne, une exclusion totale pour une ou plusieurs années ou encore le retrait d’un titre. Imaginez un instant Paris remporter la Ligue des champions 2018 avec un duo Neymar-Mbappé injouable et se la voir retirer dans un second temps pour non respect des règles : cela serait pour le moins cocasse.