PSG-Bordeaux, l’antisèche : Zlatan et Ongenda sortent le PSG du néant

LE JEU : Le PSG a mis le temps

Les mauvais démons du PSG l’ont rattrapé au Stade de l’Amitié de Libreville ce samedi. Après un premier quart d’heure très intéressant, où les occasions se sont enchaînées, les Parisiens sont retombés dans les travers qu’ils avaient déjà affiché par intermittence la saison passée, comme à Evian-Thonon-Gaillard en Coupe de France. Nonchalants et incapables de se rebeller contre les événements contraires, ils ont semblé subir sans pouvoir faire basculer la rencontre. En rodage physiquement, ils ont multiplié les fautes techniques et n’ont pas su occuper les couloirs. Ils sont venus s’enferrer dans l’axe, les quatre joueurs offensifs (Ibrahimovic, Lavezzi, Lucas, Pastore) ayant tendance à se marcher sur les pieds.

Parfaitement en place, les Bordelais ont maîtrisé les débats jusqu’aux dix dernières minutes. Privés de ballon en début de rencontre, ils ont fait le dos rond, ont été solides défensivement et se sont même permis de construire des offensives tranchantes après la pause. Le PSG a poussé dans le money-time, souvent de manière désordonnée mais enfin efficace. La baisse d’intensité physique des Girondins a fait le reste. 2-1, c’est finalement un dénouement flatteur pour les Parisiens et cruel pour les Girondins.

LES JOUEURS : L’éclair d’Ibrahimovic, l’indigence de Pastore

Zlatan Ibrahimovic n’a pas changé durant l’intersaison : inconstant, parfois énervant, mais décisif (presque) toujours. Très discret samedi, il a manqué quasiment tout ce qu’il a tenté et régulièrement pesté contre ses partenaires. Mais d’un service délicieux pour Hervin Ongenda, il a changé le cours du match. L’entrée dynamique et efficace du jeune attaquant du PSG tranche avec la prestation de celui qu’il a remplacé, Javier Pastore, catastrophique, entre passes manquées et attitude apathique. Autre Argentin qui jouait gros sur cette rencontre, Ezequiel Lavezzi s’est mis en évidence par son activité. Mais il a encore fait étalage de son manque de réalisme, vendangeant trois occasions franches.

Buteur dans les arrêts de jeu, Alex a marqué des points pour accompagner en charnière centrale Thiago Silva, impeccable, hormis un léger flottement sur le but bordelais. Sur cette action, le capitaine du PSG partage les torts avec Christophe Jallet, par ailleurs mis au supplice sur son côté droit par un Nicolas Maurice-Belay remuant. Auteur de l’ouverture du score, Henri Saivet a donné le tournis aux Parisiens en pointe. Dans un registre tout aussi étonnant, Grégory Sertic a tenu le choc en défense, aux côtés de Lamine Sané, avant de baisser le pied dans les vingt dernières minutes. Acclamé à chaque ballon par le public, l’international gabonais André Biyogo-Poko a réalisé une prestation majuscule au milieu.

LA STAT : 15

Voilà quinze ans que le PSG n’avait plus remporté le Trophée des champions. Son dernier titre dans la compétition remontait à 1998, avec un succès contre Lens (0-1). En remportant la Ligue 1 en mai dernier, les Parisiens avaient déjà mis un terme à une disette de 19 ans et continuent de reconquérir un à un des trophées qu’ils n’avaient plus accroché à leur palmarès depuis un moment. Avec trois victoires dans le Trophée des champions, le PSG est désormais seul dauphin de Lyon, qui en totalise sept. Il devance au palmarès Bordeaux, Marseille, Nantes et Monaco, tous à deux succès. Mais les hommes du président Nasser Al-Khelaïfi souhaitent surtout que cette entame idéale les lance vers une razzia cette saison, au moins sur le plan national.

LE TOURNANT QUI N’A PAS EU LIEU

Le Stade de l’Amitié ne s’en serait peut-être pas remis. A la 58e minute, alors que les Bordelais mènent toujours 1-0, André Biyogo-Poko déchire le rideau défensif du PSG. Encouragé par tout un peuple pendant la rencontre, le Gabonais se présente seul face à Sirigu. Mais il bute sur le gardien italien, resté debout jusqu’au dernier moment pour fermer tous les angles à son adversaire direct. Maigre consolation, Biyogo-Poko a reçu des mains du président Ali Bongo le trophée de meilleur joueur du match. Pas sûr que cela lui fasse oublier cette balle de break manquée et qui aurait certainement scellé le sort de la rencontre.

LE TWEET JOYEUX

De retour à l’entraînement seulement lundi, Marquinhos n’était pas du déplacement au Gabon avec le groupe parisien. Mais la recrue du PSG a apprécié la victoire de ses partenaires et a démontré qu’il était déjà à l’aise en français à l’écrit.

Le tweet de Marquinhos

LA QUESTION : Hervin Ongenda, mieux qu’une simple solution de rechange ?

La question va finir par torturer Laurent Blanc. Depuis le début de la préparation, Ongenda ne cesse de se mettre en évidence. Déjà auteur de deux buts en match amical (contre le Sturm Graz, puis face à Hammarby), il a fait tourner la rencontre ce samedi et relancé un PSG dans les cordes. Félicité pour son travail cet été par le coach parisien, ce pur produit du centre de formation du PSG, âgé de 18 ans, a mis à profit toutes les minutes que le staff lui a accordées. Il peut légitimement revendiquer du temps de jeu cette saison. Surtout si Pastore ne change pas de tempo et si Lavezzi ne règle pas ses problèmes d’efficacité. Bientôt opérationnel, Edinson Cavani renforcera certes la concurrence et le fera inévitablement reculer dans la hiérarchie. Mais Ongenda a gagné du crédit au Gabon. Contrairement à d’autres…